Nous avons reçu beaucoup de messages en réponse à nos travaux sur les hôpitaux et sur le système de santé français. En voici un de la part d’un ancien président d’un centre hospitalier. Edifiant.
« C’est l’ensemble du système français qui est en cause, pas seulement les hôpitaux. Il ne manque pas de secteurs où vous pourriez faire des analyses analogues et tirer des conclusions identiques : L’objet même du service est oublié au profit d’une administration aussi lourde que satisfaite d’elle-même.
Pour ne citer que ce cas : la croissance du nombre de fonctionnaires « s’occupant » de l’agriculture est inversement proportionnelle à la décroissance du nombre d’agriculteurs.
Mais revenons à la politique de santé et à nos hôpitaux publics.
J’ai présidé un Conseil d’Administration d’un C.H. local dans les années 80. Je suis revenu siéger au Conseil de Surveillance de 2001 à 2017. J’ai été membre des Commissions d’appel d’offres, des finances, du CTP, de l’ EPAD associée, et pour finir de la CRUQ jusqu’à l’an dernier.
Je ne prétends pas tout savoir de l’hôpital public mais j’en sais assez pour dire combien j’approuve votre analyse. En près de 40 ans j’ai vu les structures s’alourdir, les obligations de tous poils se multiplier, les difficultés d’organisation s’accumuler sur les médecins, les soignants…
Je suis aussi un bon client de l’hôpital Plusieurs petits enfants y sont nés, j’y ai été opéré plusieurs fois et ma femme aussi qui en sort tout juste…
J’ai vu aussi hélas une patientèle « évoluer » obligeant à embaucher des vigiles et autres agents de sécurité payés sur le budget de l’Hôpital pour protéger les urgentistes jusqu’à l’intérieur de l’établissement…
A contrario, il est vrai que j’ai entendu pendant des années les représentants de C.M.E. ou du personnel entonner le fameux « La Santé n’a pas de prix » ; Oui c’est vrai et on les comprend, surtout quand on est souffrant. On ne peut quand même pas oublier que l’ensemble des dispositifs de santé à un coût et le financement à mettre en face vient d’une façon ou d’une autre de la contribution des citoyens. Mais eux qui sont sur le terrain, qui parlent de leur métier se sentent si peu écoutés alors qu’ils savent plus que d’autres ce qui serait bon pour tous.
Fermer des lits pour pouvoir fermer des locaux qu’ainsi on n’a plus à entretenir…c’est une façon de répondre à tous ces plans successifs qui ne conduisent qu’à faire plaisir aux technocrates des ARS et du ministère : Hopital 2007 ; Hôpital 2012 etc Plan de Retour à l’Equilibre Financier ….
C’est aussi une façon de résoudre (d’essayer de résoudre) les situations crées par les 35 heures dont l’application a été source de tant de difficultés.
Ces dernières années on a concocté des regroupements hospitaliers. Il n’y a plus d’hôpital de XXXX, mais le Groupe Hospitalier du Sud Ceci ou du Nord Cela, de Haute Vallée, du Pays Machin
J’aimerais voir le nombre de tableaux Excel adressés « à l’Autorité supérieure » pour faire valoir le nombre de lits gagnés (supprimés), alors que dans le même temps chaque établissement entretient son système informatique particulier, que les centrales d’achats ne se développent pas, etc
Est-ce cela que la population attend ? »
GD
3 commentaires
Privatisation et autonome
Il faut privatiser 80% des hôpitaux, je connais le système public…ce qui est le cas en Allemagne et les rendre autonome dans leur gestion.
L'hôpital en danger
Bonjour,
Je ne suis pas un spécialiste de la santé et encore moins des hôpitaux, mais je constate que comme dans beaucoup de systèmes administratifs de notre pays, on multiplie les niveaux hiérarchiques complexifiant l'organisation, les circuits, au dépend de l'efficience, et chacun doit justifier son existence et l'on arrive à privilégier l'échelon administratif plutôt que de considérer les besoins de santé de la population au- delà d'une logique purement comptable. Par contre, il me paraîtrait symbolique et éducatif de transmettre aux différents patients, le coût de leur prise en charge par un hôpital. Cela permettrait peut-être une prise de conscience par certaines populations soignées de ce qui est supporté par la collectivité…cordialement
Fonctionnaires non médicaux + sociétés de services
Pour avoir fréquenté les hôpitaux parisiens suites à plusieurs hospitalisation de mon épouse, j'ai été frappé d'y côtoyer un personnel non médical pléthorique,très syndiqué qui passe une partie importante de son temps à la cafétaria. Heureusement, leurs tâches sont réalisées par des sociétés de services. Résultat, le service est payé 2 fois.