Voilà que la guerre est ouverte contre les trafiquants de drogue. Une opération de vide XXL a démarré depuis quelques heures, et le Président s’est fait un devoir non seulement d’aller à Marseille, réputée Narcoville mais aussi d’aller rencontrer les habitants de la Cité Castellane, haut lieu du commerce de la drogue, un lieu qu’habituellement la police ne peut pénétrer : zone de non droit.
Incontestablement le pouvoir en place prend conscience de la nouvelle dimension prise par les trafiquants marseillais : de grands chefs d’entreprise en liaison avec les réseaux mondiaux et organisant la diffusion de leur poison dans de nombreuses villes françaises loin de Marseille : Dijon, Nantes, Rennes, etc. Cette découverte est due à la déposition de magistrats marseillais devant une Commission du Sénat, qui ont décrit non seulement l’étendue des dégâts mais aussi l’impossibilité pour la justice et la police de faire quoi que ce soit d’efficace.
Il faut que ça cesse : tel est le premier message de la visite, qui s’est enrichie de personnalités de poids : le garde des Sceaux et le ministre de l’Intérieur. Comment cela peut-il cesser ? Question déjà plus gênante, en dépit de l’arrestation d’un des grands leaders du commerce marseillais arrêté au Maroc. Reste à savoir si la disparition d’un chef ou d’un réseau ne fait pas l’affaire d’un autre chef (nouveau ou pas) et d’un autre réseau. Les faits confirment cette approche : le commerce de la drogue a désormais pour main d’œuvre des enfants de plus en plus nombreux et de plus en plus jeunes, ce sont donc bien les éducateurs, à l’école ou à la maison, qui ont abandonné la partie.
La rencontre avec les habitants de la Castellane a malgré tout surpris le Président lui-même parce qu’il a été questionné et sermonné sans arrêt sur les questions internationales. De véritables discours ont fait la leçon au Président : pourquoi les crimes israéliens dans la bande de Gaza, pourquoi aller se battre en Ukraine ? Emmanuel Macron a répondu sans convaincre. Il avait du mal à parler de Gaza puisqu’il avait rencontré le CRIF la veille à l’occasion du 80ème anniversaire de l’organisation juive. Quant à la guerre en Ukraine il a dénoncé les crimes de Poutine et son agressivité croissante, mais les dames de la Castellane, fort éloquentes et sans doute bien entraînées, ne semblent pas se sentir menacées par la Russie. Voilà un message inattendu, indécent, mais à prendre en compte.
Le troisième message est celui qu’Emmanuel macron portait lui-même. A quelques semaines des élections européennes, il tenait à affirmer que son gouvernement faisait tout pour régler ce qui ne va pas bien en France aujourd’hui. Il a été d’ailleurs interpellé sur la débâcle et l’abandon des services publics. Mais les priorités sont celles de la sécurité, de l’immigration, du logement social : les cités de Marseille ne sont-elles pas les plus concernées, avec celles de la région parisienne ? Que la république soit présente dans ces zones chaudes permet de rassurer tous les Français sans exception : il n’y aura pas de guerre civile. Il n’est pas sûr que ce message ait été bien reçu : reste un doute.
Enfin et non le moindre, la majorité actuelle doit occuper le terrain médiatique. Il faut communiquer pour démontrer qu’on existe toujours, et qu’on attend avec sérénité le vote du 9 juin, à mi-mandat. On occupera le terrain avec d’autres visites, d’autres rencontres, d’autres discours, sur d’autres sujets.
7 commentaires
la lutte anti drogue version macron consiste a débarquer avec 250 000 crs dans une zone de hlm , serrage de paluche avec les multirécidivistes du quartier pourave, ensuite une heure de discours du style foutage de gueule et basta ! a la revoyure …. ha au fait n’oubliez pas de voter pour moi le 9 juin
Et si les clients des dealers de drogue étaient ceux qui contribuent le plus à la prospérité de ce commerce !
Lamentable ! cette visite est un échec cuisant ! Peu de temps après son départ, les dealers ont repris leurs droits !! Quant à la population, toute de souche émigrée, la seule chose qui les préoccupe, ce n’est pas la drogue : ils en vivent, mais l’affaire de Gaza ! Triste réalité !
Notre théâtreux national, qui sait tout jouer, en tournée à Marseille : les trafiquants reviennent dès le lendemain : l’État est décrédibilisé au plus haut niveau, encore une réussite de la communication d’affichage…
Hollywood en tournage ?
Christian B.
Ne fut-il pas une époque où une espèce d’échafaudage du haut duquel un morceau de féraille qui tombait débarrassait la société de ses éléments indésirables ?
Christian B.
Notre cabot de président continue son tourisme populaire, excitant de s’exhiber près des dealers. Décidément il se permet tout, après avoir pris position au profit du roi Maroc dans le conflit du Sahara occidental, il ne reconnaît pas le roi comme premier fournisseur de haschich en France