Il n’aura échappé à personne que depuis plusieurs jours, les agriculteurs français manifestent partout en France contre une situation inacceptable. Parmi leurs revendications trônent la dénonciation de la sur-administration et de l’excès de normes qui tue littéralement notre agriculture : un agriculteur se suicide tous les deux jours en France. A cela on peut rajouter les interdictions de certains produits phytosanitaires qui mettent en péril de nombreuses filières, à l’image de la betterave sucrière ou de la cerise par exemple. Au pouvoir depuis 2017, Emmanuel Macron semble découvrir ces problèmes tout comme son ministre de l’agriculture, Marc Fesneau, en place pourtant depuis mai 2022. Ce vendredi 26 janvier, ce dernier s’est rendu avec le nouveau Premier ministre Gabriel Attal dans une exploitation bovine de Haute-Garonne afin de faire des annonces de mesures réfléchies depuis quelques jours.
Parmi les mesures annoncées par le Premier ministre, on retrouve :
- « Dix mesures de simplification immédiate » qui seront prises par décret ce samedi ;
- Une simplification des réglementations sur les haies (1 réglementation contre 14 actuellement !) ;
- Le placement de l’OFB (Office français de la biodiversité) sous tutelle du préfet pour les contrôles ;
- Un raccourcissement du délai exceptionnel pour les autorisations de retenues d’eau à deux mois au lieu de quatre et une simplification des recours par la suppression d’un échelon administratif ;
- L’annulation de la hausse de la taxe du gazole non routier (GNR) ;
- Des sanctions « très lourdes » contre des entreprises qui ne respectent pas la loi Egalim.
- Une aide d’urgence de 50 millions d’euros pour la filière bio et une augmentation des indemnisations pour soutenir les exploitations les plus en difficulté face à la maladie hémorragique épizootique (MHE).
Sous forme de promesses, Gabriel Attal a évoqué une simplification de la PAC et le refus de l’accord de libre-échange avec le Mercosur.
Comme nous pouvions le penser, les mesures annoncées sont très insuffisantes en ce qui concerne la lutte contre l’overdose normative. Les réglementations supprimées devraient être plus nombreuses, qui plus quand on sait que ce gouvernement est à l’origine des plus récentes. Il y a quelques semaines, le ministre de la transition écologique (ou plutôt du désastre économique), Christophe Béchu, présent en Haute-Garonne lui aussi, estimait que la position d’autoriser tous les usages du glyphosate pendant 10 ans était « une dinguerie ».
Marc Fesneau l’a affirmé ces derniers jours : la crise agricole est « une crise de la norme, européenne ou nationale. Cela ne peut pas continuer. » Alors, MM Attal et Fesneau, agissez. Agissez franchement. Suspendez toutes les dernières normes mises en place depuis 2017, entamez une véritable simplification des réglementations et des démarches administratives, et, surtout, arrêtez de surtransposer des normes françaises aux normes, déjà contraignantes, de l’Union européenne.
Aussi, et cela a été absent des annonces du Premier ministre, réautorisez les substances actives interdites depuis ces dernières années, à l’image des néonicotinoïdes pour la betterave sucrière ou le diméthoate pour la cerise et faites revenir le nombre de matières actives autorisées en France à celui de l’UE. En 2021, tandis que l’UE autorisait 454 matières actives, la France, elle, n’en légalisait que 309.
Ces mesures que nous venons d’énoncer seront insuffisantes pour relever notre agriculture tant les problèmes sont multiples. Mais, pouvant être prises rapidement, elles permettraient déjà de faire souffler nos agriculteurs. Il faut dans le long terme permettre la multiplication des réserves d’eau, autoriser les cultures OGM et la recherche dans l’édition du génome, réduire la fiscalité dans tous les domaines en supprimant notamment les droits de succession qui sont un vrai frein à la transmission des exploitations agricoles, lutter contre l’agribashing et l’écologisme, et, défi le plus important, renverser le modèle de la PAC qui laisse l’agriculture à la merci des gouvernants et qui l’appauvrit de plus en plus. Car l’objectif ultime d’une vraie réforme agricole doit être de libérer les agriculteurs du joug administratif, politique et idéologique.
10 commentaires
Après les GJ, la loi émigration, les retraites, la sécu à 1 €, etc. Avec Macron nous l’avons dans le Fion.
Il ne devrait échapper à personne qu’il est simplement question de concurrence déloyale et non pas de norme et que Paris et Bruxelles (et M. Belaud) ont encore mangé leurs chapeaux.
Votre lettre est apparue spontanément dans les courriers indésirables aujourd’hui !
Bien à vous
M. Belaud est viticulteur… Le problème n’est pas la concurrence déloyale…
Les mesurettes sont en effet inconséquentes. On fait des plan eco phyto en théorie sur la base d’une étude d’impact, Le conseil d’état condamne la France pour la pollution des nappes et des sols après une réflexion multifactorielle qui comprend un volet sanitaire et environnemental et quelques gros paysans endimanchés qui ne sont pas représentatifs de la profession vont balayer tout d’un revers de main en allant casser la croûte sur l’autoroute en toute sérénité… Que Monsieur Bélarus me contacte, je lui présenterai des viticulteurs bio qui travaillent très bien même sans avoir besoin d’un plan. Quand on veut ont peut.
Si les américains se sont débarrassés du phytosanitaire il y a certainement une raison..
Bien à vous
Comme à son habitude Macron brasse du vent par l’intermédiaire de son oui-oui de service Attal.
en effet, ce n’est pas en avoinant de primes et de subventions qu’un pays s’enrichit, bien au contraire, mais c’est en poussant à la créativité et au labeur.
liberer les agriculteurs du joug administratif ….?ça va pas non , complotiste ! et que deviendraient nos technocrates qui ne savent rien faire d’autre que de pondre des lois , et autres contraintes administratives ?
A bas la dictature écologique ! E. Macron nommez des ministres qui connaissent leur domaine, stoppez la frénésie bruxelloise de normes, de règlements de toute sorte exigés par des verts de rage qui sûrement ne connaissent rien à l’agriculture. Que connaissent les commissaires européens de cet immense domaine qui existe pour nourrir les populations ? Comment peuvent ils s’arroger le droit de fixer les dates de semis eux qui n’ont jamais vu un champ ? En quoi sont ils capables de déterminer l’importance des haies, du nombre d’hectares à mettre en jachère ? Il faut d’urgence mettre au pas ces petits « caporaux » !!!
Le problème vient en effet du niveau intellectuel qui s’effondre en France. Et cependant des cancres ont préconisé de fermer les classes de prépa donc tout va bien se passer.
Si le gouvernement annulait les surdosages de normes et/ou règlements concoctés par LES FONCTIONNAIRES FRANCAIS ce serait déjà bien ! On n’ose imaginer qu’il ose supprime leurs auteurs. Les agriculteurs ne sont pas seuls à en avoir assez des normes et règlements qui leur sont imposés par une administration toute puissante et irresponsable. La voiture électrique et le bâtiment en sont deux autre exemples.