La mode est à l’économie « circulaire » : recyclage des produits de toute nature, tri des déchets, réduction de la consommation, etc. L’idée de base est que l’espèce humaine doit minimiser son « empreinte écologique », c’est-à -dire la trace qu’elle laisse sur la planète. L’une des formes les plus fréquentes est le slogan dépourvu de sens : « la meilleure énergie est celle que l’on ne consomme pas ».
Or, comme nous allons le voir :
- La Nature n’économise rien ; elle est, à toute échelle, un immense gaspillage ;
- Aucune civilisation, avant la nôtre, n’a mis en Å“uvre de telles théories ;
- Ces pratiques sont fondamentalement malsaines ; elles nous mènent au chômage et au sous-développement.
La Nature
Les arbres produisent des fruits et ce qui n’est pas mangé pourrit ! Les êtres vivants naissent et meurent, sans se soucier de savoir si une autre espèce va en profiter. Les fleuves coulent, indifférents aux besoins de l’humanité.
A aucun moment, sur aucun sujet, la Nature n’a cherché à « optimiser » un quelconque process, au prorata d’un besoin quelconque. Bien au contraire, elle lance en permanence d’innombrables essais, qui sont d’immenses gaspillages : telle espèce animale va pondre des milliards d’Å“ufs, pour que quelques unités se développent. Elle fait en permanence apparaître et disparaître des espèces vivantes, sans aucun plan qui nous soit perceptible.
C’est là l’origine de l’abondance et de la diversité de la vie sur Terre ; aucune planification n’y pourrait réussir. La Nature fait en permanence de nouveaux essais ; elle ne se contente pas de recycler des produits ou des espèces existants.
Les civilisations antérieures
Les civilisations qui se sont développées l’ont toutes fait par l’exploration et la conquête : nouvelles idées, nouveaux moyens, nouvelles technologies, nouveaux territoires. C’est tout le contraire du recyclage ! Aucune civilisation avant la nôtre n’a érigé le recyclage en vertu. On a toujours considéré comme une marque de progrès le fait de pouvoir disposer de produits neufs, de qualité supérieure aux produits anciens. Lorsque la réutilisation des produits anciens était indispensable (dans le cas des crises, des guerres), l’époque considérait cela comme une courte honte, dont il fallait se débarrasser au plus vite ; les difficultés surmontées, le progrès reprenait son cours.
Une civilisation qui « réussissait » avait à cœur de le montrer, en construisant des monuments splendides et en organisant des fêtes. Les Grecs, les Romains, ont laissé des traces évidentes. Voltaire, dans « Le Mondain » (1736), écrit :
« Il est bien doux pour mon coeur très immonde
De voir ici l’abondance à la ronde,
Mère des arts et des heureux travaux,
Nous apporter, de sa source féconde,
Et des besoins et des plaisirs nouveaux. »
Après la seconde guerre mondiale, le fait que chaque foyer puisse disposer de ses propres commodités (machine à laver, automobile, etc.) a été considéré comme un progrès ; on voudrait aujourd’hui prôner le covoiturage : régression.
Le recyclage : une pratique profondément malsaine
Un produit recyclé est moins cher qu’un produit neuf ; c’est l’évidence et les raisons sont multiples. La première d’entre elles est la recherche, composante du produit neuf, absente du produit recyclé, qui ne comporte évidemment aucune innovation d’aucune sorte.
Il est généralement de moins bonne qualité que son homologue neuf, pour plusieurs raisons :
-  Les normes évoluent vite, et les produits neufs sont obligés de les suivre ;
-  On maîtrise mal les processus de recyclage (fatigue des composants, tenue dans le temps, apparition de défauts, de fissures, etc.). On croit recycler « à l’identique », mais en réalité la résistance au vieillissement est beaucoup moins bonne ;
-  Un produit recyclé ne présente pas les mêmes garanties d’hygiène qu’un produit neuf, car on ne sait pas quelles opérations ont été menées pendant le recyclage.
Un exemple est celui des sacs de supermarché : jadis, on disposait de sacs à usage unique, destinés à être détruits après usage. Mais ces sacs ont été interdits au nom de considérations bobo-écolo ; on emploie désormais des sacs réutilisables. A-t-on cherché à en évaluer la propreté, au bout de quatre ou cinq usages ?
Bien entendu, du point de vue du fabricant, le recyclage est une calamité : si on recycle indéfiniment des Peugeot 407, le constructeur vendra moins de modèles récents.
Le recyclage nuit à l’inventivité, à l’innovation : les ressources qui lui sont attribuées sont autant de ressources détournées de la conception de produits neufs. La compétitivité du pays va en souffrir, ainsi bien sûr que son image de marque.
Le recyclage est une calamité. Il n’est satisfaisant ni pour le producteur, ni pour le consommateur, ni pour le pays. On s’en accommode lorsqu’on ne peut pas faire autrement : si le pouvoir d’achat est trop faible ou si les approvisionnements font défaut.
