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Vercingétorix à la sauce woke

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Le wokisme ne faiblit pas en France comme en Europe malgré les polémiques. Sudinfo (5 octobre 2024) a révélé qu’un cours à l’Université de Liège en Belgique mettait en cause la responsabilité de « l’homme occidental blanc, chrétien, hétérosexuel » dans la « dégradation des conditions d’habitabilité de la terre ». Le même jour, The Telegraph nous apprend que le gouvernement travailliste gallois va octroyer des subventions aux œuvres d’art publiques « antiracistes » afin de mettre en place le « bon récit historique », à savoir une vision « décolonisée » de l’histoire.

En France, il semble que le wokisme soit parfois plus subtil. Ainsi, France 2 a diffusé le 8 octobre les deux premiers épisodes du documentaire « Notre histoire de France » centré autour des grandes figures (sur ce point en continuité avec le « roman national » honni…) tel Charlemagne ou Saint-Louis.

20 Minutes, le partenaire de la chaîne pour ce documentaire, a fait paraître le 6 octobre un article au titre inquiétant : « Une série documentaire pour déconstruire le roman national » ; Il s’agit de lutter contre les « réécritures de l’histoire (…) au service de certaines idéologies, nationalistes ou autres (sic), et influencer le présent au regard de cette réécriture », d’après Nicolas Daniel, le directeur des magazines de France Télévisions. « On propose une histoire qui rassemble, qui n’est pas polémique ». Vraiment ? 20 Minutes conclut que « la manière dont seront abordées certaines figures fera grincer les dents des partisans d’une histoire de France rigide (sic), forcément blanche, forcément chrétienne ». Une question vient immédiatement à l’esprit : est-ce le rôle du service public, financé, ceci va de soi, par les contribuables et ce, à hauteur de 3 milliards d’euros cette année ?

Un historien confiait à L’Humanité (4 octobre) que, heureuse surprise, le documentaire ne promouvait pas le « roman national réactionnaire et conservateur »…. On ne peut qu’abonder dans son sens au vu du premier épisode consacré à « Vercingétorix contre César » (nos lecteurs auront noté le caractère « non genré » du titre au mépris du principe de parité !).

Conçu avec une équipe d’historiens sérieux, clair, agrémenté de cartes limpides, l’épisode souffre cependant d’un rythme lent (il dure 52 minutes et il n’est pas sûr que les chères têtes blondes, pardon : les écoliers et lycéens, ne finissent par s’endormir…) et d’un cruel manque de moyens (mais où passe le « pognon de dingue » ?). Il reprend les éléments essentiels de la vie du chef gaulois dont, en définitive, on connaît assez peu en dépit des progrès récents de l’historiographie. Un Vercingétorix sans moustache (un apport fondamental de ladite historiographie) et joué par un acteur qui ressemble plus à Stan Laurel qu’à un guerrier redoutable, et ce n’est sans doute pas un hasard, tandis que Jules César est fourbe (à preuve : il ne sourit jamais).

Ce sont d’ailleurs les progrès de l’historiographie qui justifient la « réécriture de l’histoire », qui a « toujours existé » selon les mots du conteur, l’acteur Thomas Sisley. Dès les premières minutes, le décor est planté : la révolte gauloise contre César ne va pas dans le sens du « nationalisme », mais il s’agit d’une « révolte populaire ».

Nos lecteurs se poseront évidemment deux questions essentielles : qu’en est-il de la sexualité et qu’en est-il des femmes ? La sexualité des guerriers ? A l’image des Grecs et des Romains, « certains Gaulois entretenaient des relations homosexuelles ». Cette révélation vient comme un cheveu sur la potion magique, mais on saisit aussitôt comment les enseignants politisés du secteur public pourront en faire leur miel. Et les femmes ? « Elles sont aux commandes » lorsque les hommes partent à la guerre. « Le statut de la femme n’était pas si subalterne », confirme un historien. C’est un grand soulagement.

Il faudra attendre les prochains épisodes pour savoir si Jeanne d’Arc était bien « une des plus grandes travesties de l’histoire », pour paraphraser le metteur en scène des Jeux Olympiques Thomas Jolly…

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