Selon le dernier classement PISA du niveau des élèves dans l’OCDE, établi pour l’année 2022 :
- la France est 23e sur 38 pays de l’OCDE en termes de performance éducative,
- le niveau des élèves français en mathématiques et en compréhension de l’écrit a beaucoup chuté entre 2018 et 2022,
- en mathématiques comme en lecture, le score de la France est bien en dessous de la moyenne de l’OCDE.
Pourtant, l’Education nationale qui en 2022 gérait 12 800 000 élèves (y compris ceux des écoles sous contrat, mais hors enseignement supérieur) avec environ 1,2 M d’agents dont 3 sur 10 n’étaient pas enseignants, comptait, en 2012/2013, 1 043 000 agents pour 12 672 000 élèves. Sur dix ans, le personnel des écoles n’a donc cessé d’augmenter significativement (+ 20%) à effectifs des élèves constants, alors que le niveau des élèves s’affaissait régulièrement.
Certes des causes exogènes peuvent expliquer cet affaissement : une population immigrée de plus en plus nombreuse dans les écoles, l’addiction destructrice au smartphone et parfois à des drogues plus dures…, mais la qualité des enseignants et des enseignements ne peut pas y être pour rien. Trois causes nous semblent prévaloir.
- L’égalitarisme
Le décontructionnisme de Bourdieu et autres a envahi les écoles où il paraît désormais plus important de se soucier du genre et du sexe que de nos acquis culturels et scientifiques.
L’égalitarisme qu’enseignent et pratiquent trop largement les enseignants nuit à l’enseignement qui est le lieu même où l’inégalité est nécessaire pour partager l’égalité des savoirs. Ceux qui savent y apprennent à ceux qui ne savent pas encore. Il s’agit donc d’une relation nécessairement inégale dans laquelle l’autorité enseigne les savoirs en même temps qu’elle ouvre à leur questionnement. L’échec de l’école tient souvent aux maîtres auxquels on apprend désormais à ne plus enseigner pour ne pas rompre le rapport naturel d’égalité avec leurs élèves et à ne plus rien exiger d’eux pour respecter leur fausse liberté.
- Une centralisation excessive
Le monopole de l’instruction a désormais démontré son incapacité à délivrer les bases du savoir à tous et à promouvoir les élèves défavorisés les plus prometteurs. En voulant garantir à tous les enfants une égalité de niveau, l’Eduction nationale a dû les abaisser tous à l’étiage des plus médiocres à défaut de pouvoir relever celui de ces derniers. Cette attitude a découlé naturellement de la centralisation, et donc de la rigidité du système scolaire peu capable de s’adapter aux différents besoins des élèves.
- Le dévoiement syndical
Les syndicats, encouragés parfois par leur ministre, réclament sans cesse des augmentations d’effectifs alors que le nombre des élèves décroît : 404 000 élèves de moins entre 2017 et 2023 en préélémentaire et en primaire. Entre les rentrées 2022 et 2028, selon les prévisions de la Depp [1], les effectifs scolaires devraient diminuer d’environ 556 000 élèves.
Les écoles privées qui ont gardé un peu plus d’exigence et de rigueur perdent moins d’élèves que le public. A Paris par exemple, elles ont gagné 147 élèves en 2024 quand l’enseignement public en a perdu 4200. Des fermetures de classes sont prévues dans le public. Mais pour punir le privé on veut l’obliger aussi à fermer une dizaine de classes. Les syndicats se moquent du choix des parents et des élèves. Ils défendent les profs plus que les élèves comme si le paquebot, disait Lord Acton, était fait pour l’équipage plus que pour les passagers. Il vaudrait peut-être mieux avoir moins de professeurs, mais mieux payés et plus exigeants.
