Il faudrait gentiment rappeler à tous nos censeurs incultes et ingrats qui, depuis le Parlement de Strasbourg ou le Conseil des Ministres où ils siègent tranquillement, n’ont de cesse de faire régulièrement les gros yeux à certaines capitales magyare ou slaves, que c’est successivement à Budapest, à Prague et à Gdansk que le communisme a pour la première fois vacillé sur ses bases.
N’oublions jamais que les poitrines des patriotes hongrois contre les tanks soviétiques, l’audace du printemps de Prague contre l’oppression de Moscou et les grèves à répétition de Solidarnosc contre le pouvoir fantoche ont davantage fait pour le rétablissement de la démocratie en Europe que tous les réquisitoires des procureurs qui, aujourd’hui, stigmatisent si volontiers les libérateurs d’hier. Où étaient donc ces accusateurs ou leurs ancêtres, lors des événements de Budapest lâchement abandonnée par le monde occidental? Qu’ont-ils fait, sinon lire leurs journaux, lors du Printemps de Prague? Et où donc se trouvaient nos Saint-Just au plus fort des grèves de Gdansk ? Que l’on sache, ce n’est pas l’étendard arc-en-ciel LGBT qui a terrassé la domination soviétique! Et l’importance des peuples alors libérés, comme leur contribution héroïque à l’essor de la démocratie, devraient inciter nos dirigeants à aborder avec plus de modération, plus de persuasion et plus d’humilité aussi leurs divergences d’aujourd’hui.
Car contrairement à ce qui est généralement publié et rapporté, il ne s’agit nullement d’un anathème lancé par la Hongrie contre le mouvement LGBT, mais – ce qui n’est pas tout à fait pareil – de l’interdiction de la promotion en milieu scolaire de l’homosexualité et du changement de sexe auprès des mineurs de moins de 18 ans. Et ce, au moment même où la Suède, en pointe sur cette dernière question, reconsidère sa position sans que les ligues LGBT suédoises n’envahissent séance tenante les artères de Stockholm. D’ailleurs combien de parents français seraient-ils prêts à accepter que l’on vante à leurs enfants au sein même de l’école, du collège ou du lycée tous les avantages d’un changement de sexe à des âges où l’on commence simplement à apprendre et à explorer le sien? Assurément nous sommes bien loin des instructions de Jules Ferry dans sa magnifique lettre aux instituteurs du 17 novembre 1883: Demandez-vous si un père de famille, je dis un seul, présent à votre classe et vous écoutant , pourrait de bonne foi refuser de donner son assentiment à ce qu’il vous entendrait dire. Si oui, abstenez vous de le dire…/… Vous ne toucherez jamais avec trop de scrupule à cette chose délicate et sacrée, qui est la conscience d’un enfant. Manifestement ce scrupule parfaitement républicain et qui devrait toujours faire partie de nos valeurs ne semble plus avoir cours face au prosélytisme tous azimuts LGBT et à tous ceux qui sont prêts aujourd’hui à l’imposer servilement comme l’unique référence universelle.
Mais, revenons-en à notre propos: l’Europe – s’en souvient-elle ? – a donc une dette imprescriptible et immense de démocratie envers la Hongrie, la Tchécoslovaquie et la Pologne. C’est ainsi que toutes les menaces que, tour à tour, les dirigeants européens brandissent avec arrogance contre un ou plusieurs de ces trois pays, toutes les sanctions les plus sévères qu’ils agitent à leur endroit, montrent simplement qu’ils cumulent les signes d’une rare ingratitude, et d’un autoritarisme envahissant avec les prémices d’un Alzheimer préoccupant.
Certes depuis qu’elle a renié ses origines chrétiennes, l’Europe s’est voulue un arbre sans racine et sans histoire. Mais il n’appartient qu’à elle, si elle continue à se raidir stupidement dans l’excommunication de certains de ses membres, de compromettre gravement d’abord son unité et ensuite sa pérennité. Car les Hongrois -pour ne citer qu’eux- comptent plusieurs solides soutiens parmi les pays qui, avant 1989, ont souffert avec eux de l’autre côté du rideau de fer. L’Europe aurait-elle donc oublié qu’il n’y pas si longtemps, le Royaume-Uni lui a montré qu’on pouvait parfaitement la quitter et pour des raisons où la souveraineté, le bon sens et les choix nationaux l’emportaient sur la doxa mercantile et unanimiste du progressisme mondial ?
