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Face aux collectivismes

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Le premier tour marque la poussée significative du RN et peut lui permettre de disposer dans 8 jours d’une majorité absolue ou relative. Mais on ne peut pas exclure que le Nouveau Front populaire réussisse à constituer une majorité sur les débris macronistes et des débauchages centristes avec l’encouragement de Macron qui a dévoilé ses vraies attaches en appelant, en appelant implicitement mais sans ambiguïtés, à se rallier au Front populaire contre le RN alors même que celui-ci garde ses gènes étatistes. Face à des collectivismes de tous bords, les libéraux sont désemparés.

Le RN montre bien des faiblesses et des excès, mais le Front populaire, qui désormais ne cache plus ses origines communistes/trotskystes, est dévastateur. L’abstention étant une faiblesse sinon une faute, nous aurons dans bien des circonscriptions à choisir entre la pauvreté de la politique du RN et la politique de la pauvreté du NFP.

Les faiblesses du RN

Le programme du RN hésite et vacille. Certaines propositions vont dans le bon sens pour simplifier et réduire la réglementation, remettre en cause de nombreuses mesures idéologiques de la transition écologique, dont le dispositif ZAN (zéro artificialisation nette). Toutes les personnes sensées souhaitent par ailleurs une grande fermeté à l’égard de la délinquance et de l’immigration pour la limiter ou ne l’accepter que sous réserve d’un respect absolu de notre état de droit.

Mais certaines de ses mesures seront difficiles à mettre en œuvre dans le cadre européen, notamment sur l’immigration, et le Conseil constitutionnel risque également de s’opposer à cette politique au nom de la « fraternité » dont il a fait son nouveau curseur. Il faudrait donc commencer par un premier référendum d’initiative populaire pour réviser la constitution, ce qui ne serait pas simple.

Au-delà de ces considérations, la baisse de la TVA sur l’énergie paraît dangereusement coûteuse alors que le prix réglementé de l’électricité va baisser naturellement du fait de son indexation en 2025.

L’exonération d’impôt sur le revenu des jeunes de moins de 30 ans apparaît tout autant fantaisiste. Alors que déjà seuls 17 millions de Français, soit 44,2 % des contribuables, sont imposés à l’impôt sur le revenu et que 10 % des foyers paient 75 % de l’impôt sur le revenu, exonérer les jeunes de cet impôt est une double ânerie. D’abord parce que c’est le meilleur moyen de les déresponsabiliser encore un peu plus et ensuite parce que la plupart d’entre eux ne le paye pas ou si peu.

Au surplus ces mesures coûteront cher et l’espoir de trouver des dizaines de milliards de ressources en luttant contre la fraude fiscale et sociale est vain.

L’idée de garantir les prix des agriculteurs appauvrira l’agriculture et la population françaises à long terme quand ces prix planchers deviendront des prix plafonds et que l’absence de marché créera la pénurie.

L’abolition de la réforme des retraites de Macron n’a en soi guère de conséquence tant cette réforme est incohérente, mais l’idée de garantir une retraite à 60 ans à une génération de jeunes ayant travaillé tôt mais qui vivront plus longtemps, est insensée. Le RN ferait mieux d’introduire progressivement de la capitalisation dans le système des retraites et de permettre à chacun de choisir comme il le souhaite son âge de départ à la retraite.

La nationalisation des autoroutes qui sont bien entretenues et rapportent un peu à l’Etat n’a pas de sens non plus, surtout au moment où le RN propose à bon escient de privatiser l’audiovisuel public.

Ce programme incertain et émaillé de méfiances inutiles et peut-être dangereuses à l’égard de ceux qui ne sont pas Français « de souche » ne remet pas totalement en cause le régime de liberté dont nous disposons encore malgré les atteintes que lui ont fait subir tant de gouvernements incapables et démagogues. Mais il ne permettra pas, en l’état, de répondre à la crise de responsabilité dont souffre notre pays gangrené par un paternalisme d’Etat infantilisant.

