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François Ruffin, le dangereux héritier de Mélenchon

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Mélenchon-Ruffin, le match des Insoumis pour 2027”. Voilà ce que titre L’Express dans un énième article (podcast en l’occurrence) sur la montée de François Ruffin. Tous les regards sont tournés vers lui. Le très populaire député de la Somme semble être le successeur naturel de Jean-Luc Mélenchon à la présidentielle. La question est : laquelle ? Pour Mélenchon, le match avec Ruffin “n’existe pas et n’existera jamais” et il a certainement raison : la guerre Ruffin-Mélenchon n’aura pas lieu, notamment en raison de leur différence d’âge. Mélenchon décidera s’il souhaite un ultime baroud d’honneur en 2027, auquel cas Ruffin attendra sans problème 2032, date à laquelle il n’aura que 56 ans. Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage.

C’est un idéologue démagogue, extrêmement radical sur les questions économiques et sociales

Il faut dire qu’il a tout pour réussir là où Mélenchon a échoué de peu : plus calme, plus modéré en apparence, Ruffin multiplie les messages de soutien à la France des “premiers de corvée”, citant régulièrement les caristes, les agents d’entretien ou les éboueurs. Des messages qu’il publie sur ses réseaux sociaux, lui qui les maîtrise à la perfection : il fait des vidéos dont certaines dans sa cuisine plutôt que dans son bureau, ce qui crée une proximité et est diaboliquement efficace pour son image. Il a plus de 400 000 abonnés sur Twitter, un score énorme pour un simple député, et cumule des milliers voire dizaines de milliers de likes à chaque publication Instagram ou TikTok, où il acquiert une forte popularité chez les jeunes. Il a lancé son journal, Fakir, et multiplie par ailleurs les coups d’éclat afin d’augmenter cette audience et cette popularité : à l’Assemblée (comme avec l’épisode du maillot de foot) mais aussi dans la rue avec l’organisation de la fête à Macron tous les ans depuis 2018. La journaliste Mérième Alaoui, reprise par Sylvia Zappi pour Le Monde, critique cette stratégie du coup d’éclat permanent et parle même d’”ascension d’un opportuniste”, malgré la ligne éditoriale de gauche du Monde. Il ne manque en effet aucune occasion d’essayer de ramener la colère des Français à lui, avec des mots très forts, comme lors de la réforme des retraites.

Le Samarien écrit aussi des livres pour gagner en crédibilité. Il a même réalisé des documentaires, tels Debout les femmes (2021) pour rallier l’électorat féminin ou plutôt féministe, et le satirique Merci Patron ! (2016) flattant les ouvriers et les employés. Il cultive soigneusement un côté simple, rural, populaire. Il s’habille toujours de manière à se fondre dans le paysage, revendique un ancrage rural au travers de son département d’élection qu’il ne manque pas de vanter, allant même jusqu’à écrire un livre, Je vous écris du front de la Somme (2022). Ruffin, c’est un Mélenchon presque réussi, jeune, sympa, consensuel, susceptible de plaire aussi à ceux qui votent Le Pen, et plus crédible : il n’est pas millionnaire.

Radio, télévision, interviews dans la presse, livres, réseaux sociaux, Assemblée, rue, films… Ruffin est partout, il écrase la concurrence. Qui a-t-il face à lui, hormis Mélenchon ? Matilde Panot, qui enchaîne les polémiques, Manuel Bompard, beaucoup moins actif que lui, ou bien quelqu’un d’autre ? Non il n’y a que lui. Résultat, 60% des Français (sondage Elabe pour L’Express) le verraient meilleur candidat pour représenter la gauche et l’extrême-gauche en 2027, contre 33% pour Mélenchon. Chez les sympathisants PS, EELV et PCF, il remporte aussi le match haut la main : 74% contre 23% pour l’ancien candidat insoumis à la présidentielle. Et même auprès de l’ensemble des Français, en dehors des adhérents LFI : ils sont deux fois plus nombreux à le créditer d’empathie et de sincérité, que Mélenchon. Lequel ne garde un léger avantage que chez les électeurs LFI (55-44).

