Officiellement, la France a choisi la rigueur. En réalité, il n’en est rien si l’on en croit le rapport 2010 de la Cour des Comptes, qui fait la liste des réformes qui restent à faire et en vient à la conclusion : pas de réduction des dépenses publiques sans remise en cause de l’Etat Providence. Synthèse de Nicolas Lecaussin, directeur du développement de l’IREF.
Officiellement, la France a choisi la rigueur. En réalité, il n’en est rien si l’on en croit le rapport 2010 de la Cour des Comptes, qui fait la liste des réformes qui restent à faire et en vient à la conclusion : pas de réduction des dépenses publiques sans remise en cause de l’Etat Providence. Synthèse de Nicolas Lecaussin, directeur du développement de l’IREF.
La Cour des Comptes vient de publier son Rapport sur la Situation et les Perspectives des finances publiques (2010). Si les conclusions du Rapport sont régulièrement médiatisées, les recommandations de réforme des magistrats de la Cour sont trop souvent ignorées.
Comme tous les ans, le constat est très sévère. Les comptes de l’Etat sont dans une situation très préoccupante. Le déficit public est à 7.1 % du PIB, supérieur au déficit moyen des autres pays de la zone euro (5.8 %) et 4 points au-dessus du déficit public de l’Allemagne. La crise n’explique pas à elle seule cette dégradation. Le gouvernement ne contrôle pas vraiment les dépenses de l’Etat et, si cela continue, la dette publique atteindra 100 % du PIB dès 2016. Il faudrait un effort structurel de 1 point de PIB par an (20 Mds d’euros) pour au moins stabiliser l’endettement. « L’ampleur des efforts nécessaires est bien plus importante », souligne le rapport. Mais en quoi pourraient consister ces efforts ?
Les effectifs de la fonction publique
Concernant les effectifs de l’Etat, le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite ne suffit pas à faire des économies dans le budget. La réduction des effectifs a été accompagnée de mesures d’avancement et de promotion des fonctionnaires qui ont largement réduit les économies réalisées. En 2010, la rémunération moyenne des agents présents deux années de suite a ainsi augmenté de 3.5 % en euros courants et 2.0 % en euros constants. Le gouvernement ne peut pas continuer à dilapider les gains obtenus par la réduction des effectifs.
De même, les administrations publiques locales devraient maîtriser leurs dépenses de fonctionnement.
La gestion de la protection sociale
Le coût de gestion de la protection ne cesse de déraper. Les caisses d’assurance maladie sont trop nombreuses et les frais généraux trop élevés.
Les prestations sociales représentent 45 % des dépenses publiques. C’est énorme et, chose inattendue mais logique, la Cour demande à ce qu’on s’attaque à l’Etat Providence. Il faut contrôler effectivement l’attribution des prestations sociales ainsi que les coûts de la masse salariale des acteurs de l’assurance maladie, qui augmentent à un rythme de 4.3 % par an. Le monde hospitalier nécessite une réforme majeure alors que la Sécurité sociale est hors contrôle.
Le Rapport de la Cour préconise la suppression de la plupart des niches fiscales et sociales, cette mesure est également préconisée par l’IREF mais à condition qu’elle soit accompagnée par une véritable baisse des impôts. On estime à au moins 14 Milliards d’euros les gains pour l’Etat en supprimant de nombreuses niches sociales.
Au lieu d’aider les entreprises, diminuer le coût du travail
Le déficit budgétaire prévu pour 2011 est supérieur à la masse salariale de l’Etat (hors retraites). La Cour demande en plus une révision des politiques publiques. D’abord à l’égard des entreprises, lesquelles, au nom de la lutte contre le chômage, bénéficient de nombreuses aides publiques dont l’efficacité reste à démontrer. Plus encore, les crédits consacrés aux acteurs de la politique de l’emploi – Etat, collectivités territoriales, organisations syndicales et patronales – représentent 39 Milliards d’euros dont 11 Milliards sont dépensés en frais de mission et de fonctionnement !
Parallèlement, les auteurs reconnaissent que le coût du travail est trop élevé en France. Tous prélèvements confondus, le taux atteint 41 % en France contre 34 % dans l’Union européenne. Il y a trop de taxes sur la masse salariale qu’il faudrait supprimer et non pas faire payer autrement (comme le suggèrent les tenants de la TVA sociale).
Le taux de taxation du capital en France est de 39 % contre 23 % en Allemagne et 26 % dans l’Union européenne. Accroître l’imposition des bénéfices ou du stock de capital des entreprises ne ferait que pénaliser l’investissement. Mieux vaut agir sur la TVA et la fiscalité environnementale, comme l’a fait l’Allemagne.
Et maintenant ?
Certaines mesures préconisées par la Cour des Comptes vont dans le bon sens comme le coup d’arrêt des dépenses publiques et la remise en cause de nombreuses politiques publiques. Mais Il est banal de constater que les préconisations de la Cour ne sont pas suivies et reçoivent d’ailleurs un faible écho dans les médias. L’Etat providence est encore très protégé…
6 commentaires
DEPENSES PUBLIQUES
Tant que dans notre pays cohabiterons 1 élu pour 100 habitants et qu’il y aura du fait des écoles nationales du gaspillage collusion entre élus et hauts fonctionnaires (ENA, ENM, ENS & IUFLM) aucune réforme ne sera possible surtout si le statut public (et non le service)est maintenu
ETAT
NOUS VIVONS TOUJOURS DANS UN ETAT A STRUCTURES SOCIALISTE
syndicats et fonctionnaires y font la loi
l »avenir,retour a la proportionnelle et référendum populaire
23 000 fonctionnaires détachées de leurs administrations pour les syndicats
le 1% du comité d »entreprise EDF rapporte 464 millions d »euros,plus l »énergie grimpe,plus le CE touche,un scandale
retraite,,des politiciens a 32000 euros,BARNIER??GISCARD CHIRAC 31000 BARROT 28000 euros et 8 millions de retraitées a 900 euros
un plan national d’économie,la faute a tout c »est politiciens de tout bords pourtant entourer d »experts,d »économistes;de conseillers,de hauts fonctionnaires,ont réussie a ruiner le pays
triste,très triste
Tous les ans on entend la
Tous les ans on entend la meme chose et rien ne change
jouer sur la TVA ?!
Jouer sur la TVA ?
Pour que les gens qui gagne le SMIC est encore plus de mal à s’acheter de quoi manger ??!
Jouer sur la TVA est une n’est pas une proposition equitable…les gens qui gagnent beaucoup d’argent (et meme si certains le merite!)n’aurant pas de difficulltés pour des achats indispensable (nourritures, etc…) contrairement au gens qui ne gagnent pas beaucoup (et qui ne le merite pas toujours non plus!)
sclérose
C’est en raison d’avis comme celui-là que rien ne peut évoluer en France
quelle argumentation !
Bravo
quelle argumentation !
Bravo