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La censure et le déshonneur

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« Le Premier ministre aura à la fois le déshonneur et la censure », avait lancé, bravache, Mathilde Panot le 2 décembre, après son collègue Manuel Bompard le 29 novembre. Et ce qui devait arriver arriva : le gouvernement Barnier a bien été censuré. Mais sur qui pèse le déshonneur ?

Les erreurs de Michel Barnier

Nous ne parlerons pas des erreurs tactiques commises par Michel Barnier sur le plan strictement constitutionnel. Celui-ci aurait très bien pu ne pas engager la responsabilité de son gouvernement (nous renvoyons à la tribune de Jean-Eric Schoettl dans Le Figaro, 4 décembre 2024).

Nous nous concentrerons sur son programme. Michel Barnier avait appelé à des économies substantielles, et à une hausse des impôts sur les « riches » présentée comme modérée et « exceptionnelle ». En réalité, d’économies il n’y en avait point. « L’effort » demandé reposait essentiellement sur les particuliers (et pas seulement les « riches ») et les entreprises. Jean-Philippe Delsol a démontré à plusieurs reprises qu’en gros la proportion était inverse de celle qui avait été annoncée, avec deux tiers d’impôts supplémentaires pour un tiers d’économies. Mais même le volet « économies » était un trompe-l’œil puisqu’il s’agissait au total d’une simple baisse du budget de l’Etat par rapport à la hausse initialement envisagée. Autrement dit, en 2025, si le budget Barnier avait été adopté, il aurait cru par rapport au budget déjà pharaonique de 2024 !

Pour l’écrire familièrement, c’était vraiment prendre les citoyens pour des sots. A la décharge du Premier ministre, l’équation était presque insoluble. L’Assemblée étant dénuée de majorité stable, même relative, il était pour le moins délicat de penser qu’un chef de gouvernement puisse faire des miracles, a fortiori compte tenu du poids des extrêmes.

De plus, Michel Barnier n’avait pas les capacités pour réussir l’impossible. Certes, il s’agit d’une personne honorable, quoi qu’en dise les trublions de La France Insoumise. Mais, et nous l’avions signifié dans une pendule, il a toujours été antilibéral. Compter sur lui pour mener des réformes d’ampleur était par conséquent irréaliste.

Le déshonneur de La France Insoumise

Nous devons subir depuis 2017 une horde de députés Insoumis dont une partie est mal élevée et inconvenante, sans parler de déclarations qui versent fréquemment dans une stupidité sans nom et de comportements extraparlementaires plus que discutables, pour user d’un effet de litote. Entendre le terme de « déshonneur » dans leur bouche ne manque donc pas de sel… Hommage du vice à la vertu, a dû se dire Michel Barnier, dont on peut dire beaucoup de choses mais certainement pas qu’il soit discourtois.

Que cherche LFI ? L’avantage avec les Insoumis, c’est qu’ils ne s’embarrassent pas de subtilités. Leur tactique est limpide : « bordéliser » le pays, comme nous l’avons relevé à de multiples reprises dans nos pendules ; le fractionner en visant, d’une part, l’électorat des villes et des banlieues, d’autre part, les jeunes, les femmes et les musulmans, les catégories pouvant évidemment se recouper. Cette tactique a d’ailleurs été énoncée sans fard par Jean-Luc Mélenchon.

Aujourd’hui, il s’agit pour les Insoumis de passer à la vitesse supérieure. « Il ne restera plus au président de la République qu’à partir », a asséné Mathilde Panot le 2 décembre en congruence avec les publications de Jean-Luc Mélenchon sur X : « Il faut que le Président démissionne ». Un mantra de LFI qui avait tenté d’actionner une procédure de destitution, avant qu’elle ne fasse long feu début octobre. L’objectif est adamantin : obtenir la démission, fût-elle forcée, d’Emmanuel Macron ; faire élire le fondateur des Insoumis ; puis entamer le changement de Constitution vers une VIe République de type bolivarien.

Quand on connaît la personnalité de Jean-Luc Mélenchon et le programme délirant des Insoumis, il est permis d’être inquiet à tous points de vue.

