Alors que le gouvernement prétend peiner à établir un budget ne dépassant pas les 3% de déficit, il annonce encore une fois de nouvelles dépenses. Le ministère de l’Education profitera de 1,2 milliard d’euros supplémentaire, soit 2,5% d’augmentation avant inflation. Ceci dans le but de privilégier un domaine clé. Pourtant, en matière d’éducation il n’y a pas de lien majeur entre dépenses publiques et réussite scolaire, comme le montrent les études PISA réalisées dans 75 pays et auprès de 540 000 élèves. Qu’il semble difficile de changer les vieux réflexes français !
Dans le classement PISA 2015, la France est 25ème en moyenne et ne progresse pas. Elle se caractérise par un système inéquitable, c’est-à -dire, au sens[[L’équité selon PISA : une performance élevée pour les élèves de tous les milieux, plutôt que de faibles variations au niveau de la performance des élèves uniquement.]] de l’OCDE, peu performant et inégalitaire. En France, il y a légèrement plus d’élèves performants que dans la moyenne des pays de l’OCDE (21% contre 19%) mais il en est de même pour ceux en difficulté (22% contre 21%).
La France se montre incapable de travailler efficacement à développer les facteurs de réussite identifiés grâce à ces études. Des données recueillies, plusieurs recommandations sont tirées. Il est fait mention, par exemple, du fait que « tous les élèves, qu’ils soient issus de l’immigration ou non, qu’ils soient favorisés ou défavorisés, bénéficieraient de politiques publiques moins sélectives, en particulier lorsque ces politiques qui visent à répartir les élèves dans différents programmes d’enseignement ou différents établissements sont appliquées durant les premières années de l’enseignement secondaire. ». Le système français, avec la carte scolaire, ne provoque-t-il pas fortuitement cette sélection précoce qui semble facteur d’iniquité ?
Un des facteurs souvent capital est le milieu socio-économique de la famille. Ce critère est plus prégnant en France encore. Il expliquerait plus de 20 % de la performance obtenue par les élèves de 15 ans (contre seulement 13 % pour la moyenne des pays de l’OCDE). Or, ce n’est pas l’augmentation du budget du ministère de l’éducation qui pourra changer le milieu socio-économique de la famille des élèves.
L’autonomie, la clef de la réussite
Et les rédacteurs du rapport PISA de poursuivre :« Les élèves affichent un score plus élevé en sciences dans les systèmes d’éducation où les chefs d’établissement disposent d’une plus grande autonomie en matière de ressources, de programmes scolaires et d’autres politiques scolaires » C’est ce qu’a mis en évidence, par d’autres biais, l’étude de l’IREF sur les systèmes éducatifs.
Malgré ces aspects basés sur des faits enregistrés dans de nombreux pays, le gouvernement persiste à utiliser ses vieilles méthodes, même si le ministre Jean-Michel Blanquer a parlé de plus d’autonomie. Il n’y a cependant pour l’heure pas de mesures concrètes accompagnant ses dires mais bien un allongement des crédits qui correspond à ce qui a été fait depuis des années, en vain.
Le Royaume-Uni nous donne un bon exemple de ce qui peut être réalisé. Confronté à la relative médiocrité des écoles publiques, il a permis l’émergence d’un nouveau type d’établissement, les académies, indépendantes mais subventionnées. En mai 2016, ces nouveaux établissements représentaient 26% des établissements financés par l’Etat. Dans le même temps, le Royaume-Uni a amélioré de 9 point son classement PISA (moyenne des trois disciplines) tandis que le budget alloué à l’éducation par rapport au PIB diminuait de 21,54% selon EUROSTAT.
Pendant ce temps, en France, ce sont les écoles indépendantes qui voient leur nombre augmenter : il y en aurait plus de 800 selon la fondation pour l’école. Puisque l’Etat ne paraît pas vouloir agir concrètement pour redresser la trajectoire inquiétante que suit l’instruction scolaire, l’initiative privée prend le relais. Mais ce n’est pas sans difficulté pour les parents qui en supportent l’intégralité des coûts. Seule l’institution du bon scolaire ou un système équivalent au système des académies anglaises permettrait d’ouvrir les écoles à la concurrence sans discrimination entre privé et public.
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revenons aux fondamentaux des années 50
Tant qu'on ne reviendra pas à l'école des années 50 avec les méthodes syllabiques qui ont fait leurs preuves, on pourra toujours dépenser des fortunes, rien n'y fera. il faut recommencer les apprentissages de la grammaire,s les exercices et l'application des exercices avec des dictées journalières. L'orthographe est une gymnastique du cerveau, il faut le faire travailler. Arrêtons les expressions ridicules de "champ lexical" et autres appellations qui ne font que perturber less enfants. Revenons au sujet, au complément d'objet direct et indirect – apprenons aux enfants avec de la méthode, des mots simples qui ne leur perturbent pas le cerveau et nous aurons déjà bien avancé.