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Emmanuel Macron sur la santé : un diagnostic incomplet et des remèdes insuffisants

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Le discours prononcé par Emmanuel Macron le 6 janvier à l’hôpital de Corbeil-Essonnes était politiquement habile. Les soignants qui l’écoutaient ne pouvaient qu’approuver sa description des défauts d’un système dont ils souffrent tous les jours : bureaucratisation excessive qui leur fait perdre 20 % de leur temps, 35 heures qui désorganisent leurs plannings de travail, numerus clausus qui a diminué le nombre de médecins, « gouvernance alourdie » par la centralisation au niveau des agences étatiques (dites régionales) de santé, actes inutiles, urgences encombrées et dangereuses, délais d’obtention des rendez-vous pour les patients, démotivation du personnel.

Les cliniques et hôpitaux privés coûtent beaucoup moins cher aux finances publiques

Mais ces défauts concernent essentiellement l’hôpital public, car les cliniques et hôpitaux privés sont beaucoup moins affectés. Les grèves, la démotivation et l’absentéisme y sont réduits. Et pourtant ils coûtent moins cher aux finances publiques puisque leur tarif de remboursement par la Sécurité sociale est estimé par la fédération de l’hospitalisation privée inférieur de 21 % à celui des hôpitaux publics.

Emmanuel Macron n’a fait aucune allusion aux pays dont le système de santé fonctionne mieux que le français, les pays scandinaves, l’Allemagne, la Suisse, les Pays-Bas, pays classé en tête pour la qualité de sa médecine. Il aurait pu en tirer des enseignements utiles pour réformer notre système.

Certes il a proposé des changements inspirés de leurs pratiques : confier aux pharmaciens et infirmières certaines tâches comme les renouvellements d’ordonnances, accroître le nombre d’« assistants médicaux » qui déchargent les médecins, faire payer certains frais par les patients (comme les rendez-vous non honorés), améliorer l’organisation du temps de travail (plannings par service).

De nombreux dirigeants politiques étrangers ont compris qu’un système public de santé ne peut pas être efficace. Le Royaume-Uni en donne actuellement une illustration effrayante. Il est presqu’entièrement public, car les patients n’y ont pas le choix de leur médecin et les soignants, fonctionnaires, sont payés suivant le nombre de patients qui leur sont obligatoirement affectés.

Emmanuel Macron a proposé que le système français se rapproche du système anglais : les médecins seraient payés en partie suivant le nombre des patients qui leur seraient affectés, la tarification à l’acte serait réduite. Des « objectifs de santé » seraient « négociés » par territoire (quels objectifs? négociés par qui ?) et serviraient de base aux rémunérations. Ces usines à gaz augmenteraient encore la bureaucratisation et l’étatisation de notre système de santé.

Il faut privatiser, ouvrir à la concurrence et supprimer le statut de fonctionnaire des personnels de santé

Emmanuel Macron a oublié que la loi du 9 janvier 1986 du ministre communiste Anicet Le Pors, qui a rendu fonctionnaires 1,2 millions de salariés de la santé, est en grande partie responsable des défauts de notre hôpital public.

Pourquoi ne n’inspire-t-il pas de l’exemple des pays dont le système de santé fonctionne le mieux : supprimer le statut de fonctionnaire des personnels de santé, supprimer les 35 heures,  privatiser les hôpitaux publics les plus déficients (comme l’ont fait les Allemands, les Suédois, les Espagnols), confier une grande partie de l’assurance maladie à des assurances privées en concurrence (comme le font les Pays-Bas et la Suisse), aligner les remboursements de soins des hôpitaux privés sur ceux du public, confier aux régions la politique de santé, réduire les soins gratuits aux étrangers illégaux.

En revenant sur des réformes qui ont dégradé le système de santé français, comme la fonctionnarisation des personnels de santé, les 35 heures, l’étatisation du système de santé, il perdrait peut-être une partie de son électorat de gauche et le soutien des syndicats de fonctionnaires hospitaliers. Mais en appliquant les méthodes qui marchent le mieux à l’étranger, il retrouverait l’efficacité de notre système et la confiance des Français.

