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Affaire Fillon: la justice a été soumise au joug de la politique

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Nous avions dénoncé une justice politique lorsque Mme Houlette, à la tête du Parquet national financier, avait ouvert une information judiciaire conduisant à la désignation d’un juge d’instruction à même de mettre M. Fillon en examen. Ce dernier avait dit imprudemment que seule une mise en examen pourrait le conduire à renoncer. Le pouvoir politique a donc tout fait pour qu’il le soit, dans des délais exceptionnellement courts et totalement inhabituels.

Nous avions dénoncé une justice politique lorsque Mme Houlette, à la tête du Parquet national financier, avait ouvert une information judiciaire conduisant à la désignation d’un juge d’instruction à même de mettre M. Fillon en examen. Ce dernier avait dit imprudemment que seule une mise en examen pourrait le conduire à renoncer. Le pouvoir politique a donc tout fait pour qu’il le soit, dans des délais exceptionnellement courts et totalement inhabituels.
Jusqu’à ce qu’elle prenne sa retraite, Mme Houlette avait affirmé qu’elle avait pris ses décisions en toute indépendance, peut-être pour protéger le calcul de sa retraite dans les meilleures conditions. Mais elle a eu des remords et début juin, elle s’est livrée à un aveu : oui, elle avait subi début 2017, lors de cette affaire Fillon, d’incroyables pressions de la part de sa supérieure hiérarchique, la procureure générale de Paris, Catherine Champrenault, placée sous tutelle de la chancellerie. Ces pressions l’ont forcée à transférer le dossier au juge d’instruction pour que M Fillon soit mis en examen. De remords en remords, elle a ensuite déclaré qu’elle avait été mal comprise, mais ses mots étaient très clairs malgré son courage à éclipses. Elle avait même avoué avoir été « convoquée au parquet général », le 15 février 2017, « parce que le choix procédural que j’avais adopté ne convenait pas ».
Il n’est pas anormal en soi que le parquet reste sous l’autorité du ministre de la Justice pour assurer une politique, notamment pénale, unifiée en France. Mais pour le moins, il conviendrait de prévoir dans la loi que cet aspect hiérarchique doit s’effacer dans les cas, au demeurant peu nombreux, d’affaires politiques dans lesquelles le gouvernement est nécessairement juge et partie.
Pour éloigner de lui le risque politique que cette affaire pourrait lui faire courir, M. Macron a saisi le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) pour lui demander si le parquet financier avait agi, ou non, en toute indépendance. Curieuse saisine en forme de dérobade et inappropriée. En effet le CSM a principalement pour vocation la nomination et la discipline des magistrats du siège. En lui confiant cette mission, le président de la République mélange les genres. Au surplus le CSM n’a pas les moyens d’enquête qui lui permettraient de donner un avis pertinent.
Ce geste de M. Macron n’est-il pas celui de la panique ? En effet, les résultats du premier tour de la présidentielle de 2017 ont été très serrés : M. Macron : 24,01%, Mme Le Pen : 21, 30%, M. Fillon : 20,01%. La mise en examen a pu coûter à M. Fillon les 1,3 % qui lui manquaient pour être au second tour, pour que tout soit possible. Et s’il était démontré un jour que M. Macron a été informé de ces manigances, voire y a trempé ?
D’autant qu’au même moment, ès qualités de président de l’IREF, j’ai dénoncé les possibles déclarations mensongères de M. Macron à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique – HATVP- , passibles de non éligibilité. Je suis intervenu auprès Procureur de la République de Paris, M. Molins, et auprès du président de la HATVP afin qu’ils se saisissent de ce dossier, et j’ai été éconduit. Y aurait-il eu aussi des interventions d’Etat pour empêcher ces saisines ? Il y aurait alors un très grave scandale d’Etat.