La liberté des écoles
Pour remédier à ces maux, il faut établir la liberté scolaire. L’État n’a ni obligation ni même vocation naturelle à construire des écoles et embaucher des enseignants, mais seulement à s’assurer que tous les enfants reçoivent une instruction correcte et veiller à la qualité et la sécurité des établissements en même temps que d’y empêcher les dérives sectaires. La liberté des parents de choisir l’école de leurs enfants, publique ou privée, peut être garantie à tous sous diverses formes, au travers du bon scolaire remis à chaque famille pour payer l’école de leur choix (comme en Suède par exemple) ou par un subventionnement objectif des écoles indépendantes (comme avec les Free schools ou les Académies en Angleterre ou comme aux Pays-Bas). Les enfants sont les bénéficiaires de cette liberté scolaire parce que des écoles autonomes enseignent mieux l’autonomie, des écoles libres forment mieux à la liberté. La diversité des établissements aide à répondre à la diversité des élèves et la concurrence entre eux est stimulante.
Supprimer le ministère de l’Education ?
Plus d’écoles privées, ce serait d’ailleurs moins de dépenses publiques. Lors du colloque de l’IREF sur ce sujet, le 2 avril dernier, Lionel Devic, administrateur de la Fondation pour l’école, a observé qu’en France :
– l’Etat dépense 8450 € par an et par élève du public et 4 000€ par élève du privé,
– les collectivités locales dépensent 3 850 € par an et par élève du public et 1 925 € par élève du privé.
Eu égard aux mauvais résultats du système éducatif américain primaire et secondaire, le 20 mars dernier, Donald Trump, tout en indiquant qu’il préserverait les aides aux enfants défavorisés ou handicapés, a signé un décret pour réduire le périmètre d’intervention du ministère fédéral de l’Education et transférer certaines de ses compétences aux Etats américains. Déjà en 1983 Ronald Reagan fustigeait ce ministère fédéral créé par Jimmy Carter en 1979 : « Nous avons assisté à la croissance d’une énorme bureaucratie de l’éducation, disait-il. Les parents ont été souvent réduits à un rôle de personnes extérieures. »[2] Le président américain vise à réduire les coûts de l’Etat fédéral, mais aussi, manifestement et à juste titre, à réduire dans les écoles la propagande woke (diversité, genre, discriminations antiblanc…) entretenue par la bureaucratie ministérielle.
La France pourrait s’en inspirer.
[1] Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance
[2] Le Monde, 21 mars 2025
25 commentaires
A ce poste il faut un ou une dirigeant issu du corps enseignant et sans lien avec un parti politique et un vrai laïque républicain
Dégraisser le mamouth ..ainsi que le souhaitais Claude Allegre ! Mais c est aussi une succursàle socialiste …alors cela contrarie les intentions !!
Bonjour,
Autorité, respect ….ce que les enseignants ont publié d’enseigner au fil du temps
https://laplumeducitoyenorg.wordpress.com/2022/03/03/education-nationale-2/
https://laplumeducitoyenorg.wordpress.com/2022/05/19/leducation-nationale-suite/
Je pense qu’il faudrait déjà changer son nom “Ministère de l’Éducation…” par “…Instruction…”. L’éducation est du ressort exclusif des parents, enfin de ceux, celles, autres qui devraient s’en occuper, surtout quand on voit notre situation actuelle. Le “ministère” pourrait resté mais a-t-on besoin d’un ministre qui sort de l’ENA ? Concernant les financements il y a sans doute des pistes à suivre pour éviter les gabegies mais hélas, ce n’est pas le seul domaine où il y aurait des économies à faire.
Globalement d’accord sur l’analyse, mais quant à imaginer la suppression du ministère de l’éducation ceci ne se fera jamais. Par contre on peut mettre en place un système beaucoup plus décentralisé ou le pouvoir revienne au directeur d’établissement, avec des équipes pédagogiques plus autonomes sur les méthodes d’enseignement. Faire connaître les réussites et du benchmark entre enseignants sur les sujets enseignés. C’est la méthode de Singapour sur l’enseignement des maths, ou c’est la base qui a défini les meilleures façons d’enseigner chacun des thèmes. Pour cela il faudrait pouvoir passer au-dessus des syndicats qui sont probablement le principal frein à améliorer les performances .
Commençons par décentraliser, à l’image de l’Allemagne !