Le déshonneur des socialistes

Que les socialistes aient voté presque tous la motion de censure n’est pas une surprise (on saluera toutefois les quelques députés qui ont sauvé l’honneur de la gauche en n’apposant pas leurs noms sous ladite motion). Pierre Mendes France, qui avait refusé de prendre en considération les voix des communistes lors de son vote d’investiture, doit se retourner dans sa tombe. Entendre Olivier Faure, le Premier secrétaire du PS, torpiller toutes les propositions de l’aile social-démocrate, aujourd’hui réduite à la portion congrue, est également navrant. En parlant de social-démocratie, l’attitude de François Hollande, manifestement empli de ressentiment et tout à son ambition de redevenir Président, n’a pas été des plus reluisantes.

Bref, c’est 1981 à l’envers. Un programme du Nouveau Front Populaire qui, en juin dernier, constituait un « 1981 puissance 10 », pour reprendre la juste expression de Bruno Le Maire, et ce, parce que ce ne sont plus les socialises qui dirigent la gauche en phagocytant l’extrême gauche, mais l’inverse.

Le déshonneur de Marine Le Pen

Comment les députés du Rassemblement National se sont-ils abaissés à voter une motion de censure déposée par la gauche sous l’influence de l’aile radicale de cette dernière ? Les Insoumis avaient déclaré qu’ils ne voteraient aucune motion de censure déposée par l’extrême droite. Cette dernière n’a pas eu ces scrupules. Mais plus encore, comme l’a relevé Michel Barnier le 3 décembre, comment est-il concevable que le RN ait voté une motion de censure qui la rabroue expressément ?

Les commentateurs ont souligné l’impopularité d’Emmanuel Macron aux yeux des électeurs du RN et le fait que, en sanctionnant le gouvernement Barnier, c’était en fait le chef de l’État qui était visé. A cela, on peut rétorquer, sans naïveté, qu’un homme d’État ne doit pas forcément suivre aveuglément les mauvaises idées de ses électeurs.

Mais il est clair, quoi qu’elle en ait dit, que Marine Le Pen a fait passer ses petits intérêts personnels avant toute autre considération. Faire pression pour tenter d’obtenir la démission la plus rapide possible du président de la République et de « devenir calife à la place du calife » serait un bon moyen de mettre entre parenthèses ses ennuis judiciaires (étant souligné que l’ensemble des prévenus est présumé innocent). En effet, le jugement du tribunal de Paris sur l’affaire des assistants parlementaires du RN a été mis en délibéré au 31 mars 2025. Même si Marine Le Pen n’était pas élue avant cette date, sa déclaration officielle de candidature ferait peser une énorme pression sur les juges s’agissant de l’exécution provisoire de la décision (nous ne reviendrons pas sur ce que nous n’hésiterons pas à qualifier de disposition de loi imbécile l’inéligibilité avec exécution provisoire). Elue, toute affaire pénale serait, en vertu de la Constitution, mise entre parenthèses le temps du ou des mandats, c’est-à-dire durant de longues années. Et une loi d’amnistie éventuelle pourrait définitivement régler le problème…

Faut-il rappeler l’ensemble de nos hommes politiques à leur devoir au regard tant de la situation des finances publiques que de la guerre en Ukraine ?

