Institut de Recherches Economiques et Fiscales

Faire un don

Nos ressources proviennent uniquement des dons privés !

anglais
Accueil » 2024 : l’année de tous les périls et de tous les espoirs

2024 : l’année de tous les périls et de tous les espoirs

par
1 518 vues

Les temps sont difficiles. Mais ne le sont-ils pas toujours ?

Certes, l’économie et la politique française se dégradent. Après s’être amélioré, tout en restant 1,5 point en deçà de la moyenne européenne, le taux de chômage repart déjà à la hausse alors que la productivité française a baissé de 5 points entre fin 2019 et début 2021 et stagne depuis. L’absentéisme au travail s’accroît considérablement et l’industrie peine à investir autant qu’il le faudrait dans la robotisation et l’IA. L’endettement public a largement dépassé les 3 000Md€ qui pèseront sur les générations futures. La croissance sera modeste en 2024, en espérant qu’elle ne soit pas négative.

La loi sur l’immigration a démontré l’incapacité de la France à se réformer. Le président de la République ne cesse d’annoncer un grand rendez-vous pour conjurer les fractures nationales, mais le macronisme se repaît de sa médiocrité dans un environnement humain très pauvre. Ses vœux ont été bercés d’appels au réarmement économique, moral, civique… mais il n’a été capable ni d’accompagner les pays africains dans leur lutte contre le djihad, ni de réarmer massivement la France et d’aider l’Ukraine à vaincre, ni même d’affirmer une position claire en faveur d’Israël. Car si ces pays ne sont pas parfaits, pas plus que le nôtre, ils adhèrent peu ou prou aux valeurs européennes et les attaques dont ils font l’objet participent d’une même révolte contre nos sociétés de liberté. Comme celle de la Chine pour reprendre Taïwan quoi qu’il en coûte.

Un monde dangereux

La situation du monde est pire que celle de la France en effet. Car les pays qui se sont sentis humiliés au cours des siècles passés par la réussite de l’Occident et qui, après s’en être libérés, n’ont pas réussi à le rattraper, préfèrent aujourd’hui se victimiser et adopter de nouveaux modèles de développement illibéraux et anti-démocratiques, pour éviter d’avoir à justifier leur incapacité à mettre en œuvre les valeurs et principes qui ont permis  à l’Europe de sortir le monde de la misère : liberté, responsabilité, respect de la dignité humaine, propriété… Les BRICS ne s’accordent que dans l’exécration commune de notre société ouverte dont le rejet se fonde, pour la Russie sur sa tradition impériale à laquelle l’orthodoxie se soumet, pour l’islam sur l’assujettissement du politique à une religion de conquête et d’exclusion, pour l’Asie sur ses sagesses d’abandon qui laissent toute latitude de domination aux pouvoirs despotiques et totalitaires.

Dans cet environnement plus dangereux que jamais au niveau mondial, les nations libres préfèrent consacrer toutes leurs capacités financières à des périls hypothétiques plutôt qu’à ceux que la guerre met à nos portes. Elles dépensent des fortunes pour la transition énergétique mais elles tergiversent en Ukraine et méconnaissent ce que pourrait nous coûter sa défaite. Certes, elles ont beaucoup donné aux Ukrainiens, mais toujours avec retard et retenue. Elles hésitent à détruire, comme elles en ont les moyens, les ports des Houthis à partir desquels, avec le soutien de l’Iran, ils lancent leurs drones et missiles contre les bateaux occidentaux en mer Rouge. Elles n’ont pas réussi à soutenir suffisamment les adversaires d’Erdogan, de Maduro ou des successeurs des Castro pour les faire chuter. Les totalitarismes progressent avec l’aide de la Chine, de l’Iran, de la Russie ou encore de la Corée du Nord qui nargue le monde libre et donne des armes à Poutine. Seule l’armée américaine a encore semble-t-il les moyens et la volonté de barrer la route aux Chinois dans le détroit de Taiwan et d’être sur tous les fronts, mais pour combien de temps ? Car si Trump gagne l’élection présidentielle, il repliera l’Amérique sur elle-même, si c’est Biden, il sera affaibli par l’âge, et tous deux seront déconsidérés par leurs turpitudes.

Et pourtant : l’espoir !