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10 commentaires

Almaviva 10 janvier 2023 - 5:53

Le gauchiste tuera notre pays !

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Astérix 14 février 2023 - 10:09

Parfaitement résumé.

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Photini 10 janvier 2023 - 6:16

Du grand n’importe quoi. Les médecins veulent nous la faire comme les restaurants avec la TVA, alors que la TVA c’est le client qui la paie et non le restaurateur. Les généralistes veulent maintenant du personnel. Mais pour faire quoi? Des emplois fictifs? Un généraliste n’a pas besoin de secrétaire. Les rendez-vous sont pris sur Internet; la porte du cabinet est ouverte, sa comptabilité est presque entièrement faite automatiquement et, s’ils généralisaient la carte bancaire, ils n’auraient pas à aller à la banque pour y déposer leurs chèques. Un consultation ne dure pas plus de dix minutes. Normal, on ne se déshabille plus. Ca prend trop de temps, surtout avec les vieux. Si vous aller parce que vous avez mal au pied, on ne vous prendra même pas le tension. Ca prend trop de temps. Pour le renouvellement des ordonnances tous les six mois, désolée, je préfère voir le médecin que de m’adresser au pharmacien, plus paraphaparmacien que pharmacien! Les médecins se sont mis eux-mêmes dans cette situation. Dans les années 80, ma mère était hospitalisée à domicile et un médecin venait la voir tous les jours. Une aubaine pour elle. Elle se plaignait, faute de patients, et demandait le numérus clausus. L’hôpital où je vais faire des examens radiologique, cela fait des années qu’il doit fermer mais il est toujours ouvert, les gens le croyant fermé n’y vont plus, il n’y a plus que des migrants qui y vont. On nous dit que les migrants, qui sont jeunes et, sous-entendu, en bonne sante, sont une chance pour nous car ils ne coûte rien. Ouais. Quand on va à Gustave Roussy, on se demande si on est en France ou ailleurs. Ce qui est chouette, c’est qu’avec la nouvelle ligne de métro du Grand Paris, bientôt les étrangers viendront directement de l’aéroport à Gustave Roussy. L’est pas belle la vie? Si les généralistes passent à 50 €, les spécialistes à 50 €, encore accessibles, que feront-ils? Ils ne vont pas rester à 50 €. Cela dit, 25 €, c’est quand même une misère.

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AlainD 11 janvier 2023 - 11:29

A PHOTINI : on voit bien que vous vivez en région parisienne, venez en province, entrez en salle d’attente, vous remarquerez que le téléphone ne cesse de sonner et je plains de tout mon coeur la pauvre secrétaire qui prend les rdv.
C’est bien parce que toutes les décisions relatives à la santé se prennent à Paris que le système va si mal.
Vous avez des avis très tranchés sur le fonctionnement d’un cabinet médical, tout ne se fait pas sur internet comme vous l’affirmez et d’où tenez vous que la comptabilité se fait automatiquement ?
Vous méconnaissez les menaces de la sécurité sociale envers les médecins qui ont « trop de patients » simplement parce qu’il manque des praticiens.
Pour faire des économies il faut plutôt dégager un bon nombre de « gestionnaires » qui envahissent les établissements, réduire le nombre de « machins » qui soi-disant s’occupent de la santé…

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Patrice Coconnier 10 janvier 2023 - 7:42

Je voudrais savoir comment sont calculées les cotisations des assurés dans les pays que vous citez, par exemple les Pays-Bas. Sont-elles proportionnelles aux revenus, comme en France les cotisations de la partie sécurité sociale et celles des complémentaires des actifs, ou bien fixes, comme chez nous les complémentaires des retraités ?

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Arlet 10 janvier 2023 - 8:23

Avec Macron , la réalité dépasse la fiction .
Macron souhaite s’inspirer du système anglais , qui est l’un ds plus désastreux d’Europe ….
Cherchez l’erreur !