Il me semble que nos sociétés occidentales si promptes à dénoncer, accabler le patriarcat et stigmatiser le masculin pourrait ouvrir les yeux sur le fait que la dégradation continue de notre système scolaire est également corrélée à la féminisation de cette profession. 90% des enseignants dans le primaire sont des femmes. 40% de “nos” enfants arrivent en 6ème en sachant à peine lire et compter. Cette féminisation a imposé ses codes éducatifs, entre autres : Bienveillance = laxisme induisant une perte totale d’autorité des adultes et du sens de l’effort de l’enfant nécessaire à un bon apprentissage très bien décrit par Olivier Babeau dans “l’ère de la flemme”
Ayant côtoyé des enseignants pendant toute ma vie (parents et conjoint), il me semble que le rôle du ministère de l’EN devrait se limiter à la proposition des programmes dans les différentes matières (objectifs de fin d’années pour chaque matière et pour chaque niveau) puis laisser les enseignants appliquer leurs méthodes, la sanction étant, aussi bien pour les élèves que pour les enseignants les résultats de fin d’année et aux examens. Les programmes ne devant, et ne pouvant, évoluer notablement d’une année à l’autre, ce travail d’élaboration des programmes ne devrait pas nécessiter pléthore de fonctionnaires. Et puis, laisser aux parents l’initiative de l’éducation sociale de leurs enfants, en particulier tout ce qui concerne les relations humaines (sexe, genres, wokisme en général, qui sont des effets de mode plus que d’art de vivre). Dans cette responsabilité de proposition de programmes, j’inclus évidemment les programmes de formation des enseignants, base de la formation des élèves…
Nous payons, entre autres, l’addition des conséquences néfastes de 1968 : la gauche est responsable de la montée de ce désastre et la droite coupable d’avoir laissé faire
Il est plus qu’urgent de remettre l’école et l’nseignement au centre des débats. Le wokisme et l’éducation sexuelle à la maternelle et en primaire sont une gangraine pour nos enfants. Il faut supprimer le ministère de l’Education nationale qui ne sert à rien et qui coûte très chère aux français sans que les bénéfices se fassent sentir. Arrêtons vite ce massacre.
Le ministère de “l’éducation” devrait être celui de “l’instruction “, l’éducation étant le rôle des parents pas celui de professeurs qui n’ont aucune légitimité à remplir cette tache.
La suppression de ce ministère ne serait pas une grande perte au vu de son inefficacité, voire de ses nuisances et de la valse des ministres arrogants et imbeciles qui l’ont occupé !
Merci pour cette excellente analyse , malheureusement trop vrai !
Lisa KAMEN-HIRSIG a déjà tout analysé et a proposé des solutions plus pragmatiques, qui ont été appliquées avec succès.
Relire « la grande garderie » !
depuis que Descartes a été banni, allant de nouveau se réfugier en Suède et en Corée du sud, dans les années 70, les enseignants sont passés du statut de maitres devant les élèves à celui de singes (très peu savants) devant des perroquets . C’est la seule vraie cause de l’effondrement du niveau intellectuel du pays. On constate en plus un accroissement disproportionné du nombre de fonctionnaires inutiles non enseignants , mais nous sommes dans le pays qui combat le chomage en créant de l’assistanat au lieu de laisser se développer les emplois productifs.
La comparaison entre le ministère de l’Éducation nationale et le Department of Education n’a pas d’utilité pratique. Le premier gère plus d’un million d’agents et 12 millions d’élèves, tandis que le second administre environ 4000 fonctionnaires et aucun élève. Aux États-Unis, les élèves sont pris en charge au niveau des États et des collectivités territoriales. Le Department of Education supervise les subventions des écoles publiques (environ 10 % du financement) et effectue des évaluations statistiques. Les programmes éducatifs sont également développés localement. Ainsi, justifier des mesures en France par celles mises en œuvre aux États-Unis n’est pas pertinent.
Bon article qui résume bien les maux dont souffre l’Enseignement, ceux qui le dispensent et ceux qui le reçoivent.
Il y a un enseignant pour 14 enseignés; on est loin des classes surchargées, s’il y a plus d’enseignants dans les classes qu’ en arrêt ou dans les bureaux des académies. Oui il faut supprimer le ministère de l’Éducation nationale où le ministre n’est pas un patron mais un porte-parole des syndicats, renvoyer les tâches au niveau des régions en veillant seulement à l’équivalence des niveaux.
