Le président ukrainien s’est entretenu durant une heure, mercredi après-midi, avec son homologue américain, qui l’a débriefé sur ses discussions de la veille avec Vladimir Poutine à propos de l’instauration d’un cessez-le-feu partiel, limité aux raids aériens sur les infrastructures, entre Moscou et Kyiv. Ce cessez-le-feu semble un marché de dupes, tant sur le fond que sur son instauration. Il prévoit en effet un arrêt des bombardements ukrainiens sur les raffineries russes, pourtant le seul levier stratégique dont dispose Kyiv en ce moment, en contrepartie d’une promesse russe de ne plus bombarder les centrales électriques ukrainiennes, qui n’a pas grand impact puisque d’une part Moscou arrête généralement ce genre de raids au printemps. En outre, le Kremlin dément depuis le début de la guerre viser des infrastructures énergétiques, contre toute évidence…
De surcroit, la Russie a bombardé mardi soir une centrale électrique de la ville de Slaviansk, plusieurs heures après que Vladimir Poutine prétendait avoir donné l’ordre à ses forces de suspendre immédiatement ce genre de raids. Le Kremlin a prétendu, mercredi, que lesdits missiles avaient été tirés avant cet ordre, ce qui impliquerait qu’ils ont mis six heures pour parcourir environ mille km. Ils avaient peut-être pris le train…
En revanche, Donald Trump a refusé d’accéder à la demande de Poutine de suspendre l’aide militaire et la fourniture de renseignements à l’Ukraine. La Maison Blanche envisage même de fournir de nouveaux systèmes anti-aériens à Kyiv…
Une délégation américaine doit se rendre, d’après la Maison Blanche, dimanche en Arabie saoudite pour y rencontrer des émissaires russes afin de discuter des moyens de mettre en place un cessez-le-feu complet d’ici quelques semaines. Kyiv a aussi annoncé que ses émissaires discuteraient avec leurs homologues américains dans les prochains jours en Arabie saoudite. Rien n’indiquait si Russes et Ukrainiens se rencontreraient à cette occasion…
Enfin, les forces ukrainiennes, qui ont dû abandonner presque l’intégralité de la poche de Koursk dont elles s’étaient emparées en août dernier lors d’une offensive surprise, ont réussi mardi soir à pénétrer dans une zone russe voisine, celle de Belgorod.
