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Journal des Libertés
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Journal des Libertés : le climat, les retraites, le Kobzar, l’Ukraine et l’amour de la liberté
Il en va des libertés comme de la santé, c’est souvent lorsqu’on les perd que l’on réalise combien elles nous sont précieuses. Souvent, mais pas toujours… Dans notre beau pays…
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Comme on le sait, Friedrich Hayek a écrit un livre remarquable, Droit, législation et liberté, et le titre du deuxième volume est Le mirage de la justice sociale. Friedrich Hayek explique de manière convaincante que l’expression « justice sociale » n’a pas de sens. Ainsi, il écrit dans la préface de ce volume :
« Démontrer qu’une expression universellement employée, et incorporant pour bien des gens une croyance quasi-religieuse, n’a absolument aucun contenu et ne sert qu’à insinuer qu’il nous faut consentir à ce que réclame un certain groupe, voilà qui est beaucoup plus difficile que de prouver qu’une conception est fausse. »
Friedrich Hayek réussit brillamment à démontrer de manière très rigoureuse l’inanité du concept de « justice sociale » et on peut penser que tout a été écrit par Friedrich Hayek et qu’il ne faut pas essayer de débattre de la justice sociale.
Nous ne critiquerons certainement pas ce qui a été écrit par lui, ni n’essaierons de résumer son livre. Mais nous pensons que ce sujet est si complexe et si important qu’il est peut-être possible d’ajouter quelques remarques à ce qui a été définitivement écrit par Friedrich Hayek.
L’Europe est d’abord géographique comme le dit Hérodote qui, sans doute le premier, la définit comme ces territoires à l’ouest des Dardanelles, l’ancien Hellespont. Mais elle est depuis lors bien plus qu’une péninsule asiatique. Elle est notre histoire, notre culture, notre esprit, et ses institutions n’en sont qu’une expression partielle et souvent partiale. Elle est inscrite dans nos mémoires anciennes et récessives, dans nos habitus, nos manières d’être, de penser, de réagir. L’Europe est hétérogène dans ses origines car elle n’a jamais cessé d’intégrer des envahisseurs venus d’Orient, depuis les Mèdes et les Perses, ou les Achéens qui ont ébranlé la civilisation crétoise vers 1700 av. J.-C., jusqu’aux déferlements barbares qui ont longtemps défié l’empire romain avant d’être assimilés par lui. Elle a été ensuite, malgré ses infinies querelles intestines, unifiée par le christianisme et modelée par sa résistance opiniâtre aux guerres incessantes des musulmans pour la conquérir avant que les lignes de partage se stabilisent au sud-ouest en Espagne, reconquise toute entière en 1492, et par ailleurs aux limites de l’Empire latin d’Orient, puis après sa défaite, aux frontières instables de l’empire des Habsbourg à l’est.
On peut poser en thèse que ce sont la Bible et l’Évangile qui ont apporté au monde — et d’abord au monde chrétien, donc à l’Europe — la liberté telle que nous la comprenons aujourd’hui. Bien entendu, dans les époques antérieures, l’homme a été largement libre en pratique. Qui pouvait imposer au chasseur-cueilleur de la préhistoire de suivre le chemin de droite plutôt que de gauche ? Qui pouvait dire au paysan mésopotamien ou égyptien à quel moment semer ou récolter ? Eux seuls en jugeaient d’après les circonstances et l’expérience. Le problème est que ces hommes étaient étroitement intégrés à leurs groupes, prisonniers des mythes et des rites de ceux-ci. L’individu ne pouvait ni penser ni agir librement sans s’attirer l’hostilité du groupe craignant de mécontenter les puissances sacrées. Aujourd’hui, en Europe, nous concevons bien autrement la liberté. Nous pensons être libres de faire tout ce que les règles de juste conduite morales et juridiques n’interdisent pas de faire, c’est-à-dire tout ce qui ne nuit pas directement à autrui. Nous pensons n’être soumis à la volonté arbitraire de personne, que ce soient des personnes privées ou l’État ; l’État de droit est censé nous garantir de toute coercition arbitraire. Nous estimons avoir le droit de faire, non pas « n’importe quoi », arbitrairement, mais ce que nous pensons devoir faire. Nous pouvons choisir notre travail, notre employé, notre employeur, créer des entreprises, des associations, même si cela déplaît à tel ou tel ; concevoir et exprimer publiquement des pensées différentes de celles du groupe ; choisir une voie, nous y engager, nous y tenir. En un mot, nous pensons être libres d’utiliser nos idées et nos ressources pour poursuivre les objectifs que nous choisissons nous-mêmes et qui nous semblent légitimes, et non ceux imposés par autrui ou par une autorité sociale. Mais il y a plus. Nous savons intimement que si nous pouvons être libres en tous ces sens psychologiques, sociaux et juridiques, c’est parce que, plus fondamentalement, nous le sommes en un sens ontologique. Nous croyons qu’il dépend de nous d’être ce que nous voulons être, que nous pouvons donc changer, s’il le faut, notre condition individuelle et collective. Cette forme ontologique radicale de la liberté humaine, c’est elle que nous devons à la Bible et plus spécialement au christianisme.