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32 commentaires

L'Oeil du cyclone 5 décembre 2024 - 3:13 am

Je partage votre indignation. Nous sommes revenus au “régimes des partis” dénoncé jadis par De Gaulle, et qui s’est ré-introduit en fraude dans la Vème république par le truchement du “cordon sanitaire” qui exclut le RN (et 35% des électeurs) des combinaisons parlementaires. Une véritable honte qui est à la source de l’impasse actuelle. En effet, les autres ne sont plus assez nombreux pour exclure le RN et en même temps continuer de se diviser. Si l’on respectait à la lettre le résultat des législatives, il faudrait donc un gouvernement de “barrage” réunissant Retaillau et Sandrine Rousseau, Obono et Wauquiez, Bayrou et Panot, Hollande et Mélenchon, Rima Hassan et Raphaël Glucksman, etc. “C’est la cour du roi pétaud” pour citer Molière ! Mais si ces gens avaient une once de dignité, et puisqu’il paraît que “le fascisme est à nos portes”, alors ils devraient au moins passer les compromis pour un gouvernement des affaires courantes. Mais aucun d’entre eux n’a cette dignité devant la France et les Français. Le problème n’est donc pas Macron (quoi qu’on pense de lui). S’ils sont aujourd’hui incapables de s’entendre à l’Assemblée, ils le seraient encore demain (même avec un nouveau président). Bien loin d’invalider les institutions gaulliennes, cette crise les valide profondément : le problème ici n’est plus Macron mais l’indignité des partis et des parlementaires.

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Maellys93 5 décembre 2024 - 1:39 pm

@L’Oeil du cyclone;
je souscris à vos remarques. cependant force est de constater qu’en démocratie c’est l’ELECTEUR qui est, en dernier ressort, le RESPONSABLE.
Et aux dernières législatives, au second tour, il a suivi “bêtement” les “consignes de vote” des Partis que vous vilipendez dans vos propos.
Il a préféré encore une fois la politique du “pas de vagues”, du “on ne change pas de logiciel de pensée”
Et comme vous faites référence à l’époque gaullienne, le Général ne s’est t’il pas plaint que les “français étaient des veaux”
A force de renoncer à faire le changement PACIFIQUEMENT par les urnes, il va se faire brutalement dans la rue.
Sombre situation pour les “libéraux” et les “français respectables”
Car il est patent que ce ne sont pas eux qui détiennent les kalachnikov et les couteaux

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L'Oeil du cyclone 5 décembre 2024 - 9:54 pm

Pour paraphraser Tocqueville qui critiquait les limites de la démocratie : “autrefois nous avions un despote, et aujourd’hui nous avons 68 millions de despotes”. Les théoriciens classiques, de Jean Bodin à Frédéric Bastiat en passant par Montesquieu, n’associent pas nécessairement le régime démocratique au régime de liberté. On assiste d’ailleurs à une tentative de “coup d’état parlementaire”, avec un parlement qui veut sortir de son rôle (écrire la loi) et prendre le contrôle direct de l’exécutif (gouvernement d’assemblée digne de la Convention robespierriste). C’est contraire à la séparation des pouvoirs. Dans leur correspondance, De Gaulle et le Comte de Paris analysent finement cet aspect irresponsable de l’électeur qui veut être souverain “mais se comporte comme un mauvais souverain” (capricieux, futile, versatile, démagogique, narcissique, influençable, soucieux de ses petits privilèges, sourcilleux de son quant-à-soi, etc.). Oui, le peuple est devenu souverain mais ce n’est une garantie de rien en soi ! Et oui, les électeurs qui font “barrage” de manière pavlovienne sont bien, en dernier recours, les coupables du blocage actuel. Le mantra moderne de “démocratie” ou “parlementarisme” tient de la démagogie électoraliste hélas. Le rôle du pouvoir est-il d’aller à hue et à dia selon les majorités, ou bien de “rendre justice au citoyen” dans la conception libéral-conservatrice classique ? La démocratie a son rôle à jouer, mais elle n’est pas suffisante par elle-même. Le libéralisme se distingue à la fois de la tyrannie de quelques uns et du despotisme de la majorité.

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gillet 5 décembre 2024 - 8:49 am

Je cite J. Attali :quiconque fera tomber le gouvernement ,le paiera cher aux prochaines élections.

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Jean-Aymar de Sékonla 5 décembre 2024 - 8:51 am

Ce budget en trompe l’Å“il ne méritait que la censure. Peu m’importe ce qu’il peut y avoir dans la tète de Mme Le Pen , je retiens que le RN a fait passer l’intérêt du pays avant une puérile susceptibilité vis a vis des insultes de “La France Biensoumise”(à l’islam), ce qui est en son honneur.

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BARBARAY 5 décembre 2024 - 11:09 am

Ce que je retiens, c’est que RN et LFI se sont associés pour créer le chaos !

