Emmanuel Macron
« Notre Europe est mortelle, elle peut mourir ». Emmanuel Macron a dressé jeudi, lors d’un très long discours, 110 minutes, à la Sorbonne, où il avait tenu un discours marquant à l’automne 2017, sa conception d’une relance du projet européen mettant de manière bienvenue l’accent sur la Défense. Il a appelé à la construction d’une « Europe puissance », à laquelle l’Ukraine et la Moldavie ont vocation à adhérer, qui se fasse respecter et reprenne son « autonomie stratégique ». Ce qui passe, selon lui, par une préférence communautaire en matière d’achats d’armements, malgré les goulots d’étranglement évidents dans l’industrie militaire des Vingt Sept et le fait que nos partenaires continuent de juger l’OTAN comme irremplaçable, nonobstant les inquiétudes liées à l’arrivée au pouvoir éventuelle de Donald Trump. Le président de la République a évoqué la nécessité pour l’Europe de se doter d’un bouclier antimissile.
Sur le plan économique, pour faire face aux défis sur les plans militaire, climatique, numérique et industriel, il a proposé un objectif de « décarbonation » dans la politique monétaire de la Banque centrale européenne, aujourd’hui cantonnée à la maîtrise de l’inflation et a appelé à un « choc d’investissement public » en doublant la capacité financière de l’Union grâce à une taxe carbone aux frontières, une autre sur les transactions financières et un impôt sur les bénéfices des multinationales. Dépense publique, taxe & protectionnisme ; mantra habituel.
Sur le plan sociétal, il a défendu le principe, foncièrement anti libéral et au demeurant inapplicable, d’une majorité numérique à 15 ans, avec avant cet âge un contrôle parental sur l’accès aux réseaux sociaux.
Etats-Unis
Des centaines d’arrestations, des policiers anti-émeutes face à des étudiants qui installent des tentes sur des campus : la tension restait vivre jeudi sur les campus américains, en proie à des manifestations de plus en plus tendues contre la guerre à Gaza et le soutien des Etats-Unis à Israël. De Los Angeles à New York, d’Austin à Boston, en passant par Chicago et Atlanta, le mouvement d’étudiants américains pro-palestiniens grossit d’heure en heure. Certaines des universités les plus prestigieuses au monde sont concernées, telles Harvard, Yale, Columbia, ou Princeton. Ces protestations se déroulent sur fond d’accusation d’antisémitisme à l’endroit d’une grande partie de ces manifestants et étudiants de ces universités, dont les directions ont fait preuve d’une indulgence coupable, ce qui a d’ailleurs coûté l’hiver dernier leur poste aux présidentes de Harvard et de l’université de Pennsylvanie. Nombre d’étudiants, ou d’enseignants juifs affirment ne plus pouvoir se rendre en cours. Mercredi, le patron des Républicains au Congrès, Mike Johnson, s’est rendu à l’université Columbia, où il a menacé de réclamer à Joe Biden de mobiliser la Garde nationale sur les campus.
Jeux Olympiques
Le périmètre de protection antiterroriste pour la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques le 26 juillet sera étendu aux immeubles situés en bord de Seine entre Trocadéro et pont d’Austerlitz, a annoncé le préfet de police, ce jeudi. Les résidents de ce périmètre devront s’enregistrer sur une plateforme numérique, avec enquête de sécurité à la clé, et présenter un QR code conforme pour rentrer chez eux à partir du 18 juillet. Le QR code ne sera pas requis dans un périmètre plus large où en revanche la circulation en voiture ou moto sera interdite dès huit jours avant le début des Jeux. Environ 20.000 personnes, riverains et commerçants, seront « directement impactées » le 26 juillet, a précisé la mairie. Ces contrôles pour une partie aussi substantielle de la ville accueillant les Jeux sont sans précédent, même si à Londres en 2012 ils étaient non négligeables, tout comme l’utilisation d’un QR code pour l’accès à son domicile, ou à un espace public, hors pandémie de Covid. Cette dernière aura ainsi constitué, via confinement et pass sanitaire à QR code, un précédent dont on peut craindre qu’il se reproduira désormais sous tout motif sécuritaire, ou autre.