« Les géants du numérique, ce sont aujourd’hui les adversaires des États », a déclaré, début novembre, au micro de Radio Classique, le ministre Bruno Le Maire. « L’un des plus grands défis du 21e siècle (…) c’est l’émergence de géants du numérique qui sont aussi puissants que des Etats, aussi puissants financièrement, aussi puissants technologiquement, aussi puissants en termes commerciaux », a expliqué le ministre de l’Économie. « Ce combat, nous le gagnerons », a assuré Bruno Le Maire pour qui « la question de la lutte contre les géants du numérique est une question pas simplement économique, elle est aussi politique, sociale et financière ».
Il y a quelques jours, le 14 novembre dernier, Xavier Bertrand, président de la région Hauts-de-France et candidat aux élections présidentielles de 2022 a, lui aussi, publié un tweet rageur dans ce sens : « On savait que Google dépensait des millions pour défendre son monopole contre l’intérêt général… Pour défendre notre démocratie et notre économie, il faut démanteler les GAFA ! ». Signe d’impuissance ? Troubles compulsifs ? Comment qualifier ce comportement de nos politiques ? Car dans les autres pays, il n’y a pas autant de haine ouvertement affichée. D’ailleurs, au niveau européen, toujours pas de réelle entente sur la taxation des GAFA et les réglementations à mettre en place.
De la part de nos politiques, on ne devrait pas être trop étonnés. Incapables de réformer un pays au bord de la faillite, ils ne savent que dépenser plus et saigner en permanence le contribuable français. Ce n’est pas un hasard si la France est championne du monde des dépenses publiques et des prélèvements obligatoires. Ces politiques devraient avoir en tête un fait extrêmement important. Si les activités économiques et sociales ont pu continuer durant la pandémie et le confinement qu’ils ont décidé, c’est grâce aux GAFA. Si nous avons pu continuer à travailler, c’est grâce aux réseaux sociaux inventés et mis au point par ces entreprises numériques, grâce au travail en ligne que permettent leurs technologies.
Ces GAFA emploient aussi directement des dizaines de milliers de personnes. Amazon c’est presque 10 000 employés rien qu’en France. Les sous-traitants des Big Tech se comptent par centaines, voire par milliers. Ce qui veut dire que les emplois indirects représentent des centaines de milliers de personnes. M. Bertrand devrait d’ailleurs savoir que la société française OVH basée à Roubaix, dans les Hauts-de-France, emploie presque 3 000 personnes et qu’elle a un partenariat solide avec… Google.
Il faudrait peut-être que nos politiques essaient au moins de réfléchir un peu plus avant de s’exprimer. Et s’ils parlaient moins et réformaient plus ? Enfin.
6 commentaires
Vous rêvez !
Réformer ? Vous rêvez leur seule préoccupation est celle de trouver de nouvelles taxes et d'augmenter celles qui existent.
médiocrité
Nemo auditur propriam suam turpitudinem allegans !
(nul ne peut se prévaloir de sa propre turpitude).
L'Etat contre les GAFA manifeste ainsi son impuissance de la plus médiocre des manières, condamnant et accusant publiquement ces entreprises plébiscitées par les consommateurs, alors qu'il n'a su ni impulser la création de leur concurrent français ou européens, ni été capable d'harmoniser la fiscalité permettant de mieux tracer leurs activités (cas de Amazon).
L'étatisme et le socialisme dévoilent ainsi leurs moteur principal: le ressentiment, faute de talent, de courage, de vision et de projet efficient.
erreur d'analyse des politiques
Si nos gouvernants avaient faits leur boulot ils ne seraient pas contraints de se poser la question du démentellement, mais ils auraient créer il y a 20 ans les conditions pour favoriser l'émergence de GAFA européens qui concurrenceraient les américains et la question de la domination ne se poserait pas du tout dans les mêmes conditions. Ah oui c'était pas eux au pouvoir, mais La Fontaine avait déjà prévu la chose "si ce n'est toi c'est donc ton frère"..
Dans les complaintes gouvernementales les GAFA ont remplacé les paradis fiscaux
Le monstre bureaucratique a étouffé l'enseignement, la médecine, l'agriculture, l'industrie etc. La crise profonde dans laquelle notre pays est plongé (chômage de masse, exclusion, mal-logement, surendettement…) n'a pas d'autre origine.
Et, toujours plus, nos étatistes au pouvoir rêvent de coloniser d'autres secteurs !
Il est probable que les GAFA seront plus difficiles à avaler. Et si les GAFA et les paradis fiscaux (qui ont également bien résisté) nous protégeaient de la dictature intégrale ?
Jalousie aigrie des ratés de l’Informatique !
Ingénieur dans une grande compagnie pétrolière, j’ai connu les réticences des dirigeants à l’apparitIon des premiers ordinateurs personnels dans les années 80 (macs en particulier). Inquiets sans doute de ce nouvel outil et de la nouvelle puissance donnée à ses utilisateurs, leur permettant de mettre en doute certaines décisions du management. Mais quel progrès : rapidité d’exécution, précision accrue… etc. Résultat de cette méfiance : création d’une société d’état, Bull… une catastrophe.
L’Europe et ses États incapables de fabriquer un ordinateur.
Toute notre informatique depuis la conception et la fabrication des ordinateurs jusqu’à la création des Gafa est générée par les Américains, les Coréens, les Japonais, et bientôt les Chinois.
Au lieu de s’en prendre à ces fameux Gaga, qu’attendons-nous pour en faire autant?
Cette Europe dort, et la France alors! 500 millions d’habitants et aucune créativité.
Libéralisme…bien compris!
le vrai libéralisme consiste à empêcher le monopole des Monopoles…
le vrai libéralisme consiste à organiser et protéger une saine concurrence…
le vrai libéralisme consiste à protéger la diversité des opinions…
même les Etats Unis – à une époque malheureusement longtemps révolue !- avait compris cela … et pourtant ils étaient les parangons du libéralisme!
La démocratie libérale exige un Arbitre représentant l’Intérêt Général qui doit fixer et faire respecter des règles harmonisant les intérêts particuliers…
sinon ce n'est plus la démocratie libérale mais la JUNGLE!
Et cet arbitre ne peut être que l'Etat…qui peut et doit lui aussi se réformer!