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ESSENTIELLISTE 10 janvier 2023 - 4:22

Décidément Macron n’en rate pas une lorsqu’il souhaite aligner le système de santé français sur celui de la Grande Bretagne!! Est-ce du cynisme? de la mauvaise plaisanterie? ou bien de l’incompétence crasse d’un homme qui n’a décidément aucune idée de ce qu’est le fonctionnement d’une organisation humaine, qu’elle soit publique ou privée.

Il est vrai que ni à Science Po ,ni à l’ENA on ne dispense de cours véritable sur le « Management des Organisations » terme qui pour le français moyen est déjà un GROS MOT. américain ,et pour Macron : une vile préoccupation ?
Sans lui demander d’avoir un peu étudié ce vaste domaine qui fait appel à la psychologie, à l’art de diriger
terme désormais banni mais que Taylor définissait comme: « diriger , c’est prévoir, organiser, commander, contrôler »
et aux techniques d’évaluation des Performances, développés par les grandes Universités américaines, autant de concepts et de pratiques qu’ il se félicite d’ignorer puisque, par nature méprisables, terre à terre, et carrément vulgaires.

Il préfère rester sur son Aventin, faire de grands discours, se mettre en avant, vanter des résultats qu’il n’a jamais atteint, pérorer doctement sur des des grandes idées creuses mais pompeuses qui en appellent à la Littérature,ou à la philosophie, bref, en tout brasser de l’air, faire illusion, séduire les foules naïves, conduire la pays dans l’ornière et cependant espérer se faire une place dans le panthéon des grands Hommes politiques Européens !!

Il serait temps de revenir au réel, aux réalités économiques des Français qui sont privés d’énergie raisonnable accessible à tous du fait de la politique de démantèlement de nos centrales nucléaires, lesquels ne disposent plus d’un système de santé fiable , pas plus que d’une structure d’éducation des enfants acceptable sans parler de la Justice qui n’est plus celle des Républiques qui ont fait la France.
Il est temps pour nous qui ne démissionnons pas de reprendre en main les choses: le Vote mais aussi tous les moyens d’expression et d’action, sous forme associative ou autre pour éviter à tout prix, demain la violence de la rue.

J.P.D.
de notre outil

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Picot 10 janvier 2023 - 5:49

Vous n’y êtes pas Mr Mathieu, et vous n’êtes pas le seul. Pourquoi voudriez vous que celui qui est à l’origine de la catastrophe (avec ses prédécesseurs) vienne proposer des solutions? C’est absolument illogique. Cette destruction de notre système de santé (avec le reste : justice, armée, police, retraites, etc..) est VOULUE, même si c’est difficile à admettre. Macron obéit à l’UE qui nous ORDONNE (lisez les GOPÉ) depuis des lustres de réduire nos dépenses de santé, le résultat est là. Le but caché est sans doute une reprise par des groupes privés qui ne s’intéressent qu’à de bons résultats économiques, la santé de la population étant le cadet de leur soucis. Voyez cet qui se passe au niveau des laboratoires en ville repris par de gros groupes financiers les uns après les autres.

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Dudufe 11 janvier 2023 - 11:20

Belles réussites de nos énarques que sont le paiement à l’acte plus le numerus clausus !!!

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Obeguyx 11 janvier 2023 - 3:48

Vous voulez sauver notre système de santé ? La première décision à prendre est la suppression immédiate des ARS, véritables fossoyeurs de notre système de santé. Le reste n’est que du bavardage stérile. Commençons par le commencement. Malheureusement les fonctionnaires des ARS sont tous des encartés politiques ou des membres proches des embaucheurs (amis ou familles) et il va falloir du courage (encore lui) pour réaliser ce virage. Deuxième décision : retour aux 40 heures hebdomadaires de travail. Dans cette affaire, il suffit simplement d’arrêter de « déconner ».

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