Journée internationale de l’alphabétisation : de quel côté se dirige la France ?

C’est une victoire : le nombre d’analphabètes dans le monde ne cesse de baisser. A l’occasion de la journée internationale de l’alphabétisation (8 septembre), examinons un peu le chemin qu’emprunte l’instruction en France. Avec un pourcentage relativement constant de 6,6% du PIB, la dépense intérieure d’éducation tient-elle ses promesses ?

Malheureusement, les classements internationaux sont sans appel : le niveau des élèves français est en chute libre. L’étude Timss de 2019 révèle par exemple qu’en mathématiques et en sciences, les élèves de 4ème sont les plus mauvais de l’Union Européenne et les avant-derniers de l’OCDE avec seul le Chili en-dessous d’eux… Thierry Roche, président de l’International Association for the Evaluation of Education Archievement, pointe du doigt le fait que « le niveau en maths des élèves de 4e de 2019 est équivalent à celui des élèves de 5e en 1995 ».

Et les résultats ne sont guère plus brillants en Français. Après des décennies au régime de la méthode globale, les élèves lisent et écrivent de moins en moins bien. Le résultat est que d’après l’étude Pisa de 2019, seulement la moitié des adolescents de 15 ans lit par plaisir (55%), contre 58% dans l’OCDE. Et 51% des Français reconnaissent avoir des problèmes rédactionnels.

Cela se répercute ensuite sur le marché du travail, puisque rien qu’en regardant les offres d’emploi, on relève en moyenne trois fautes d’orthographe et de grammaire pour 58% d’entre elles en 2019. Les CV des candidats ne sont guère plus reluisants, avec une moyenne de 7,5 fautes de Français pour 63% d’entre eux.

La conséquence de cet échec de l’instruction en France est d’une part un pourcentage d’adultes illettrés qui grimpe jusqu’à 7% et touche 2 500 000 personnes, et d’autre part un relativisme qui s’installe, alimenté par la médiocrité rédactionnelle ambiante : en quatre ans, le nombre de Français considérant importantes la grammaire et l’orthographe est passé de 98 à 77%.

Ce constat lamentable doit interroger à la fois sur les méthodes d’enseignement et sur l’augmentation des dépenses publiques par élève (7000€ pour un élève de primaire, 9950€ pour un collégien et 11530€ pour un étudiant).