Le rôle de l’Etat
On se demande vraiment, sur ces questions, de quoi se mêle l’Etat ; quelqu’un aura-t-il un jour le courage de dire à la Ministre ce que Cicéron disait à Catilina « jusque à quand abuserez-vous de notre patience ? ». Car enfin ce n’est pas le rôle de l’Etat que de décider si un produit doit être recyclé ou non.
Le rôle de l’Etat est de définir des normes de qualité et de sécurité, par exemple le respect de la chaîne du froid, l’hygiène alimentaire, etc. Si les industriels, dans le respect de ces normes, préfèrent utiliser des bocaux en verre ou des bouteilles en plastique, c’est leur affaire et celle des consommateurs. Pourvu que les normes soient respectées, les consommateurs sont souverains, et jugeront du prix et de la qualité.
Les trois piliers du sous-développement
Le sous-développement économique a trois piliers, comme la casquette du bouffon avait trois grelots : le recyclage, le tri, la parcimonie. Mais quand, pour les frotter, on cherche les oreilles des responsables, on ne les trouve jamais. Ils ont « ouvert boutique effrontément » (Victor Hugo, Les Châtiments), mais on ne peut jamais les combattre : jamais de sanction électorale, jamais de débat !
On pouvait espérer que des doctrines aussi nuisibles et aussi sottes rencontreraient ici ou là une forme de contestation, même modeste, que subsisterait, ici ou là , un lumignon tremblotant.
Nous savons que les journaux seront les premiers à présenter les absurdités comme des vérités et les régressions comme des victoires. Mais on aurait souhaité que les « think tanks », qui se veulent nombreux, aient quelques soubresauts, que les Académies réagissent, et que les Industriels, qui sont les premiers concernés, soient moins pusillanimes.
6 commentaires
Bjr, sauf que nous consommons plus ce que la terre produit, nous polluons plus que la terre ne peut se régénérer.L’économie a été inventé e par certains hommes afin qu’ils puissent s’enrichir sur le dos des autres sans compter le fisc un parasite qui veut de plus en plus d’engraisser!
quand j’étais encore à l’école, il y a certes soixante ans et des brouettes, on nous apprenait que nous étions sur Terre autour de 3 milliards ;
nous avons plus que doublé depuis ; quand cesserons-nous de nous reproduire à l’infini et jusqu’à quel chiffre notre planète supportera-t-elle d’être polluée ?
le (ou la) Covid suffira-t-il à diminuer cette galopante calamité ?
Pardon, mais avec tout le respect du à l’auteur de ce texte, il est je pense dans l’erreur. Celle commise par tous les honorables auteurs submergés par leur astre, j’ai nommé le calcul mathématique.
Depuis l’antiquité des progrès ont indubitablement améliorés la vie (ou la mort) des êtres humains. Jamais les problèmes de recyclage ne se sont posés car les produits fabriqués étaient soit peu nombreux, soit autodestructibles de par la nature même de leur constitution. Les seuls objets qui étaent conservés étaient de pierre, à l’exemple des pyramides ou des obélisques. Aujourd’hui rien de tout çà que ce soit les outils, les ustensiles, les appareils ménagers. le recyclage permet au moins de limiter les dégats. Ensuite reste l’empilage de produits non destructibles, plastiques, ferraille, pales d’éoliennes, produits chimiques etc etc, qui s’empilent dans les sols, les océans bref partout où on ne peut les recycler. Notre survie est donc liée au réemploi, à la limitation des produits inutiles. Reste à prier pour que nos mathématiciens trouvent la bonne formule pour assurer l’autodestruction des productions en surnombre, en fin de vie et aujourd’hui encore indestructibles.
Stupide cet article. Le recyclage est une nécessité et se fait de façon naturelle. Si j’ai un trou à boucher dans ma cour et que je dispose d’un tas de gravat, je bouche le trou avec. Si la 407 n’est pas recyclée, on aura des tas d’épaves ici ou là . On ne recycle pas une 407, pour refaire une 407, on recycle la tôle de la 407 pour reconstruire une tôle composant une autre voiture, avec les innovations du moment. S’il s’avère que le nouveau composant est de moins bonne qualité, il faut innover pour le rendre de bonne qualité. Bernard, je vous invite à réfléchir un peu.
Recyclage combien de destruction en ton nom ?
Les politiques ne savent pas compter, enfin pour les autres. Le coeur du problème semble être une volontaire ou pas non compréhension de la productivité, des intérêts composés, et de la comptabilité agricole, alors pour enfin, une du 21 ° siècle il ne faut surtout pas rêver . .. …., .
ce n’est pas grave, car, pour le moment les branques, banques centrales créent de l’argent Turing, mais un jour il n’y aura plus de courant.
tout va très bien.
Le recyclage existe déjà largement dans la métallurgie et est même nécessaire.