Interrogé sur RMC concernant la vente de Biogaran, filiale du groupe Servier spécialisée dans la fabrication et la vente de médicaments génériques, le ministre délégué chargé de l’Industrie et de l’Énergie, Roland Lescure, a déclaré qu’il s’opposerait à l’opération en imposant des conditions « drastiques » au rachat de l’entreprise.
Le risque de délocalisation est, en effet, important : deux des quatre repreneurs qui se sont déjà manifestés sont indiens et il y a gros à parier que les intéressés ne vont pas supporter longtemps les coûts du travail prohibitifs de l’Hexagone.
Au moment même où la notion de souveraineté sanitaire est dans toutes les bouches et que les pénuries de médicaments ne cessent de s’aggraver, l’annonce ne manque pas de sel. Pour équilibrer les comptes de l’Assurance maladie et tenter de respecter un tant soit peu l’ONDAM (Objectif national de dépenses d’assurance maladie), l’État tire le prix du médicament à la baisse via un ensemble de mécanismes et notamment en généralisant les génétiques à des prix modestes, voire dérisoires. Pour satisfaire à ces exigences de prix, les entreprises pharmaceutiques délocalisent la production dans des pays à bas coûts de main d’œuvre.
Comme l’indiquait un rapport du Sénat publié l’été dernier, seulement 9 % des 488 médicaments mis sur le marché entre 2016 et 2021 sont produits en France : premier producteur européen en 2008, notre pays n’est désormais plus qu’à la cinquième place.
Cette affaire illustre donc la faillite d’une économie sur-administrée et d’un marché entravé par le manque de liberté des prix, une situation dont les pouvoirs publics semblent s’accommoder tant bien que mal en continuant ainsi de nuire à l’industrie pharmaceutique française.
3 commentaires
Si les gouvernement veut réellement faire faire des économies à la Sécurité Sociale il devrait plutôt avoir un regard sur les ordonnances en fonction des maladies et, surtout, évincer toute possibilité de fraude.
Un commissaire politique derrière chaque médecin, et un autre derrière chaque malade ? Combien de fonctionnaires en plus, qu’il faudra payer leur vie durant, même quand on se sera rendu compte que leur rôle est nuisible ?
Petit rappel : un fonctionnaire émarge au budget sa vie durant, car ils n’ont pas de caisse de retraite. Ainsi, quand Mitterrand 1er a embauché plusieurs millions de fonctionnaires sans bien savoir à quoi ils allaient servir (à part surveiller et contrôler…), il a fait plonger le dette en 1981. C’était en 1981, il y a 43 ans… S’ils avaient 25 ans en 1981, ils en ont 68 aujourd’hui et, bien que retraités, ils continuent à être payés par nos impôts. Ça devrait continuer comme ça pendant encore 20 ans pour la plupart d’entre eux (d’entre elles ?). Quand a la dette, elle aussi se porte bien, et n’a fait que prospérer depuis…
Partage de cet article recalé par Facebook, comme la majorité des articles de l’IREF. Notons que la propagande russe, notamment celle du site « Un autre monde est possible » ne leur pose aucun problème.