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jean cossin 5 décembre 2024 - 5:56 pm

Ne pensez vous pas que le chaos était déjà bien ancré, depuis 2017 d’ailleurs…

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Jean-Aymar de Sékonla 8 décembre 2024 - 10:04 am

Ce qu’il faut surtout retenir c’est que ceux qui se son vendus a LFI pour voler la victoire du RN sont venu lécher les pieds du RN pour qu’il ne vote pas la censure de leurs “amis” LFI !!!
Pitoyable… mais quelle éthique ont donc ces girouettes imbéciles?

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Aquilina gerald 5 décembre 2024 - 8:56 am

C’est un non événement, car une fois de plus E.Macron a choisi un ministre certes “honnête mais d’une platitude exemplaire qui ne pouvait que pondre un budget à son image. Le manque de courage politique sera la principale marque de ses deux quinquennat. Mettre en avant les intérêts du pays ne fait pas partie des qualités de nos responsables politiques d’où qu’ils viennent.

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Patricia PRAT 5 décembre 2024 - 9:06 am

le deshonneur! quand j’entend parler les insoumis j’ai envie de vomir. Pour moi ils sont la représentation absolue de l’IRRESPONSABILITE, de la vulgarité. l’émergence de ce groupe est une catastrophe pour le pays. Il y a des réalités qu(ils ne veulent pas voir et en pointillé leur seul but est de mettre le bazar partout dans le seul but d’obliger le président aussi irresponsable qu’eux, à démissionner. Mal connaître le personnage. JE REVE de politiques qui auront vraiment à coeur de s’occuper de la France et des français, loin de toutes pensées politicardes (élections, concurrence, mise à mort etc).

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Jojo 5 décembre 2024 - 11:22 am

Vous pouvez rêver, “le rêve est une réalité que la main n’atteind pas”

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gillet 8 décembre 2024 - 9:20 am

Jojo et Franck?

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Nemouk 5 décembre 2024 - 9:39 am

Très bien dit !

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Broussard 5 décembre 2024 - 9:53 am

ah, Mathilde Panot !
encore une qu’il faudrait inventer si elle n’existait pas (hélas) naturellement…

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Roven 5 décembre 2024 - 9:58 am

Michel Barnier a vraisemblablement engagé la responsabilité du gouvernement pour éviter de laisser l’initiative d’une motion de censure quasi certaine à l’opposition, ce qui se comprend.
Les macronistes ont commis deux erreur fatales :
– une insistance péremptoire à ne faire aucun effort d’économie et à taxer davantage, ce qui précipitait le déclin de notre pays ;
– un déni de vote des français, qui, que cela plaise ou non, ont donné 11 millions de vois au RN, à comparer aux résultats des LR dont était issu le premier ministre.
Les français sont patients, mais cette arrogance du président le mènera à sa perte par la rue, qui commence à s’agiter, et Macron, mu par son seul narcissisme pervers, aura une fois de plus la responsabilité d’avoir fait le jeu de Mélenchon en poussant à la bordélisation du pays.

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Bruno GERMAIN 6 décembre 2024 - 2:19 pm

ABSOUMENT.

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CUVILLON 8 décembre 2024 - 9:23 am

On récolte ce que l’on sème, si les Francais ne se comportaient pas comme des veaux, (pour reprendre le Général DE GAULLE), si tant soit peut ils réfléchissaient avant de mettre leur bulletin dans l’urne, il est certain que LFI n’existerai pas. Mais déjà au regard de l’abstention, il ne faut pas trop en vouloir. Quoi que l’on puisse dire ou écrire, si la France est à ce point, c’est bien la faute du “peuple” et lui seul.

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laurent guyot 5 décembre 2024 - 10:43 am

Je ne vois pas ou est le déshonneur de voter contre un mauvais budget. le déshonneur aurait été une position purement politicienne qui est l’apanage des opposants du Rassemblement national qui sont capables de voter contre des projets de lois qu’il juge favorable simplement parce que ceux ci sont proposé par le RN. c’est pitoyable.