Il y a cent ans, le 21 février 1921, naissait John Borden (Bordley) Rawls. Nommé professeur à Harvard en 1964, il le restera jusqu’à sa mort en 2002. La philosophie du droit a occupé toute sa pensée. Proche de certains auteurs libéraux, il a voulu concilier le respect de la liberté et l’égalité. Dans ses ouvrages, notamment Théorie de la justice publié il y a cinquante ans et Libéralisme politique (1993), sa quête d’une justice par l’équité se veut libérale, mais en réalité, elle est collectiviste. Il pervertit le mot libéralisme. Rawls subordonne la justice et toutes différences de richesses et de revenus, à la condition qu’elles œuvrent à l’amélioration des conditions des plus défavorisés. Il alimente l’idée fausse et dangereuse que l’égalité arithmétique est la panacée de l’humanité, tandis que l’inégalité est la cause de tous ses maux. Il s’inspire des contractualistes (Hobbes, Rousseau, Kant…) pour construire le mythe d’un ordre originel parfait. Il critique le raisonnement individualiste des utilitaristes (Hume, Bentham, Stuart Mill) mais ce n’est que pour mieux renverser le libéralisme classique, qui fait naître spontanément l’intérêt général de la rencontre des initiatives et des intérêts individuels et lui substituer le carcan d’un intérêt général supposé.
Force et faiblesse de la démocratie directe : les leçons de l’expérience suisse
Suite à l’épopée (toujours pas achevée au moment où nous écrivons ces lignes) des gilets jaunes en France, de nombreuses voix se sont exprimées en faveur d’un recours au référendum d’initiative citoyenne (RIC). L’expérience de la Suisse peut apporter des éléments de réflexion à ce sujet. Le succès relatif de la petite république voisine n’est guère contestable : elle est régulièrement consacrée l’un des pays les plus compétitifs et considérée comme le plus innovant pour la huitième année consécutive. Signe d’insolence pour certains, elle ne fait pas partie de l’Union européenne et pourtant – ou peut-être grâce à cela – elle figure souvent en tête des classements européens, notamment en matière de liberté. La Suisse est l’un des pays les plus prospères, avec la fortune par habitant la plus élevée et, ce qui est également proche d’un record mondial, elle affiche un taux d’activité supérieur à 80%.
La répudiation de la dette d’un État a désormais ses défenseurs et son groupe d’intérêt [[On peut consulter le site du Comité pour l’Abolition des dettes illégitimes (CADTM). Lien : www.cadtm.org (consulté le 28/06/2021) ou les travaux de la Commission d’audit intégral du crédit public (CAIC) du Président de l’Équateur Rafael Correa.]]. Elle peut être décidée de manière unilatérale par le débiteur, négociée entre le débiteur et ses créanciers ou passer par un accord multilatéral qui place à la table des négociations les débiteurs, les créanciers et les États des créanciers. La répudiation de la dette est par conséquent à l’origine de conflits potentiels entre les États. Plusieurs scénarios de défaut de paiement sont envisageables. Le premier est de ne plus payer l’intégralité ou une partie de sa dette. Le second est de financer sa dette par un impôt d’inflation, car le prêteur est remboursé avec une monnaie qui a perdu une partie de son pouvoir d’achat. De nombreux pays dont la France et les États-Unis à la sortie de la première guerre mondiale ont levé l’impôt d’inflation sur les épargnants pour payer une partie de leurs dettes.