Le péril rouge

Avec la gauche du NFP, la catastrophe est annoncée. D’ailleurs, désormais elle ne cache plus sa vraie nature. C’est un retour à 1793. Egalitariste comme Babeuf l’était, elle veut faire disparaçitre l’économie de marché et contrôler nos libertés. Elle étendra progressivement la collectivisation des entreprises, de la culture, de la médecine, des écoles, du logement …

Entre le blocage de très nombreux prix, le matraquage fiscal des grandes entreprises et l’augmentation imposée du SMIC de 1 398 euros à 1 600 euros nets, le NFP ne fera pas que tuer des emplois : il mènera de nombreuses entreprises à la faillite. Les entrepreneurs qui réussiront à maintenir en vie leur entreprise seront bientôt obligés de l’abandonner à leurs salariés ou à l’Etat puisqu’ils n’auront plus les moyens de payer leurs dettes fiscales entre un impôt sur le revenu jusqu’au taux de 90%, outre une CSG progressive, des droits de succession à 100% au-delà d’un montant fixé précédemment à 12M€, et un nouvel ISF au taux de 3% (?).

De ces augmentations massives d’impôts, le NFP espère gagner 150 Md€ de nouvelles ressources fiscales pour financer ses mesures sociales à foison et l’accueil illimité des immigrés. Mais il se leurre car les entreprises appauvries ou disparues tariront la manne fiscale. Il dépouillera tout le monde, mais c’est peut-être ce qu’il souhaite : une égalité dans la pauvreté et la médiocrité, sauf bien sûr pour les apparatchiks.

Cette extrême gauche totalitaire ne lâchera pas le pouvoir. Elle le gardera en accusant, comme Staline le faisait, les bourgeois et les capitalistes de l’avoir empêchée de réussir ses réformes. Elle mènera une politique révolutionnaire de violence, d’exclusion et de montée permanente aux extrêmes. Mélenchon se conduit déjà en nouveau Robespierre par l’épuration de ses anciens compagnons dans l’attribution des investitures aux législatives : Ruffin, Quatennens, Corbière…

Un choix sans choix

Il reste quelques candidats de qualité à soutenir sans hésitation au second tour. Pour le reste, nous n’aurons peut-être dans bien des circonscriptions que le choix d’éviter le pire, de préférer la pauvreté de la politique, en gardant l’espoir de pouvoir l’enrichir, à la politique de la pauvreté. Notre objectif sera toujours, sans compromis, d’établir une société ouverte et libre dans le respect mutuel de chacun.

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3 commentaires

Oncpicsou 1 juillet 2024 - 8:34

Votre ton désabusé est malheureusement de mise.
– La mauvaise nouvelle c’est que le niveau moyen de la classe politique en france, qui nous a conduit ou nous en somme, est lamentable et qu’il va falloir refaire avec… pratiquement les mêmes!
– La bonne nouvelle c’est qu’un jeune qui n’a encore rien prouvé peut nous surprendre agréablement… Et si le contenu réel du pot RN était mieux que l’étiquette? Alors, pour savoir, il faut gouter!

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louis 1 juillet 2024 - 9:44

comme le disait philippe de villiers l’heure est un choix décisif pour sauver la france mais je remarque que la moitié des français ont l’air de s’en foutre complétement

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Photini 1 juillet 2024 - 10:02

Les gens ont un goût spontané pour le drame. Cela les tire sans doute de leur somnolence. L’aventure est dangereuse mais la routine mortelle. Avec ses 33%, son taux national, je me demande comment le RN peut arriver à la majorité absolue et avec plus de 200 triangulaires et sans grande réserve de voix. Mathématiquement, c’est impossible. Quoique, ce ne sont pas les partis qui votent mais les électeurs. La surprise de dimanche prochaine ce n’est peut-être pas le RN mais LFI. Chapeau Macron, chapeau l’artiste. Il a eu un très bon professeur de théâtre. Cela dit, dimanche prochain, rando. Avec 49,91% des voix, le candidat Nouveau Front Populaire, heureusement socialiste, de ma circonscription est élu.
A l’Elysée, il y a une cellule « première fois ». Macron aime tout faire « pour la première fois », des choses que ces prédécesseurs n’ont pas eu l’idée de faire. C’est Monsieur Première fois. Peut-être que là, il va nous concocter une gouvernement « technique » pour la première fois et c’est peut-être la raison pour laquelle ses attaques portent sur le RN et non sur le Nouveau Front National. Coup de génie ou crétinerie? A suivre.

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