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BARBARAY 5 décembre 2024 - 11:05 am

L’honneur est pour ceux qui pensent et travaillent pour la France et les Français.
Le déshonneur est pour TOUS ceux qui ne pensent qu’au « pouvoir ».
L’assemblée est à l’image des jeux du cirque dont les membres LFI en sont les principaux acteurs et le « copinage » RN avec LFI ne fait que révéler les manigances des uns et des autres.

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CUVILLON 8 décembre 2024 - 9:33 am

Non il n’y a pas de copinage entre LFI et le R.N.
La Constitution, telle qu’elle est ne permet pas à un parti ayant remporté le plus de voix, en l’occurence le R.N., plus de 10 millions de voix (LFI est composée de quatre partis minoritaires qui ne s’entendent pas) de pouvoir peser lors des votes au Parlement.

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pierre-georges thomas 5 décembre 2024 - 11:46 am

Soyons realistes. On savait que LFI et ses valets dont les ecolos, les communistes et les soicialistes voteraient la censure quoiqu’il advienne! car arrives premier (en groupe pas en parti) oils estimainet que democratriquement ils devaient diriger en etant ultraminoritaires et avec un programme delirant
le groupe central emmene par M barnier que je considere comme un honnete homme qui a fait ce qu’il pouvait dans une petaudiere torpille par Attal et en partie vauquiez n’ a pu par habitude rechercher l’appui du RN (des fascistes aux yeux de la gauche du parti gouvernemental et des LR). A ignorer un parti important sans qui rien ne peut se faire (sauf a s’appuyer sur le NFP) avec des ministres disant haut et fort le mal qu’ils pensent du RN il y avait risque, de plus une grande partie des commentateurs reconnaissaient que le nouveau budget etait mal ficele! mais malgre cela au nom d’un “honneur” qu’il resterait a definir le EN n’aurait pas du voter la censure? je regrette mais sur la securite sociale par exemple avant de reduire les remboursements, faisons le menage! luttons contre la fraude! des particuliers et des professions de sante! quand je vois le nombre de colis de medicaments (payes par carte vitale et AME) qui partent a l’etranger!!! le surnombre de cartes vitales il y a de la marge!
ce budget etait un florilege des taxes mais d’economies de reformes aucunes!

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COUDER DANIEL 5 décembre 2024 - 11:53 am

“comment est-il concevable que le RN ait voté une motion de censure qui la rabroue expressément ?”
Quand est-ce que vous comprendrez que l’on peut très bien voter le même texte (c’est à dire en fait ici refuser le même budget) pour des raisons très différentes ? En politique, il faut oublier le vieux dicton “les ennemis de mes ennemis sont mes amis”…

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GrumpyRegis 5 décembre 2024 - 12:24 pm

Je n’ai absolument pas cette analyse quant au RN. En effet, ce dernier a posé des lignes claires à ne pas franchir. À partir du moment où Barnier n’en a pas tenu compte (ou que très partiellement) le jeu était fait. Plus personne ne pouvait bouger de sa position.
Le RN en faisait un point d’honneur, Barnier pensait négocier avec le Royaume Unis (il y a de fortes similitudes en tout cas). La Gauche pense que c’est son Grand Soir.

Dans ce jeux de dupes, les seuls dindons de cette farce amère, sont les Français.

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VANNIER Alain 5 décembre 2024 - 4:04 pm

Bonjour, quand 11 millions d’electrices et d’électeurs sont considérés comme quantité négligeable et passés par pertes et profits, quand le RN n’a aucun ministère, aucun secrétariat d’état, aucune présidence de commission que lui reste-t-il pour faire entendre ma voix ? et cessez de nous considérer comme des pestiférés tout juste bons à payer des impôts, taxes, redevances, etc… et fermer notre g……

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Mathieu Réau 6 décembre 2024 - 4:09 pm