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6 commentaires

Laurent46 30 juin 2020 - 5:15

Fillon Macron ?
Cela ne fait aucun doute que Macron, directement ou par l'intermédiaire d'un tiers ait trempé dans affaire. Au regard des commentaires prétentieux et arrogants de certains de ses ministres du même creuset et génération qui n'acceptent aucune remarque et moins encore de défaite nul doute que la dernière Présidentielle à fait l'objet de magouilles et que la prochaine va dans le même sens. Macron ne souhaite qu'une chose, se retrouver face à LE PEN … et toutes les diabolisations du monde vont recommencer pour une fois de plus voler les élections.
Cela étant à constater le festoiement des candidats "élus" lors des municipales avec moins de 10 % de la population on peut s'interroger sur la situation démocratique toute aussi désastreuse que l'économie de la France. De là à y trouver une relation, le chemin n'est pas loin.

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Patrice Ducloux 30 juin 2020 - 7:01

Et si la droite était aussi coupable?
Pour ma part je n'exclut pas que cette magouille ait été aussi alimentée par le camp Sarkozy celui ci ne pouvant supporter que son ancien "collaborateur"puisse accéder à la charge suprême après avoir dit que Sarkozy ne méritait pas de se présenter avec ses nombreuses mises en examen.
Et puis le programme de Fillon ne plaisait absolument pas à l'oligarchie européenne sur les aspects sociétaux et anti immigration. Enfin Soros ne voulait pas que puisse accéder au pouvoir un homme prônant la rupture avec la CEDH et les mesures anti immigration. Par ailleurs si on estime qu'un groupe d'hommes composant en particulier le staff du Bildengerg et prônant le nouvel ordre mondial décrit par Soros est aux manettes pour désigner les hommes qui doivent les représenter au sommet des États, alors il fallait abattre Fillon et fabriquer la marionnette Macron.
En fait pour des raisons diverses ce fut pour beaucoup de décideurs "Macron doit être président et surtout pas Fillon "

Relisons également le livre de BRANCO "Crépuscule" dans lequel il décortique la mafia pro Macron avec les milliardaires et les médias mainstream qui ont fabriqué de toute pièces Macron face au danger que representait Fillon pour eux.

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YLG 30 juin 2020 - 10:20

Et les autres ?
Il est évident qu'il fallait "descendre" Fillon pour mettre Macron à sa place, avec toutes les conséquences que l'on connait maintenant.Mais pourquoi, même aujourd’hui,est-il le seul à avoir été si promptement condamné, alors que, au même moment où éclate cette affaire, 110 "parlementaires et députés" continuent ces mêmes magouilles et que aucun d' entre eux, à ce jour, n' a été poursuivi ….. ?
Fillon, conscient de ses erreurs, avait visiblement stoppé tout cela depuis 3 ans … pas les autres … !
Bien sûr que Macron était au courant !
Bien sûr qu'il n'aurait jamais du être élu !
Bien sûr qu'il n' a aucune légitimité, puisque, comme son prédécesseur Hollande, il a sciemment menti et refusé de répondre à la HATVP !
Ce type est une catastrophe pour notre pays ! Et cette histoire un scandale politique majeur !
Mais, "en même temps", la "droite" de l' époque à été bien timide pour soutenir et défendre Fillon, alors qu’elle aurait du faire bloc pour le soutenir ! A de rares exceptions prêt,ça n'a pas été le cas! Donc cela devait arranger beaucoup de monde …… Et tout ce monde-là se moque bien de l'intérêt de la France !

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Picot 30 juin 2020 - 6:18

Deux poids deux mesures.
Effectivement Mr Fillon a été des plus maladroits. Mais cela ne change rien au fond de l'affaire. La vitesse extraordinaire avec laquelle il a été mis en examen est en elle même un aveu de coup politique. Et pourquoi ceux qui ont fait la même chose que lui, Mr Bruno Leroux par exemple, ministre de l'intérieur de Hollande, qui l'a avoué, n'a t il pas été poursuivi? Deux poids deux mesures : il n'était pas dans la course à la Présidentielle, lui. Il fallait absolument éliminer Fillon pour que le débat se passe entre Le Pen et Macron. Tous les moyens ont été bons pour faire passer le jeune premier. Élection truquée et Français pris pour des imbéciles, comme d'habitude.