J’approuve totalement les conclusions de votre article, tant sur les coûts prohibitifs produits par un fonctionnement étatique que pour la perte de liberté et de responsabilité individuelle induite par ce ministère de l’Education Nationale.
Je préfère de beaucoup le nom d’Instruction Publique qu’il avait auparavant. L’éducation est à assumer par les parents!
L’EN est noyautée par des porteurs d’une idéologie de gauche soixanthuitarde, plus soucieuse d’expérimenter des “idées” que de se soucier de la transmission des savoirs. Certains donneurs d’ordre et de leçons en haut lieu n’ont jamais enseigné
Mais nous avons à présent le même problème dans tous les domaines, notamment en médecine
Aux USA le ministère de l’éducation a porté plainte auprès du FBI contre des parents protestant contre l’enseignement du genre ou la visite de trans dans les écoles primaires. Au point où Ron DeSantis le gouverneur de la Floride a été obligé de faire passer une loi pour interdire cela! Et les démocrates osent prétendre qu’ils défendent la démocratie.
Comptablement l’État aurait intérêt à favoriser l’enseignement privé, mais ce ne serait alors plus un service réellement public, amis pourquoi pas. Il aurait par contre à limiter rapidement et de manière drastiques les personnels non enseignants ou non directement impliqués dans le processus pédagogique. Mais cela se heurtera à ses mauvaises habitudes et aux encore plus détestables de ses syndicats. Ajoutons y une successions de ministres qui s’apparente plus à une procession qu’à un pilotage stratégique. On case on recase des ministres au gré des fantaisies du président et du regard affûtés des partis politiques quel que soit le tropisme de l’intéressé pour la chose et ses réelles compétences. Bref on n’est pas prêt de voir nos classements s’améliorer.
Notre système scolaire rebâti peu à peu au 19ième siècle fut jadis une réussite. Le virage fatal a commencé dans les années 1960 ; il est clair aujourd’hui que ce fut là une évolution préparée de longue date. La dégradation a connu des phases d’ampleur variée, mais n’a jamais jamais cessé de se poursuivre si peu que ce soit.{Sauf peut-être le court règne de M. Monory, où là, cette évolution a stagné ; dans mon secteur des Mathématiques, il y a eu unanimité pour considérer que le “règne” de M. Monory, malgré la révélation qu’il n’avait pas le bac, fut pour les personnels, ainsi que pour les étudiants et écoliers, une période bénie : pas de réforme qui chamboule tout pour rien, enseignants non importunés, vacances tranquilles, tout le monde a pu bien travailler en paix, et M. Monory a affronté ses ennemis (qui affectaient d’être choqués par son manque de bachot) avec courage, esprit et tranquillité].
En réalité, cette régression-destruction a été voulue quelque part, on ne sait trop quand ; entre 1946 et 1961, il a été décidé, en très haut lieu, de détruire ce qui avait été construit avec bonheur par les grands ancêtres de la “laïque”: la république méritocratique, avec exigence de la qualité dans tous les domaines : l’Etat se devait de fournir les meilleurs diplômes de la nation. Ce système, je le vois maintenant avec une longue expérience et une mémoire intacte, était fondamentalement approuvé par le peuple, car la valeur suprême n’était pas l’argent ni la naissance, c’était le savoir, les sciences, la morale républicaine dure, sévère et austère, la promotionde toute la société grâce à la méritocratie, chaque citoyen normalement constitué pouvant postuler aux plus hauts emplois. Les français de la troisième et quatrième république y tenaient très fort ; la fraction orléaniste (ainsi, dans une moindre mesure, que la fraction bonapartiste) de l’éventail politique avait choisi d’y tenir elle aussi. Ce consensus semblait indestructible. Hélas, d’autres forces sociales que je n’évoquerai pas ici mais que les personnes bien informées connaissent, sont pourtant parvenues, en 60 ans, à le détruire méthodiquement. Pourtant, je refuse de considérer que cette régression est sans retour. Mon refus n’est pas une posture volontariste : c’est la constatation claire que le peuple déteste cette régression, malgré des médias complices qui s’évertuent à la glorifier (c’est leur pain quotidien qui est en jeu). La nostalgie de la méritocratie est toujours là, et malgré ces médias, une forte majorité comprend ce qui ne va pas. La terrible leçon du Viaduc de Millau est là : pas un seul bâtisseur de ce magnifique Viaduc n’était français, il n’y avait principalement partout que des personnels belges….et que dire de cette catastrophe nationale pire qu’Azincourt et que la déroute de Dunkerque, la démolition de notre joyau national d’EDF ! insupportable pour ceux, comme moi, qui ont tout vécu depuis la joie de la réussite de Donzère-Mondragon jusqu’à celle de la réalisation formidable de Superphénix, trop formidable pour être supportée par les forces obscures évoquées ci-dessus ?