Je ne partage absolument pas votre jugement sur les actes du Rassemblement National lors du vote de cette censure : il n’y a rien de déshonorant à voter de conserve avec qui l’on peut pour obtenir l’effet recherché. C’est le contraire qui le serait, à savoir renier ses convictions au nom de vulgaires considérations sectaires (et c’est en cela que la gauche se déshonore constamment).
Et ce que voulait obtenir le Rassemblement National, ce que souhaitaient par-dessus tout ses électeurs, c’était que le budget proposé par le gouvernement de Michel Barnier ne passe pas. Ce n’était pas la chute du gouvernement qui ne change rien à la situation politique, ce n’est pas la démission, qui reste improbable, d’Emmanuel Macron, encore moins l’amnistie des prévenus dans l’affaire des assistants parlementaires européens qui est une lubie irréaliste d’observateurs avides de sensationnalisme ; si démission il y avait, l’élection n’aurait pas lieu avant le rendu du verdict et la justice a de toute façon déjà prouvé que, pour entraver la droite, elle ne fait jamais preuve de la moindre réserve : le seul objectif raisonnable à espérer d’une motion de censure était que le budget ne passe pas.
C’est ce que voulaient les électeurs du Rassemblement National, c’est ce qu’ils ont obtenu : c’est une victoire, et elle n’a rien de déshonorant. D’autant que, désormais, le prochain gouvernement saura qu’il doit écouter les députés du RN dans l’élaboration de n’importe quel texte et ce n’est que justice pour ces cent-vingt députés qui ont jusqu’ici été traités par tous avec le plus profond mépris.
Parce que là se trouve la véritable erreur de Michel Barnier, et l’échec du “en même temps” macroniste tout à la fois : dans la situation actuelle, il n’est plus permis de gouverner sans s’allier à l’un des deux extrêmes : que ce soit le côté gauche ou le côté droite de l’hémicycle, il faudra que les macronistes ravalent leur dégoût et choisissent. Continuer à se mettre les deux bords a dos est un suicide programmé : ils ne peuvent plus gouverner seuls comme ils l’ont fait jusqu’à présent, une majorité écrasante de Français s’est prononcée en ce sens lors des dernières législatives, même si cette majorité reste fragmentée en deux orientations contraires.

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MIMOSAS 9 décembre 2024 - 4:40 pm

Entièrement d’accord avec vous.
Oser affirmer que la présidente du RN n’a aucun respect pour ses électeurs parce qu’elle vote une censure insultant ses électeurs, c’est s’abaisser au niveau cour d’école ! “Tu m’as dit ça, alors t’es pu ma copine”. Franchement ! Ce texte, et le budget dans son ensemble, ne proposait que des impôts supplémentaires et aucune baisse des dépenses de l’Etat, sauf celles de la redistribution (on peut donc dire que c’est du vol, puisque les prélèvements continuent mais l’Etat reverse moins).
Heureusement que MLP a eu l’intelligence de ne pas tomber dans ce panneau grossier ! S’il suffisait de dire “bouh tes électeurs sont que des fachos” pour qu’elle ne vote plus rien, ça se saurait, puisqu’ils sont toujours, tous, journaleux compris, en train de dire que ce sont des facho (avec les synonymes extrême-droite, racistes, nauséabonds, etc).
Il faut aussi rappeler aux journalistes, et à Macron, que ce n’est pas Barnier qui a été censuré, mais sa proposition de budget. Dommage, il y avait quelques bons éléments (Retailleau, Kasbarian), ça va être dur de trouver un prochain gvt…

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AlainD 7 décembre 2024 - 12:23 am

Monsieur Barnier a certes agi en homme intègre, toutefois s’il a consenti quelques concessions il a néanmoins été maladroit en ne s’attaquant ni de près ni de loin au train de vie de l’Etat ni aux structures et autres agences qui parasitent ledit Etat et qui coûtent fort cher. Toutes les fois que j’ai pu suivre un débat dans lequel il était question de la suppression de certains de ces postes, de “bonnes âmes” participantes ont toujours estimé que cela ne constituait que de petits ruisseaux (que sont donc 500 millions € à leurs yeux?) en oubliant que les petits ruisseaux font les grandes rivières…

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BERGERON 7 décembre 2024 - 9:07 am

Il n’en reste pas moins qu’à ce jour l’obstacle majeur à une réunification du peuple français autour du concept giscardien de “deux Français sur trois”, et à la possibilité de tourner la page pour mettre un terme à la paralysie gouvernementale, c’est Macron. Son départ rebattrait les cartes, seul moyen de sortir le pays de l’ornière actuelle…dans laquelle il l’a placé.