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Abdoulaye 1 juillet 2020 - 8:55

Justice partisane ?
L’élite au pouvoir est protégée par un "Bon Dieu" élu par hasard à la tête du pays. Ces "élites" doivent serrer les fesses au vu de la sentence prononcée contre les époux Fillon. La justice démontre ainsi que si elle est toujours plus dure avec la Droite, elle semble reprendre une certaine indépendance un peu perdue ces derniers temps. La politique est un sport dangereux et la cruauté des uns n’a d’égal que celle des autres dès lors qu’ils sont au pouvoir. On va donc voir d’autres têtes tomber… La justice tant décriée (à raison ?) semble ainsi vouloir redorer un blason quelque peu terni par les décisions certes "incontestables" (on ne conteste pas une décision de justice !), mais qui ont tout de même mis le peuple en émoi. Eviter les représailles des racailles a semble-t-il prévalu plus qu’appliquer strictement la justice. Fillon n’enverra pas de commando punitif chez les juges qui l’on odieusement sanctionné, mais je ne suis pas sûr que s’il s’était agi d’une racaille c’eut été pareil. Enfin, on ne peut oublier la méthode hardie et les pressions exercées (dument reconnues par Mme Houlette) qui ont permis de cour-circuiter l’ascension du candidat à la magistrature suprême. Le doute m’habite ! La Droite fait aujourd’hui les frais de cette justice à géométrie variable mais c’est trop visible pour durer. les juges ne sont pas tous "rouges" et d’aucuns refusent de suivre ce chemin trop visiblement partisan. La (vraie ?) justice devra donc s’intéresser tôt ou tard aux petits copains du "Bon Dieu"…

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pgt 2 juillet 2020 - 8:09

elections piege
Soyons réaliste FILLON s'est fait prendre les doigts dans le pot de confiture et c'est impardonnable, dans uen entteprise la notre nous avons eu une amende pour un litige de quelque stickets de restaurants non "justifiés" (moins de 10! alors le salariat de son épouse c'est pousser le bouchon un peu loin surtout quand cela continue avce son successeur…
Dans cette affaire, des journalistes d'investigation disposant de moyens visiblement superieur à celui d'un service d epolice ont découvert des faits délictueux, sur ce point déja on peut se poser des questions qui informe, puis durant la phase d'enquete on avait l'impression que justice et police avaient une ligne directe avec la presse pour un peu les avocats d ela defense apprenanient le sfaits par la presse, deuxieme scandale le viol continue et répété du secret d el'instruction, là aussi pas d'enquete puis uen mise en examen accélérée dasn le même temps pour de saffaire financieres politiques differentes la justice dort (emploi fictifs du FN, du MODEM et me semble t'il de la FI) là la justice semble incapable d'avancer, à moins que pour le FN on prevoit une mise en exament un ou deux mois avant la presidentielle
Que Fillon ait ete juge est normal et condamne (il y a appel)tout aussi, par contre quelle lenteur pour l'enquete sur ces fameuses invitations aux USA avant le debut de campagne du futur ex ministre d el'epoque, là diable le temps qu'il faut… Idem pour Ferrand et pourtant l'abus de bien social est plus qu'apparent!
Notre president a ete elu car il fallait qu'il soit elu! tout a ete fait pour cela! dans quelques décennies, lorsque des historiens se pencheront sur cette période, sasn aucun doute la version d'une election "vertueuse" sera t'elle différente de l'actuelle. le probleme, il sera réelu car les coups bas continueront, les achats d emembres d el'opposition pour un plat de acaouete aussi

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