La responsabilité de la gauche, depuis 50 ans en fait – 1975 (voire depuis 1945…), dans le délitement du système éducatif français devrait être rappelé plus fortement !!! UN DEMI-SIECLE !!!!
Un cas d’école :un ministre de l’éducation nationale, visite un lycée technique et s’étonne des très bons résultat des élèves. Comment faites-vous demande t-il au directeur? Monsieur le ministre je ne suis pas vos directives!!
Bonjour,
Tout n’est pas faux dans cet article. Je reviendrai toutefois sur 3 points :
. Vous semblez prôner la libre concurrence entre les établissements. Ces derniers fonctionneraient en autonomie vis a vis d’un état a qui lui serait enlevée la mission d’instruction. N’avez vous pas d’inquiétude quant aux conséquences de cette loi du marché ainsi appliquée au regard de ce que nous en savons, plus largement, sur le plan économique et donc social. Je crains que cela n’enfonce davantage le clou du paroxysme du système actuel qui crée tant d’insécurité professionnelle, tant de malheurs sociaux et qui transforme désormais le producteur lui même (salariés tout statut confondu) en produit. Quel serait alors le produit marchand que l’établissement scolaire mettrait en avant pour être attractif si ce n’est l’élève et sa réussite. Ca sent mauvais cette affaire ! Vis a vis de cela, la logique de la carte scolaire semble, selon moi, être une solution. Je ne dis pas qu’elle doit être reconsidéré tant elle est contournée mais elle a le mérite de répartir les élèves non en fonction de leur capacité d’apprentissage mais en fonction seulement de leur lieu d’habitation. De fait, elle a pour conséquence de favoriser la mixité sociale, la diversité des capacités et au plan pédagogique l’entraide répondant a cette vertue pédagogique du tutorat. Pas dit que la loi du marché favorise ces vertues de l’école de la république qui sommes toutes véhicules de bien belles valeurs favorisant le “vivre ensemble”. Et si le constat du nivellement par le bas est aujourd’hui fait, je pense qu’il s’agit davantage de penser une nouvelle pédagogie plus qu’un nouveau système proche d’un capitalisme que la libre concurrence rendra exacerbée au grand dame des valeurs humaines. Et si nous évitions d’exposer trop tôt nos chérubins aux lois de la productivité et de la rentabilité. Plethore de psychopédagogues nous parlent depuis longtemps du temps d’apprentissage celui qui fait la part belle à l’assimilation des connaissances acquises. Sans celle-ci, fort a parier que nous ne générerons que des incompétents qui ne feraient alors la preuve de connaissances non suffisamment éprouvées, seulement alors effleurées. Et pourtant les nouvelles générations ont déjà bien à faire quant aux enjeux d’envergure qui se présentent à eux: ecologiques, économiques, sociales et je rajouterais philosophique. Le développement technologique, plus précisément numerique, pose en effet nombre de questions quant au “vivre ensemble” au travers duquel, entre autres, les notions, et je vous rejoins sur ce point, de sexualité et de genre prennent une ampleur castratrice vis a vis de toutes autres considérations sont omniprésentes au détriment d’autres. L’équilibre des considérations n’est pas respecté au point que la norme, nous en avons besoin en tant que repère, devient source d’exclusion. C’est un des symptômes du paroxysme énoncé plus haut. Il me semble donc que le temps est plus à l’optimisation de ce que nous savons faire déjà plutôt qu’au développement toujours plus effréné tel que nous le connaissons au travers de la libre concurrence d’un marché qui finit par dicter sa propre loi.