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ORILOU 7 décembre 2024 - 11:37 am

S’il est exact que le budget comportait peu d’économies côté gouvernement et plus de sacrifices côté Français, il n’en reste pas moins vrai qu’en l’occurrence, il ne s’agissait que de la Sécurité Sociale ! En réalité, nous assistons au “bal des egos” ! Rien à voir avec la défense de la France et des Français. A part Michel Barnier dont l’honnêteté ne fait aucun doute, lequel de ses “opposants” pourrait grimper au cocotier en montrant son séant ? Nous revenons au régime des partis. Fort heureusement la constitution voulue par le Général de Gaulle est là pour maintenir des gardes fous.
Face aux vexations qu’elle a subies, Marine LE PEN a assouvi son désir de vengeance. Il n’en reste pas moins vrai qu’elle a elle aussi été prise “la main dans le pot de confiture”. L’usage qu’elle a fait de l’argent public ne semble pas exempt de critiques.
Quant aux autres, Gabriel Attal, Laurent Wauquiez, etc. etc. ils ne valent guère mieux, ont-ils fait la moindre proposition pour réduire le train de vie et la dépense de l’état ? Prêts à tout pour être élus à la magistrature suprême, mus qu’il sont par leur évolution de carrière et rien d’autre. Avec ou sans Emmanuel MACRON, ils sont incapables
de s’entendre pour mettre au point un plan de redressement de la France. Sous le diktat d’une écologie POLITIQUE, l’industrie automobile, l’une des rares industries qui fonctionnait encore est en train de disparaître. L’agriculture croule sous le poids de normes et charges ! Les Français subissent le harcèlement d’une bureaucratie inefficace mais toute puissante. Le nombre de fonctionnaires est en constante croissance dans un pays qui ne fonctionne pas. Pire, ils utilisent leur pouvoir de nuisance pour conserver leurs privilèges. Les électeurs s’en souviendront-ils lors des prochain scrutins ?

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Marc Martin 8 décembre 2024 - 9:14 am

Juste retour de bâtons après l’ignominie du deuxième tour des dernières législatives. Pauvre France !

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Dechenaux 8 décembre 2024 - 5:09 pm

M. Barnier a manqué l’occasion de passer du fonctionnaire ordinaire au grand homme. Il le serait devenu si, tel un Caton moderne, il avait dénoncé publiquement haut et fort les travers et les abus de l’état français qui sont la cause du déclin national. Et s’il avait agi en conséquence soit tout le contraire de son action inutile.

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Essentielliste 8 décembre 2024 - 5:27 pm

Oui, déshonneur des insoumis, oui déshonneur des socialistes et de Mr. Hollande oui,mais pas déshonneur de Marine Lepen qui a décidé la censure en ligne avec la majorité relative de ses électeurs, dans la cohérence de ses erreurs à vouloir abroger la réforme des retraites.
Donc pas le déshonneur mais l’aveuglement dû à son incapacité à comprendre ses erreurs du fait de son ignorance des réalités économiques.

En revanche la thèse évoquant un petit calcul personnel visant à faire tomber le Président actuel pour devenir la “calife”, thèse ressassée ces derniers jours par les journalistes à la recherche du “buz” ne relève pas d’une grande pertinence, vu ses déclarations bien antérieures au chaos actuel.

Enfin, si l’on prend un peu de hauteur de vue, la sanction d’ inéligibilité de cette personne dont la seule évocation du nom de famille la rend déjà hors de portée d’une élection présidentielle serait une situation providentielle pour l’avenir du Rassemblement national dont la ligne politique se trouverait clarifiée et renforcée en faveur d’une droite française débarrassée de ses scories.
Merci de votre attention

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