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Economie verte ou économie peinte en vert ?

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Et si l’ « économie verte » n’était qu’une vaste tromperie ? La mode est en effet à « verdir » toutes les activités, de façon à faire croire que l’écologie est le moteur de l’économie. Lucas Léger, chercheur à l’IREF, démasque la supercherie.

Selon le Happy Planet Index, Cuba figure parmi les quinze pays les mieux classés en termes de bonheur et de respect de l’environnement. La « tyrannie bienveillante » de Raoul Castro fait d’ailleurs bien mieux que son voisin américain qui se trouve en queue de peloton. Nul doute que cet indice permet d’expliquer l’immigration des cubains vers les Etats-Unis et non l’inverse. La Havane, ville qui se soucie de l’environnement et du bien-être de ses habitants. Quel new-yorkais ne serait pas tenté par un nouveau départ sous les cieux cléments de cette dictature ? Cet indice aux conclusions douteuses (l’Afghanistan est mieux classé que le Danemark) met néanmoins l’accent sur la course récente des gouvernements occidentaux à « verdir » leur économie.

À ce jeu, nombre sont ceux qui voudraient promouvoir la croissance verte et les emplois qui vont avec. Dans une récente publication du Manhattan Institute, on comprend que les Etats-Unis s’enthousiasment tout autant que la France pour le sujet. Sous l’ère Bush, une loi permet, dès 2007, de financer, par l’intermédiaire d’un fonds public, la formation pour certains emplois verts hautement qualifiés, la rénovation des bâtiments et une meilleure efficacité énergétique. Le Président Obama renforce ces incitations par son plan de relance de 2009 et encourage « l’économie verte » à hauteur de 2,3 milliards de dollars de crédits d’impôts pour les entreprises les moins polluantes. Mais que se cache-t-il derrière cette appellation certifiée que sont les emplois verts ? Aux Etats-Unis comme en France, une définition très large permet de cacher n’importe quel travail qui touche de près ou de (très) loin à l’environnement.

Le Bureau of Labor Statistics définit les emplois verts comme :

1) des emplois dans les secteurs qui produisent des biens ou des services qui protègent l’environnement ou les ressources naturelles ou

2) des emplois pour lesquels les objectifs consistent à mieux respecter l’environnement ou limite l’utilisation des ressources naturelles.

Selon cette définition, un emploi dans un musée ayant pour objet les sciences ou l’environnement sera comptabilisé comme emploi vert. A contrario, les emplois, par exemple, dans un musée d’art contemporain ne sera pas un emploi vert. Avec une définition aussi extensible, il n’est pas étonnant de voir grossir les rangs des employés protecteurs de la planète.

La France n’est pas en reste. Des nomenclatures comme ROME v3 (Pôle emploi) ou celle des Professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) fournissent les codes métiers identifiés comme verts ou verdissants. S’agissant des premiers, ce sont les activités directement liées à la protection de l’environnement et à la maîtrise des risques environnementaux. Les professions verdissantes correspondent quant à elles à des métiers dont la finalité n’est pas directement environnementale. Inclure ces derniers dans la définition peut parfois passer pour une méthode suspecte. L’ « animation de loisirs auprès d’enfants ou d’adolescents » doit-elle être comptabilisée comme une profession susceptible de protéger l’environnement, même indirectement ?

Enfin, au niveau européen, Eurostat ne prend en compte que les « éco-activités » et limite ainsi le champ d’application aux activités dont la finalité est la protection de l’environnement ou la gestion des ressources naturelles.

Le camembert ci-dessus indique que la gestion des déchets, des eaux usées ou encore des ressources énergétiques sont comptabilisées comme éco-activités. Mais la plupart des ces professions relèvent du bon sens et non d’un’ soudaine sensibilisation aux problèmes environnementaux. Par ailleurs, ces éco-activités ne représentent que 1,7% de l’emploi total. Et 22% d’entres-elles sont des emplois dans les services publics, et encore autant sont induits par les « travaux publics ». Ce sont donc près de 45% des emplois verts qui sont financés directement par nos impôts.

On est donc en droit de se demander si cette définition ne correspond pas davantage à un « coup marketing » censé contrebalancer les échecs successifs de Kyoto et Copenhague, plutôt qu’à une réalité économique. Car les emplois verts relèvent avant tout d’une décision publique et le secteur privé peine à embaucher, sans le coup de pouce de subventions, dans des secteurs encore peu rentables comme l’éolien ou le photovoltaïque (bien que les choses changent peu à peu dans ce dernier secteur). L’IREF a déjà écrit à plusieurs reprises sur le coût pharamineux que représentent ces « emplois verts ». Mais la farce va malheureusement bien au-delà, puisque la définition même desdits emplois permet de grossir substantiellement le volume d’emploi dans ces secteurs censés protéger notre environnement.

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2 commentaires

Anonyme 1 avril 2013 - 6:50

L’ESCROQUERIE VERTE
Excellent article qui dénonce l’escroquerie verte; une éolienne si on paye son électricité au prix fort, serait amortie en 625 ans! Et comme son électricité est fonction d’une surface, celle des pales, (en m²) que multiplie une vitesse, celle du vent, la puissance de la broyeuse d’oiseaux est donc fonction de la puissance trois de la vitesse du vent! oui, je dis bien P=kVVV !

Ce qui obligerait logiquement à accumuler cette énergie dans de gigantesques batteries. De plus, la robustesse exigée pour un dispositif en plein vent est telle que sa durée de vie est abrégée par les bourasques, foudres, corrosions et accidents divers.

Et je ne voyais qu’un détail des problèmes que vous soulevez, ayant été spécialiste il y a 20 ans des dispositifs éoliens et maritimes de production d’énergies.

Il y a bien des besoins marginaux mais les coûts en monnaie et en risques de pollutions sont énormes!

Le photovoltaïque a pour effet d’augmenter la consommation de cellules photovoltaïques, que nous ne sommes pas capables de produire à bas prix, donc, que nous achetons à l’étranger.

Merci pour votre vision globale et de bon sens !

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Anonyme 1 avril 2013 - 11:11

éco-nnerie
Comment pourra-t’on financer tout ces projets?

Au moment ou l’état est exangue, est il raisonnable de créer des crédits d’impôt,des prêts à taux 0, des reventes de courant à des prix si élevés.

Il nous faudra bien financer tout cela, et au pire moment de notre économie. Ces choix ne sont concevables que lorsque l’ état est en excédent budgétaire,et que des choix philosophiques, sociaux, économiques sont finançables.

Qui plus est pour chaque Gw vert, il faut créer 1GW thermique.

Lorsque les besoins sont là, le GW vert n’est pas toujours disponble.

Il faut donc un double investissement et double entretien.

Tout se passe comme si nous avions les moyens de nos délires.

L’irréalisme de nos politiques est un scandale insuffisamment dénoncé.

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