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La vaccination contre le Covid-19 devrait-elle être obligatoire ?

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Un sondage Gallup effectué dans les jours qui ont suivi la certification du vaccin de Pfizer et BioNTech montrait que seuls 63 % des Américains acceptaient d’être vaccinés contre le Covid-19. La situation est similaire dans les autres pays occidentaux. Un article publié par Nature Medicine en octobre dernier a rendu compte d’une enquête auprès de 13 426 personnes dans 19 pays sur leur acceptation ou non du vaccin et les raisons de leur choix. 71,5 % des participants ont déclaré qu’ils seraient susceptibles de se faire vacciner contre le COVID-19.

Des différences significatives entre les pays apparaissaient. Le taux d’acceptation allait de près de 90 % en Chine à moins de 55 % en Russie. Il a également été observé que la bonne qualité des informations fournies par les autorités gouvernementales conduisait à une probabilité plus élevée d’acceptation du vaccin.

Il est clair que l’opposition ou simplement l’hésitation à l’égard du vaccin peut rendre difficile l’obtention d’une couverture appropriée et d’une immunité collective. Diverses stratégies visant à surmonter les doutes des populations sont actuellement en cours de discussion. L’une d’elles consiste à rendre la vaccination obligatoire. Des options moins brutales seraient d’encourager la vaccination en versant de l’argent – ce qui n’inciterait guère la fraction extrémiste des soi-disant anti-vaccin à changer d’avis – ou de faire appel à la conscience morale, en misant de sur la persuasion et en interdisant que ceux qui refusent le vaccin Covid-19 soient sur une liste.

Les arguments en faveur de la vaccination obligatoire

On peut envisager la vaccination obligatoire de deux manières. La première relève du paternalisme : les autorités publiques savent mieux que les individus ce qui est bon pour eux. D’ailleurs, ils choisiraient eux-mêmes de se faire vacciner s’ils disposaient des bonnes informations et savaient les interpréter. Donc, il faut le leur imposer. Dans les pays occidentaux, cet argument apparaît peu dans les débats publics et les autorités se montrent plutôt réticentes à l’utiliser. Pour deux raisons : la démonstration est loin d’être faite, que l’administration sache mieux que quiconque ce qui convient le mieux à tout un chacun ; d’autre part, même si tel était le cas, ce pourrait être perçu attentatoires aux libertés fondamentales : faire de mauvais choix fait partie des libertés naturelles de l’homme.

Autre approche.. Le gouvernement est autorisé à restreindre les choix d’une personne lorsque son comportement risque de nuire à autrui. Dans le cas présent, le refus de la vaccination n’est pas seulement dangereux pour l’individu qui le refuse, il est aussi une menace potentielle pour ceux qui ne peuvent pas être vaccinés (par exemple, les femmes enceintes, les personnes immunodéprimées). Ainsi que pour les personnes vaccinées mais pour lesquelles le vaccin est inefficace.

Si ne pas se faire vacciner est un non-acte qui peut avoir des conséquences négatives sur soi-même et sur la communauté, est-ce pour autant condamnable au même titre qu’un préjudice commis activement et délibérément ?
La question est longuement débattue par Alberto Giubilini (The Ethics of Vaccination, Palgrave MacMillan, 2019). Il conclut que si la non-vaccination nuit ou risque de nuire à autrui, alors, du moins moralement, ne pas se faire vacciner est aussi grave que de faire quelque chose qui nuit ou risque de nuire à autrui.

La nouveauté de l’approche de Giubilini est qu’il considère l’immunité collective comme une question de responsabilité collective, et non individuelle. La responsabilité collective (ou les obligations collectives agrégées, comme il le dit également) est une notion qui risque cependant d’aller trop loin. Si tous sont collectivement responsables, personne n’est responsable. Ainsi, cette notion se révèle être une boîte vide.

Il est sans doute beaucoup plus simple de s’en tenir à une notion de responsabilité personnelle dans un esprit d’équipe: chaque individu qui fait partie d’un groupe a l’obligation morale de faire sa part pour le bénéfice du groupe. Cette obligation morale serait le repère de base pour toute forme de contrainte qui pourrait survenir au sein de la communauté à laquelle l’individu appartient.

La contrainte est-elle éthiquement acceptable et dans quelle mesure ?

Les partisans des politiques de vaccination coercitives soutiennent généralement que leur seul but est l’immunité collective, et qu’ils cherchent à l’atteindre par des moyens les moins contraignants possible.
L’immunité collective devrait être considérée comme un bien public et tous, dans l’optique esprit d’équipe, devraient ressentir cette obligation morale d’apporter leur part au succès de l’entreprise commune. S’ils s’abstiennent, ils risquent un ostracisme compréhensible : l’exclusion des activités sociales serait, en d’autres termes, justifiable.

