Avec l’approche des élections au Royaume-Uni, le sujet de la précarité outre-manche se place au cœur du débat politique, de même que dans les médias français. Lancés dans les années 1970, ces contrats permettent aux entreprises d’employer un salarié sans garantie d’heures à effectuer. C’est jusqu’au dernier moment que les employés peuvent être informés sur le nombre d’heures de travail à effectuer la semaine suivante, voire dès le lendemain.
Selon l’Office national de statistiques du Royaume-Uni, une personne est reconnue en contrat « zéro-heure », si elle déclare avoir un accord de flexibilité horaire avec son employeur et reconnait que cette situation est le résultat d’un contrat « zéro-heure ».
Entre 2013 et 2014, ces contrats ont augmenté de 19 %, et sont passés de 586 000 à 697 000, ce qui fait dire à certains que le Royaume-Uni crée surtout des emplois précaires. Pour autant, ces emplois augmentent au même rythme que les créations d’emplois en général dans ce pays. Il s’agit donc d’une demande du marché et non pas de créations d’emplois de substitution. Ces emplois « précaires » ne représentent que 2,3% des emplois sur les 31 millions de travailleurs en 2014. Ils permettent de travailler en moyenne 25 heures par semaine, contre 32 heures pour les autres types de contrat. Nous sommes assez loin de « zéro-heure »- par semaine… Les principaux bénéficiaires de ces contrats sont les jeunes de 16 à 24 ans (plus de 2 fois plus nombreux en moyenne que dans les autres tranches d’âge).
Par ailleurs, les secteurs, qui emploient la majorité de travailleurs dotés de ce type de contrat, figurent dans la restauration et l’hôtellerie pour la moitié, ainsi que dans l’éducation avec plus d’un quart des travailleurs. De ce fait, l’augmentation du nombre de contrats, déclarés entre janvier et août 2014, qui passent de 1.4 à 1.8 millions, est davantage imputable aux regains saisonniers dans ces secteurs d’activité qu’à une recrudescence effective.
Indéniablement, le nombre de ce type de contrats précaires a progressé de manière significative – ces dernières années au Royaume-Uni, mais le phénomène en est imputable à la croissance de l’emploi dans ce pays. Ce qui n’est pas le cas de la France, où même les emplois « précaires » font défaut…