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Non, la réussite de la France ne dépend pas de l’argent public

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Dans le dossier que consacre le magazine Marianne (du 29 août au 4 septembre 2024) aux principales plaies économiques de la France, on peut notamment lire ceci : « Du succès incontestable des JO, une leçon s’impose : quand l’État se donne les moyens de ses ambitions, la médaille d’or de la réussite est à portée de main (sic) ». Ce sont les « différents rouages de l’appareil administratif », est-il également écrit, qui « ont donné l’impulsion nécessaire pour assurer le succès d’un défi qui n’était pas simple à relever ». À propos des JO, attendons peut-être de voir ce qu’il en coûtera concrètement aux contribuables avant de faire monter l’État sur la plus haute marche du podium : de 3 à 5 milliards d’euros, selon les dernières estimations de la Cour des comptes. Toujours plus de dépenses publiques au nez et à la barbe du contribuable, est-ce cela pour Marianne la définition du mot « succès » ?

Le média de gauche reprend en fait ici la vieille idée de la prétendue supériorité du volontarisme étatique, pourtant largement démentie par les faits au XXe siècle : Marianne a-t-il oublié l’éclatante réussite de la politique économique gaullienne à travers des exemples comme Bull ou le plan Calcul, qui visait à doter la France et l’Europe d’une informatique indépendante de l’hégémonie américaine ?… Avec à la clef plusieurs milliards d’argent public dépensés en pure perte…

En outre, nous devons selon Marianne nous réjouir de notre « modèle social français », qui « doit en grande partie son succès à l’existence d’un système mixte où le public et le privé s’appuient l’un sur l’autre pour créer une dynamique d’ensemble profitable au pays ». Mais précisément les plaies économiques que dénonce l’hebdomadaire dans son dossier ne sont-elles pas dues pour l’essentiel à l’existence en France d’un tel système hybride, vieux de plusieurs décennies, entre capitalisme et interventionnisme étatique, entre économie de marché et propension à taxer, redistribuer et réglementer à tout va ? Non, le système mixte dont parle ici Marianne ne crée aucune « dynamique d’ensemble profitable au pays », bien au contraire : c’est le capitalisme de laissez-faire libéré du poids de l’étatisme qui constitue en lui-même une dynamique profitable au plus grand nombre.

« Consacrer de l’argent public » ne concourt pas comme l’écrit Marianne à faire réussir la France : c’est bien plutôt d’initiative privée, de responsabilité et de desserrement de l’étau fiscal et normatif que notre pays a le plus grand besoin. Mais une grande partie de notre classe politico-médiatique continue de penser qu’il faut plus et non moins d’État en matière économique. Elle peut être fière, car la France complète son récent palmarès d’une autre médaille d’or : celle de la dépense publique, notre pays étant resté selon Fipeco « au premier rang de l’Union européenne et très probablement de l’OCDE pour le niveau de ses dépenses publiques en 2023 (57,3 points de PIB) ».

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