La transition écologique et durable est un mantra, sans cesse répété par les hommes politiques de tous bords. L’urgence climatique est, aussi, un leitmotiv à la mode sur les plateaux de télé, dans des tribunes de grands journaux ou depuis les laboratoires de recherche. Pourtant dans cette cacophonie ambiante, difficile de ne pas s’interroger sur les conséquences qu’entraînerait la transition écologique sur l’économie mondiale. Les économistes anglo-saxons et les analystes financiers de Blackrock se sont penchés sur le sujet et mettent en garde contre les risques d’une « greenflation » ou «vertinflation» dans la langue de Molière. Derrière ce néologisme se cache une réalité préoccupante. Dans les années à venir les prix des matières premières, des métaux rares et de l’énergie vont fortement augmenter du fait d’une demande accrue nourrie par les processus de transition verte. Isabelle Schnabel, économiste allemande et membre du directoire de la BCE, s’inquiète des conséquences inattendues de la « greenflation » sur les politiques budgétaires et fiscales des Etats dont les populations défavorisées devront être aidées.
L’impact de la « greenflation » sur le prix des matières premières
La Cour des comptes européenne estime le coût de la transition écologique à 11,200 milliards d’euros pour la période 2021-2030. Ce montant faramineux doit permettre à nos économies, très dépendantes des énergies fossiles, de tendre vers des pratiques plus propres et moins polluantes. Pour ce faire, la Commission européenne et les Etats membres veulent électrifier massivement les usages : transports, chauffage et production industrielle. Cependant, l’électrification a un coût et il s’annonce salé. Electrifier les usages requiert beaucoup de métaux dits « rares » : lithium, nickel, cobalt, palladium etc. Leur consommation, donc la demande, va exploser d’ici 2030, notamment pour fabriquer des moteurs électriques, des éoliennes ou des panneaux solaires. Il n’est pas certain que l’offre puisse suivre. En conséquence les prix vont fortement augmenter. L’inflation sur les métaux est déjà à l’œuvre dans le contexte de la guerre en Ukraine et elle ne devrait pas cesser, les gouvernements européens veulent accélérer la décarbonation de leurs économies. Le nickel a atteint 24 167$ la tonne en février 2022 contre 18 000 $ en février 2021. Pour le cobalt, la tonne se négociait autour de 80 000 $ en mars 2022 contre 45 000 $ en mars 2021. Pour le lithium, métal prépondérant dans la fabrication de batteries, la tonne s’envole : 80 000 $ sur les marchés alors qu’elle n’était que de 11 000 $ en juin 2021. Les économistes pensent que l’inflation des prix des matières premières va se poursuivre car les politiques en faveur de la transition énergétique n’en sont qu’à leurs débuts et devraient s’intensifier.
Il y a donc toutes les raisons de croire que les voitures électriques, promues par les écologistes et le gouvernement, vont coûter bien plus cher que les voitures thermiques car elles consomment six fois plus de métaux rares. Avec la multiplication des ventes, les prix du lithium ont augmenté de 1000% lors des deux dernières années Les dernières législations votées interdisant la vente de véhicules thermiques d’ici 2030, la question de la soutenabilité des politiques « écologistes », prises dans l’urgence et sans études d’impact, doit être posée.
L’impact de la « greenflation » sur le prix de l’énergie
Le modèle énergétique, tant rêvé par les écologistes français mais aussi allemands, est en marche. L’UE a fixé l’objectif de produire 40% de son électricité à base d’énergie renouvelable en 2030. Il est ambitieux et la France n’a atteint que 19,1% en 2020. Un gros obstacle au report de la production électrique à base de fossiles vers les énergies renouvelables est financier, nous l’avons vu. Un autre tient à l’instabilité de l’offre : le gestionnaire de réseau RTE peut aisément ajuster la production d’électricité nucléaire ou fossile à la demande, mais difficilement estimer la quantité d’électricité renouvelable dont il pourra disposer. En outre, notre système électrique est fondé sur quelques unités de production (nucléaire, gaz, charbon ou hydroélectrique) dont le raccordement au réseau national ne pose pas de problème. Avec les énergies renouvelables, ce sont des milliers de petites unités de production qu’il faudra raccorder au réseau, ce qui coûtera cher.
En parallèle, lors des pointes de consommation en hiver, les panneaux solaires et les éoliennes sont inopérants du fait des anticyclones fréquents et de la faible luminosité. Ainsi, seules les centrales à gaz ou à charbon sont à même d’assurer l’équilibre. Les écologistes vantent la baisse du prix de l’électricité produite à base de renouvelables, mais oublient d’ajouter celui du fonctionnement des centrales fossiles qui seront appelées à l’aide pour compenser leurs intermittences. Or, les prix étant couplés et celui du gaz ayant fait un bond gigantesque à cause de la crise ukrainienne, le coût marginal de MWh d’électricité a lui aussi augmenté. Les Allemands – dont le mix énergétique est composé de 40% d’énergies renouvelables – pensaient réduire leurs factures mais elles sont parmi les plus élevées d’Europe, 0.309 €/KWh contre 0.18 €/KWh en France. L’électricité devrait rester chère, du fait de la hausse des prix de la tonne de carbone sur le marché des droits à polluer dit ETS (Emission Trading system).