. Le deuxième point est celui de la rémunération et de la quantité de professeurs : “il vaudrait mieux avoir moins de professeur mais mieux payés et plus exigeants”. Ma réponse sera, ici, plus vindicative en ce sens que c’est exactement l’inverse qui est souhaité par un grand nombre de jeunes professeurs aujourd’hui. Je ne reviendrai pas sur la notion d’exigence car elle s’apparente a une méchanceté gratuite. J’ose a penser que c’est une maladresse. En fait ce qui est demandé est surtout, avant tout, la fin des classes surnuméraire. Avoir le même salaire pour enseigner a des classes avec moins d’élèves. Là est ke nerf de la guerre. Il faut que cela devienne une évidence à toutes les analyses de faîtes et en devenir. Et par voie de conséquence, en effet la demande est alors l’augmentation du nombre de professeurs. Ce paramètre de l’enseignement et de l’Education est celui qui répond a nombre d’enjeux du métier, attractivité (“confort” d’exercice) et exigence (plis grande disponibilité en temps et en énergie au service des élèves et des projets de formation mis en place) en première intention.
. Enfin “l’Etat n’a ni vocation ni pour mission de construire des écoles et d’embaucher des professeurs”, je ne partage qu’à moitié le propos en avançant l’argument que la formation des enseignants a pour vocation uniformiser les contenus d’enseignement pour une cohérence nationale de ce qui est enseigné. Au jour d’aujourd’hui où l’idée d’exercer le même métier toute notre vie est désuète, cette cohérence est à même de favoriser la mobilité professionnelle et donc la mobilité familiale. Comme souvent, on oublie de voir les avantages d’un système pour finir par faire un focus sur les inconvénients. Tout est histoire de balance risque – benefice. La certification obtenue a d’autant plus de force et de légétimité qu’elle est justement issu de cette cohérence nationale. Ici aussi, l’argument n’est pas avancé a titre de valeur absolue, évidemment. Force est de constater qu’il existe une communauté enseignante et qui, comme toute communauté a son organisation, et l’éducation nationale emporte avec elle sa bureaucratie et sa technocratie. Comme, a ce titre, jeter la pierre à ce métier qui est, au travers de l’intention de transmettre, le plus vieux metier du monde. Il faut constater au delà de toit cela que l’école cherche à ouvrir ses portes à ce qui est appelé “la communauté éducative”. L’avis des parents est destiné à être pris davantage pris en compte…Pour bien des raisons donc il me semble que l’État doit maintenir un rôle important en terme d’Éducation.
Je n’ai donné que mon mon avis en espérant alimenter une reflexion….
Bien à vous
F.M
Pour avoir enseigné 38 ans dans le primaire en Algérie puis en France, je pense que l’analyse est globalement exacte. Les enseignants ont progressivement, sous la pression de la bienpensance de gauche, oublié le principe cardinal de l’éducation quelle qu’elle soit: l’Exemple. Sorti de là, point de salut.
Il n’est pas nécessaire d’avoir un tas de diplômes pour faire un bon pédagogue. Lors du Plan de scolarisation de l’Algérie en 1958, des milliers d’Instructeurs ont été recrutés avec le niveau du B.E.P.C. Après quelques semaines de formation, ils assuraient la mission éducative de la France dans des conditions difficiles, souvent dans le bled ou dans des villages isolés et avec des classes de 30 ou 40 élèves, sans parler du danger terroriste. Nombre d’entre eux y ont perdu la vie…
Les méthodes étaient basées sur des documents incontournables comme le “Programmes et Instructions ‘LETERRIER”, la “Bible” des débutants. Cet ouvrage constituait à la fois un guide et un garde-fou
qui sécurisait les apprentis maîtres d’Ecole qui, pour la plupart, se contentaient d’apprendre à lire écrire et compter correctement en français à des petits arabophones.
Ce sont des repères de ce type qui font défaut aux “professeurs des écoles” de 2025.