Gaza
Des chars israéliens sont entrés dans le centre de la ville de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, visée par des bombardements incessants trois semaines après les premières opérations terrestres qui ont déclenché un nouvel exode massif. Le gouvernement israélien estime, non sans éléments probants, que Rafah constitue le dernier repère du Hamas, l’organisation palestinienne contrôlant la bande de Gaza depuis plus de dix ans responsable des attentats du 7 octobre qui ont fait près de 1.200 morts parmi les civils israéliens. Il veut éliminer les combattants du Hamas et, surtout, leurs dirigeants, quel que soit le risque de victimes collatérales vue la manière dont l’organisation palestinienne se sert des civils comme boucliers humains. Mais Israël a suscité un tollé, y compris parmi ses alliés, en bombardant par erreur un camp de réfugiés, dimanche, tuant une cinquantaine de civils.
Par ailleurs, comme annoncé le 22 mai, l’Espagne, la Norvège et l’Irlande ont reconnu officiellement mardi l’Etat de Palestine, « une nécessité » pour « parvenir à la paix » entre Israéliens et Palestiniens, en plus d’être « une question de justice historique » pour le peuple palestinien, selon le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez. L’Etat de Palestine est désormais reconnu par 145 des 193 Etats membres de l’ONU, selon un décompte de l’Autorité palestinienne. La plupart des pays occidentaux sont absents de cette liste et la question divise notamment au sein de l’Union européenne. L’inconvénient d’une reconnaissance aujourd’hui de cet Etat, au demeurant sans Constitution, ni dirigeants acceptables, ni frontières reconnues internationalement, est qu’elle peut aisément s’interpréter comme une « récompense » pour le Hamas suite à ses actions terroristes. Le Hamas a d’ailleurs félicité Madrid, Dublin et Oslo.
Géorgie
Le Parlement géorgien a surmonté le veto mis, il y a dix jours, par la présidente pro-occidentale, Salomé Zourabichvili, à la loi sur les ingérences étrangères surnommée « loi russe » du fait qu’elle est le décalque d’un texte instauré par le Kremlin en 2012 et qui a permis de museler toute opposition en Russie. Les députés du parti Georgian Dream au pouvoir et leurs alliés disposaient du total requis, plus des deux tiers du nombre de députés, pour surmonter ce veto. Des manifestations rassemblant jusqu’à 80.000 personnes dans un pays de 3.5 millions d’habitants, se déroulent à Tbilissi mais aussi aux quatre coins du pays depuis que le projet a été mis sur la table mi-avril. Un énorme défilé dénonçait dans la capitale en soirée ce coup de force qui ruine la marche vers l’Union européenne et l’OTAN de la Géorgie, soutenue par la grande majorité de la population, y compris les supporters du parti au pouvoir.
Tous les pays occidentaux ont appelé le régime à renoncer à ce projet, qui avait été retiré l’an dernier après des manifestations considérables, Washington allant même jusqu’à annoncer qu’il refuserait des visas à quiconque aurait participé au vote, ou à la préparation du texte de loi. Une menace dénoncée comme du chantage par les dirigeants géorgiens qui prétendent que la loi vise simplement à assurer la transparence sur le financement des médias et ONG. A ceci près qu’elle impose d’enregistrer comme « agent servant les intérêts d’une puissance étrangère », autant dire « traître à la patrie » quiconque reçoit plus de 20 % de son budget de l’étranger.
Ukraine
Les ministres de la Défense de l’Union européenne ont débattu mardi après-midi de l’opportunité d’autoriser l’Ukraine à utiliser les armes et munitions fournies par les Vingt-sept pour frapper le territoire russe. Nombre de ministres, notamment des Etats baltes, ont appelé à cesser d’obliger Kyiv à « se battre avec une main dans le dos ». Jusqu’à présent Washington et Berlin étaient réticents à l’idée de livrer à l’Ukraine des missiles d’une portée suffisante pour frapper le territoire russe, par peur d’une escalade. Mais les revers récents de l’Ukraine face à une aviation et une artillerie russe frappant le territoire ukrainien, essentiellement des sites civils, par exemple un magasin samedi, avec la mort de 18 civils, depuis leur sanctuaire national a fait évoluer les positions de divers dirigeants.
Le Pentagone a laissé entendre récemment que cette « ligne rouge » pouvait être remise en question, tandis que Londres estimait que Kyiv avait le droit d’utiliser les armes fournies par le Royaume-Uni comme bon lui semblait. Le secrétaire général de l’OTAN, Jens Stoltenberg, a aussi plaidé lundi pour une levée du tabou. Le président russe Vladimir Poutine a répliqué, mardi soir, en évoquant le risque de « conséquences graves », menaçant « en Europe, en particulier dans les petits pays, ils doivent réfléchir à ce avec quoi ils jouent. Ils doivent se souvenir qu’ils sont bien souvent des États ayant un petit territoire et une population très dense… »
3 commentaires
que ce sabrutis livres des missiles ce que souhaite macron entre autre et vous saurez une guerre mondiale : chere a nos financiers qui se frottent déja les mains
Et M Poutine à quoi il joue ? bombarder ses petits voisins sans que ceux n’aient droit de se défendre, il imagine quoi cet abruti ?
Bonjour,
je lis régulièrement tes chroniques et les apprécie
Comment ne pas s’indigner des actes d’Israël à GAZA?
Dans chaque référence que tu fais de ces frappes, tu donnes l’impression de chercher à les excuser ou pour le moins d’en minimiser l’horreur en les accompagnant de commentaires anti Hamas.
Quel que soit la haine de l’ennemi et l’origine de celle-ci, les états doivent respecter les lois internationales. Tu es sans ambigüité concernant la Russie, nous devrions être aussi catégorique pour refuser les actes de Netanyahu et de son gouvernement. Bon nombre d’israéliens et de juifs sont dépités par l’attitude de ce gouvernement. La peur de condamner ces crimes nous en rendra complices et fera monter l’antisémitisme.
Si un jour tu passes par Marseille, je serai ravi de te rencontrer.
Un cousin lointain… Jean Bourdillon