Enfin, la transition écologique va impacter durablement les finances publiques des Etats puisqu’elle va nécessiter de forts investissements et un fort interventionnisme. Sans parler des aides destinées à rendre cette phase soutenable pour les moins aisées. Isabelle Schnabel prévoit que le Etats devront accroître les mécanismes de redistribution tels que les chèques énergie ou les bonus écologiques.
13 commentaires
Avec l’électrique, il faut s’attendre à prendre des gnons ou des n’ions pour être au courant. Que faire; ? L’éolien, c’est du vent. Le solaire est à côté de la plaque. Le fossile, c’est odieux. Le nucléaire, ce n’est plus central.
Face à des faits établis qui ne sont que des constats climatiques avec leurs conséquences :
Désertification provoquant des migrations de masse, fontes des glaces, entre autres… Transformant la planète dans ses équilibres…
Il apparait une évidence que nous vivons des mutations pour ne pas dire des bouleversements aux conséquences humaines, climatiques, sociologiques … multiples dont on tente de mesurer les effets sur des modèles qui paraissent problématiques sur la gestion des équilibres sociologiques et financiers….
Pour ma part je suis inquiet, sur LA SAGESSE de L’Homme pour gérer ce double problème : « » »SOCIOLOGIE et FINANCE » »….
A suivre ….
Lisez le dernier livre de Christian Gérondeau sur les « Douze mensonges du GIEC », et vous serez édifié ! Pas d’idéologie, rien des faits.
Bonjour
Excellent livre !
Bien cordialement.
Bonjour, tout à fait et voici en image : https://youtu.be/cwKRc2MPn68 Le titre me fait penser au célèbre film « Les douze salopards »… Toutes ressemblances seraient purement fortuite. Merci. Bien à vous
Bonjour Remi, le tout est de ne pas confondre les sujets, environnement Oui, éscrologie et création d’une néo-religion climatique Non: https://climatetverite.net/2022/04/22/journee-de-la-terre-a-52-ans-aucune-des-predictions-ecologistes-ne-sest-realisee/
Entre peur et vérité, il y a un fossé, la planète est en perpétuelle déséquilibre, le climat a toujours été chaotique, rappelons aussi que nous sortons du petit âge glaciaire: https://static.climato-realistes.fr/2021/01/FicheACR6-1.pdf
Merci. Bien à vous
Bonjour Remi, heureusement que des vrais chercheurs, cherchent…et trouvent : https://www.mdpi.com/2673-4834/3/1/24/htm . N’ayez aucune crainte, le ciel ne vous tombera pas sur la tête, nous avons plus de chance de mourir d’un cancer ou de recevoir un missile ! Les taxes, les impôts et les mesures liberticides ne seront d’aucun secours dans la gestion du climat qui n’est pas dérèglé, tout simplement parce qu’il n’a jamais été réglé. Dormez tranquille, cependant, il est indispensable de surveiller les escrocs climatiques organisés en bande, les prédicateurs et les adeptes d’une gouvernance mondiale chère à Klaus Schwab. Merci. Bien à vous
Alors que l’effet des activités humaines sur le climat n’est encore -quoiqu’en dise le GIEC-, qu’une hypothèse encore indémontrée, cette nouvelle religion verte est un véritable suicide de l’Occident, alors que les Africains, Chinois ou Indiens continueront bien évidemment à faire reposer leurs croissances sur les énergies classiques. Parce qu’eux aussi estiment avoir droit à des routes, des voies ferrées, de la lumière, des frigos, des climatiseurs, des hôpitaux, etc.
Ce ne serait pas légitimes ?
Bonjour, tout à fait, le climat n’a rien à voir, ni de près, ni de loin avec la pollution ou le taux C02 de 0,04 % indispensable à la vie. Les vents ne sont pas plus violents, c’est seulement les taxes qui le sont: https://static.climato-realistes.fr/2021/01/FicheACR7-1.pdf . Il est urgent de désèscrologiser le pays. Merci. Bien à vous
Bonjour,
il est bien difficile de faire admettre votre point de vue aux essescrologistes. Le seul mot d’ordre est décroissance… Mais que fait-on après la décroissance ? Combien de temps ?
Bonjour, excellent billet, félicitations M. François Turenne. Cette idéologie politico-religieuse est le plus nocif danger de la décennie entamée. Il est vraisemblable qu’elle fasse plus de dégât d’ici 20250 que le communisme et le nazisme réunis. Cette néo-religion doit être combattue avec la plus grande force et la plus grande fermeté. C’est le 3 -ème fléau idéologique depuis le début du siècle dernier. Les coupables de ce génocide perpétré en bande organisé, avec en corollaire une gigantesque extorsion de fond, doivent être jugés et notamment ceux qui désinforment sur la molécule rare et indispensable de C02. L’heure est grave, le pays se fracture de jour en jour avec une grande intensité. L’urgence est à la lutte contre la mafia pseudo verte et l’urgence est énergétique. Merci. Bien à vous
Attention. Il faut bien distinguer les productions « vertes » par les sources pilotables (hydraulique) et les sources intermittentes (éolien et solaire). La production électrique 2021 en France se compose de 7% pour l’éolien, 3% pour le solaire, donc 10% pour les EnR intermittentes, et 12% pour l’hydraulique. Vouloir arriver à 40% d’EnR en 2030 relève du délire écologiste et non du Réel.
Bonjour, le « pot aux roses » commence par être découvert: https://climatetverite.net/2022/05/13/electricite-le-gouvernement-decouvre-que-les-industriels-de-leolien-pillent-les-menages/ . Vivement que le ménage commence. Bien à vous