Ce raisonnement général peut s’appliquer en particulier aux vaccins, utilisés depuis longtemps et dont il est prouvé qu’ils ne présentent aucun risque. La prudence s’impose toutefois dans le cas du vaccin contre le covid-19. Ils ont été approuvés très rapidement et les scientifiques n’ont pas encore eu la possibilité d’en évaluer avec certitude les risques à long terme. Cette situation, ainsi que l’attitude de certains gouvernements qui ont fait de l’accès rapide au vaccin une question de fierté nationale – le cas du Spoutnik V russe est emblématique – diminue la confiance des citoyens et contribue à expliquer la prudence générale. Dans ce cas, la coercition doit vraiment être la dernière arme que la communauté utilise pour se préserver.

Lien de l’article : https://en.irefeurope.org/Publications/Online-Articles/article/Should-Covid-19-Vaccination-be-Mandatory

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4 commentaires

cathy 27 janvier 2021 - 11:13

illusion
Cette vaccination est une illusion sur le moyen et long terme dont on ne peut connaître les dégâts éventuels.
Ainsi un être sain qui soigne son immunité en s'alimentant sainement et en faisant de l'exercice a très peu de chances de développer une sorte de covid grave et ne souhaite pas se faire vacciner.
Tout est mis sur le vaccin, jamais de contradicteurs à la télévision, c'est de l'intox permanente et insupportable et encore : vous mourez à 92 ans, c'est le covid; on ne meurt plus que de cela … Aucune médecine préventive n'est promulguée ou diffusée à la télévision pour combattre le fléau, c'est lamentable cette pression sur les esprits sans aucun débat public.
Le monde est fou et préfère confiner quitte à voir tous nos jeunes dépérir dans leurs conditions insupportables.
On transforme notre univers en petit goulag.
J'ai 78 ans et préfère etre malade avec les risques d'aggravation plutôt que de voir notre jeunesse et nos commerçants ou artistes mourir à petit feu. illusion fatale, qui pour redresser la barre ?

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Thierry 27 janvier 2021 - 1:09

Le vaccin, vraiment ?
L'autre solution serait de prendre en prophylaxie de l'HCQ comme nous le faisions en Afrique. Le vaccin n'est pas l'Alpha et l'Omega contre la Covid 19. Son efficacité semble si limitée qu'ici, aux Émirats, pays en pointe dans la vaccination, il est précisé dans la presse que le vaccin ne rend pas moins contagieux, que le masque restera obligatoire ainsi que la distanciation sociale. D'où cette question : quel est le ratio bénéfice/risque, non pour la santé, mais pour la liberté de vivre ?

L'Occident devient fou tandis que l'Inde prescrit de l'HCQ à tour de bras avec dix fois moins de morts par million d'habitants que la France.

L'Occident devenu matérialiste, exaltant le culte du corps, a désormais peur de la mort et cette peur, plus que tout virus, en vampirisant sa vitalité, finira par le tuer.

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PICOT 27 janvier 2021 - 1:43

Dictature "en marche"
Vaccin anti Covid obligatoire? Et puis quoi encore? Il faudrait réfléchir un peu : 1-Dans ces conditions aucune raison de ne pas le faire aussi pour la grippe, même si elle fait deux fois moins de morts. 2-Ce vaccin ne semble pas empêcher la transmission donc l'argument "altruiste" ne tiendra pas. 3-Avant de vacciner il faut traiter. Les traitements améliorent le pronostic et ils existent, dire le contraire est un mensonge éhonté. 4-Obliger les gens à se vacciner avec ça alors qu'on ne connait RIEN des effets secondaires à long terme et que c'est la 1ere fois qu'on l'utilise chez l'homme?? De quoi descendre dans la rue, ce qu'on fait les Danois pendant une semaine pour refuser cette obligation, avec succès (noter le silence radio chez nous). 5- PFIZER précise lui même dans ses documents qu'il faudra faire des observations pendant deux ans avant de conclure sur des effets nocifs éventuels. 6- Les labos, fabricants de ce "vaccin" à ARN messager (ce n'est pas un vaccin à proprement parler), ne veulent pas endosser la responsabilité des effets secondaires. Autrement dit ils ne savent pas ce qu'ils font et les vaccinés serviront de cobaye. Rien que ça devrait faire fuir tout le monde à toutes jambes. Il y aurait d'autres arguments à développer mais cela suffit déjà : de quoi réfléchir.

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theano 27 janvier 2021 - 8:05

Pas question!
Je ne suis pas une souris de laboratoire, moi. Ils peuvent se le garder, leur poison.

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