Il n’est donc pas impossible que François Ruffin soit un jour le candidat unique de la gauche et de l’extrême gauche (l’accord aux législatives est d’ailleurs déjà prêt, il s’appelle Nupes). Il affronterait alors un candidat centriste ou un candidat du RN. Or, si nous imaginons un match Ruffin/RN, pour qui voteraient et appelleraient à voter les centristes ? Pour Ruffin en masse, sans aucun doute, espérant qu’il mènerait une politique à la Hollande alors qu’avec le RN, ce serait à coup sûr accueillir le diable sur terre. Dans l’hypothèse Ruffin/candidat centriste, l’équation serait plus complexe mais son ouverture sur cette France rurale et périurbaine qui vote Le Pen vaudrait probablement à Ruffin de l’emporter aussi. On l’a vu aux législatives : en 2017, il fait une spectaculaire remontada au second tour face à En Marche grâce aux voix du RN ; en 2022, il a recueilli, si on regarde les résultats avec attention, la majeure partie des voix d’En Marche face à la candidate RN.

Pour toutes ces raisons, oui, François Ruffin peut gagner une élection présidentielle.

On peut cependant noter que malgré ses efforts, il  n’est pas vraiment un médicament contre le RN, qui a gagné 7 points dans sa circonscription entre les deux législatives. Cependant, l’habileté séductrice de François Ruffin ne doit pas faire oublier qu’il est un idéologue démagogue, extrêmement radical sur les questions économiques et sociales ;  un communiste qui se déguise en “social-démocrate”, d’où sa dangerosité. Il soutient et cautionne le programme de LFI, qu’il reprendrait probablement en tous points s’il était candidat, celui-là même qui veut amputer les héritages de tout ce qui dépasse de 12 millions d’euros, imposer les plus hauts revenus à 90% (au revoir Mbappé) ou encore multiplier l’ISF par trois.

Son site internet de député regorge de propositions démago-communistes, telles que le RSA pour les moins de 25 ans (ce qui sonnerait la fin des jobs étudiants et jobs d’été, essentiels pour des entreprises qui n’arrivent déjà pas à recruter), des quotas de production et d’importation agricoles, un quota carbone individuel, des nationalisations, une taxe aux frontières sur les importations y compris alimentaires au nom du… protectionnisme ! Mais aussi la suppression de la flat tax ou du CICE, et la palme de la démagogie : l’obligation d’indexation des salaires sur l’inflation.

Bref, Ruffin, ce n’est pas le retour de Mitterrand ou de Hollande en plus “populo”, c’est plutôt l’avènement d’un Chavez jeune et décomplexé qui, s’il arrivait au pouvoir, détruirait ce qui reste de liberté économique et ferait instantanément fuir entreprises et capitaux, entraînant une crise économique immense et une libanisation totale du pays.

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3 commentaires

Bruno GERMAIN 12 mai 2023 - 10:11

Il doit se regarder chaque instant dans la glace et s’esbaudir de sa belle gueule et se complaire dans les articles du sinistre Hebert de 1793 et assassiner les Vendéens ! (Je veux dire ceux qui pensent le bon, réussissent, crée la richesse et les emplois).
Avec un tel stalinien, il entraînera la France dans une fosse septique ! Doux rêve des LFI.

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Goufio 21 mai 2023 - 7:45

Il faut essayer le communisme en France, on en a tellement rêvé depuis un siècle. L’égalité partout, le bonheur à chaque coin de rue et d’entreprise. Rappelez-vous ces affiches de stakhanovistes puissants et souriants allant à la conquête du paradis sur terre. Heureusement ils avaient la vodka

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Alban Trosse 1 juin 2023 - 10:42

Il ne reste plus qu’une solution pour sauver la France: Faire un 1789 avec les énarques, ceux qui ont abusé du pouvoir( pire que les nobles) et tous les conseillers et autres Présidents de niches inutiles. Ensuite tous les parasites et egorgeurs , et cerise sur le gâteau fuir cette Europe totalitaire, idiote et destructrice !!
Où est ce nouveau quarteron de généraux couillus??????

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