7 commentaires
Le jeu dangereux de l’Europe contre Viktor Orban
Parfaitement d’accord avec cet excellent article.
La renaissance de l’Europe, le retour des nations , viendra des vieux pays d’Europe centrale, et de leur fermeté dans la résistance aux déviations actuelles , toutes vouées à l’echec.
Le jeu dangereux de l’Europe contre Viktor Orban
Encore une nouvelle usine a gaz, rendiquez par une bande d’énergumènes complètement déconnecter de la réalité.
En tapant toujours sur les même ils finiront tous par fuire ce pays qui ne fait que matraquer ceux qui investice pour créer des emplois et la richesse du pays.
Quand nous serons sous la domination asiatique vous n’aurez que vos piètres idées pour vivre.
Le jeu dangereux de l’Europe contre Viktor Orban
Tout à fait d’accord avec cet article.
L’Europe « bien pensante » s’égare et abuse de ses droits.
Quant à l’interprétation fallacieuse et malhonnête de la mesure prise par la Hongrie qu’elle cautionne, elle est tout simplement scandaleuse.
Le jeu dangereux de l’Europe contre Viktor Orban
Étudiant, fervent partisan de l’Europe (CEE infantile à l’époque), je suis atterré de ce qu’est devenue cette UE. Ce n’est pas du tout ce genre d’europe que nous (je crois) voulions. Union volontaire d’états forts et solidaires, avec des frontières et des taxations d’équilibre (évitant la concurrence déloyale et les invasions subies), une défense MAIS sans cette attitude, cette posture, ce comportement dictatoriaux de bureaucrates non élus, irresponsables et… suicidaires
Le jeu dangereux de l’Europe contre Viktor Orban
article tout a fait realiste et bien pense . si les bureaucrate de l europe continue ainsi l europe va se resume a meme pad une dizaine de pays
Le jeu dangereux de l’Europe contre Viktor Orban
Article courageux devant cette dictature de la pensée. Ceux de ma génération qui ont été très très européens n’en reviennent pas des propos de monsieur Charles Michel devant un parlement vide. Il voudrait faire haïr la cause LGBT qu’il ne pouvait pas faire mieux. Ce personnage comme tous les membres de la commission prônent la démocratie tout en méprisant la pensée de ceux dont leur opinion diverge. Il faudrait sans doute rappeler à ces dirigeants européens qu’ils devraient commencer par respecter les traités en matière monétaire par exemple au lieu de se faire les faux apôtres de leur propre cause. Au-delà de toute polémique avec le dirigeant hongrois les européens et nous français en particulier se rendent bien comptes qu’il est désormais plus facile pour certains de faire progresser leurs idées via le parlement de Strasbourg plutôt que directement en les soumettant à leurs parlements nationaux, de telle sorte qu’une fois votée sur un sujet à Strasbourg dans l’indifférence des peuples, ce vote ne peut pas ne pas être adopté par le parlement de chacun des États, alors que si ces sujets étaient soumis à référendum il en irait autrement. Cette Europe qui n’est pas démocrate nous conduit à notre perte et à celle de notre liberté. J’étais triste que nos amis anglais quittent l’Europe mais, désormais je les comprenais quelque part, aujourd’hui j’ai la réponse à mon interrogation sur le pourquoi du Brexit.
Le jeu dangereux de l’Europe contre Viktor Orban
Il y a des dirigeants corticalisés comme nous le prouve; minoritairement Victor ORBAN et quelques autres. Mais dans la population il existe des « têtes » pensantes, logiques et méritocratiques donc dérangeantes, ne faisant pas partie des pantouflards ordinairement utilisés par les « bien nommés » passant d’un poste à un autre avec la certitude de rester salarié des peuples.Cela aussi c’est honteux et c’est la raison qu’aucune cohérence ne verra ne jour dans ces GVT mafieux qui se succèdent sur notre dos.