Les BRICS, portevoix du « Sud global », élargis à 5 nouveaux pays en 2023, représentent désormais près d’un tiers de la richesse mondiale, près de la moitié de la population et 43% de la production de pétrole brut. Mais selon une enquête mondiale de l’European Council on Foreign Policy de novembre 2023, l’Europe et les États-Unis sont perçus par les populations comme les pays les plus attrayants, avec des valeurs plus acceptées que la Chine et la Russie. Le ciment des BRICS est leur ressentiment mais ce ciment est éphémère et friable.

La très grave crise immobilière qui s’étend à toute l’économie chinoise démontre les vices inhérents à toute économie collectivisée et dirigée par l’idéologie plus que par le marché. Ce dont souffrent aussi déjà Cuba, le Venezuela, la Corée du Nord où l’on meurt de faim, et plus modestement la Russie dont le PIB par habitant reste en dessous de celui de la Roumanie.

L’Ukraine résiste héroïquement, ce qui est déjà un affront à la soi-disant très grande armée russe. Après tant de destructions, les Israéliens et les Palestiniens pourraient peut-être n’avoir d’autre choix que de faire la paix en reconnaissant mutuellement deux Etats viables.

Le monde entier connaît une poussée de populisme (Pays Bas, Italie…), mais elle lui fait prendre conscience que les identités nationales ne peuvent être ni négligées ni chamboulées brutalement sans dommage. Même l’Europe vient de prendre des mesures, timides, tenant compte de la nécessaire régulation de l’immigration.

Parallèlement, des chercheurs américains et canadiens viennent de publier des articles dans des revues économiques extrêmement sérieuses, qui confirment les travaux de l’IREF et démontrent que l’Amérique du nord connaît finalement  « des inégalités pas si importantes », voire une réduction des inégalités. On approche peut-être de la fin de la dictature médiatique de la bande de Piketty and Co.

Déjà, Milei annonce de vraies réformes libérales en Argentine. Et les élections à venir peuvent nous réserver de bonnes surprises. Aux Etats-Unis, Trump pourrait être empêché de se présenter, et contre Biden, Nikki Haley, ancienne ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies, libérale conservatrice, pourrait gagner la présidentielle de l’automne prochain. En France, on peut espérer qu’un candidat libéral conservateur comme David Lisnard prendra de l’ascendant et pourra être un prochain candidat présidentiel de qualité.

Abonnez-vous à la Lettre des libertés !

Laissez un commentaire

4 commentaires

Philippe Payen 8 janvier 2024 - 9:13

Merci. Serions-nous enfin à un tournant ou bien identifions nous la pente à remonter ?

Répondre
GERALD AQUILINA 8 janvier 2024 - 3:34

Le problème chez nous c’est qu’a ce jour aucun candidat ne semble capable de mettre en place les réformes qui seraient nécessaires pour :
– Baisser les dépenses de l’état et des collectivités territoriales ( mettre fin au millefeuille).
– Reformer totalement l’éducation
– Donner des moyens à la police et faire en sorte que policiers et gendarmes soient plus sur le terrain.
– Donner plus de moyens à la justice pour plus d’efficacité et de rapidité.
– Alléger massivement la fonction publique et mettre fin à la technocratie royaliste et omni presente.
Etc…
Certes le France n’est pas l’Argentine et les économes ne sont pas comparables , mais même sans la tronconneuse de M. Milei, il nous faudrait des gens beaucoup plus prêts à renverser la table que M. Lisnard , dont je ne doute pas des compétences et de la bonne volonté.

Répondre
VEDUN 8 janvier 2024 - 8:40

Je pense que la performance d’un pays qui se dit social comme la start up nation et conseillée par le privé ne doit pas être mesuré uniquement en terme d’économie sans compter l’administratif :
Soit le guichet unique des entreprises est certainement défaillant tel que vous l’évoquez, puisque français. Appelez le conseil d’état l’après midi et analysez la productivité française, la performance des administrations, le coût que cela représente pour les patrons incapables, de réparer leur téléphonie de cette administration depuis 6 mois ou le recours aux cabinets de conseils privés pour en arriver à un tel délabrement !

C’est donc bien, selon moi, le privé qui pénalise le développement du pays, empêche la justice de fonctionner malgré leur 4.67% du PIB, qui maintien 25% des patrons (les plus honnêtes) juste au dessus du seuil de pauvreté cf : CPME, entretien le vivier du chômage, encourage à créer de nouvelles taxes, est néfaste au guichet unique probablement sous traité à une entreprise privée, etc ; CQFD maître Delsol 😉 .

Bien à vous

Répondre
Bernard Soret 18 janvier 2024 - 6:17

D’abord l’état à la diète et dans le même temps stop à l’immigration légale et illégale

Répondre