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La Nouvelle Calédonie en feu – Deux dictateurs se rencontrent à Pékin – Le protectionnisme ne marche pas

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Nouvelle Calédonie

Magasins pillés, maisons incendiées, tirs sur les gendarmes : des affrontements d’une extrême violence ont éclaté dans la nuit de lundi à mardi en Nouvelle-Calédonie, alors que l’Assemblée nationale examine à Paris une révision constitutionnelle décriée par les indépendantistes. Le représentant de l’Etat dans l’archipel français du Pacifique sud a décrété le couvre-feu pour la nuit de mardi à mercredi à Nouméa et invité les 270.000 habitants de Nouvelle-Calédonie à rester chez eux dans la journée. Le gouvernement local a, de son côté, annoncé la fermeture des lycées et collèges jusqu’à nouvel ordre. L’aéroport international a été fermé jusqu’à jeudi. Les forces de l’ordre ont procédé depuis le début des troubles, lundi, à 82 interpellations et une cinquantaine de gendarmes ont été blessés

La réforme veut élargir le corps électoral pour les élections provinciales, cruciales en Nouvelle-Caledonie, en accordant le droit de voter à ceux qui résident sur l’île depuis plus de dix ans.  Les indépendantistes estiment que ce dégel risque de « minoriser encore plus le peuple autochtone kanak ». Problème délicat dans toutes les régions travaillées par des courants indépendantistes et à population non autochtone en forte progression. Certes, mais comment pourrait-on admettre de créer des citoyens de seconde zone, privés de droit de vote, pour satisfaire une minorité indigène ?

Russie/Chine

Deux des plus puissants dictateurs de la planète, engagés dans une confrontation commune avec l’Occident au prix d’une profonde remise en cause de l’ordre international hérité de 1945, vont se concerter à Pékin jeudi et vendredi : selon les communiqués simultanés, mardi après-midi, des deux gouvernements, Vladimir Poutine se rendra en Chine avec l’espoir d’obtenir de son « cher ami » Xi Jinping un plus net soutien à sa guerre en Ukraine. Il s’agira de la quatrième rencontre entre les deux présidents depuis le début de l’invasion russe en Ukraine, en février 2022. La Chine fait aussi partie, avec la Turquie, l’Iran et les Etats d’Asie centrale, des rares pays où le numéro un russe ne risque pas d’être arrêté sous l’inculpation de crimes de guerre au nom de la Cour pénale internationale.

Privée des importations de biens d’équipements occidentaux qui constituaient jadis les deux tiers de ses achats, la Russie dépend désormais massivement de la Chine sur le plan économique. Cette dernière cherche à la soutenir dans son effort de guerre mais sans doute de manière moins voyante, de peur d’une réaction des pays d’Amérique du Nord et Europe, ses principaux clients mais aussi fournisseurs. D’ailleurs, les ventes de la Chine à la Russie ont chuté ces deux derniers mois, ses banques, par ailleurs fragilisées par les mauvaises créances sur le marché immobilier, redoutant apparemment des sanctions des Etats-Unis. En bref, constituer un axe anti-occidental n’est pas si facile quand on sait que les pays occidentaux pèsent pour 64 % du PIB mondial…

Protectionnisme

Une éventuelle réplique de la Chine à l’instauration de droits de douanes sur les véhicules électriques produits dans le pays est « possible », a estimé lundi la secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen. Elle confirmait ainsi à demi-mots les informations du Wall Street Journal, vendredi, d’une prochaine hausse des tarifs douaniers sur les produits chinois liés à l’énergie solaire et aux véhicules électriques, dont les ventes sont au demeurant nettement en baisse ces derniers mois en raison des problèmes récurrents d’autonomie. Cette hausse serait décidée dans le cadre d’une révision des mesures prises par Donald Trump, quand il était président des Etats-Unis ; il avait imposé des droits de douane sur environ 300 milliards de dollars de marchandises en provenance de Chine. Le taux des droits de douane sur les véhicules électriques devrait passer de 25% à environ 100%, précise le quotidien économique. Washington a diligenté une enquête sur les risques pour la sécurité nationale posés par les technologies chinoises dans le domaine de l’automobile, ainsi que sur les pratiques commerciales de la Chine dans le secteur de la construction navale, ce qui a suscité une réaction furieuse de Pékin. Le mois dernier, Joe Biden a appelé à tripler les droits de douane sur l’acier et l’aluminium chinois, tout en niant l’existence d’une guerre commerciale.

Ces mesures et menaces fleurent bon un protectionnisme dont il convient de rappeler que, dans l’histoire économique, il se traduit quasi systématiquement par un appauvrissement des pays qui le pratiquent, en raison d’une mauvaise allocation de ressources et d’une perturbation des signaux prix. Même si dans le cas d’une Chine subventionnant massivement son industrie au service d’une politique « mercantiliste » (dégager à marche forcée le plus important excédent commercial possible dans un but de domination politique) il convient de ne pas non plus « se montrer naïf » ont fait valoir, mardi, 14 mai, le chancelier allemand Olaf Scholz et le Premier ministre suédois Ulf Kristersson. Si tous deux ont exprimé leurs réserves quant aux droits de douane punitifs des Etats, Olaf Scholz a ajouté : « nous avons appris que l’approvisionnement peut s’interrompre pour de nombreuses raisons, qu’il s’agisse de pandémies ou de guerres. Olaf Scholz a ajouté :  « Nous avons de bonnes raisons d’exiger des règles du jeu équitables, sur le marché mondial ».

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Mathieu Réau 15 mai 2024 - 4:17 pm

Le régime d’exception pratiqué depuis 1998 en Nouvelle-Calédonie est un affront à notre Constitution qui veut la France une et indivisible : il est grand temps que cela cesse et que la République règne de nouveau sur l’ensemble du territoire français, qu’importent les protestations de minorités violentes et velléitaires.
Notre présent gouvernement s’est souvent montré faible sur des questions de cet ordre, et il l’est encore dans sa maigre ambition de rendre le droit de vote non pas à tous les Calédoniens mais à une seule partie d’entre eux, certes plus large qu’auparavant, mais encore et toujours soumise à des conditions inacceptables en démocratie : j’espère, au moins, qu’ils ne cèderont pas et feront passer cette timide mais réelle avancée.

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