Qui n’a pas de mal à visualiser ses ancêtres du paléolithique, trop souvent considérés à tort comme de bruts et sauvages chasseurs ? Philippe Debise les ressuscite dans son Mâconnais natal, au pied de la fameuse roche de Solutré où, à force d’observer les signaux du ciel, ceux-ci savaient prévoir la venue des tarpans, seule nourriture de survie, et anticiper l’arrivée d’un hiver glacial pour partir plus à l’Est à la chasse aux bêtes à fourrure. Ainsi, l’homme ayant toujours puisé sa nourriture dans la nature, il est bien naturel que, dans le cœur de l’auteur, le « Cros du Charnier » où étaient piégés les chevaux ne fasse qu’un avec le célèbre vignoble de Pouilly-Fuissé ! Le style de P. Debise est vif, réaliste et plein d’humanisme. Sans doute parce que, dans sa jeunesse, il avait trouvé un alter ego, Khago, fils du chef d’une tribu hiératique, qui, bien avant les seigneurs de Thoire et Villars, s’était attaché à ce paysage grandiose ! Alors il enfourche son vélo et affronte pour la énième fois la montée vers le plus haut des monolithes où Khago aimait prendre place. Sur le chemin un cadeau miraculeux lui fait prendre la direction du musée des Ursulines de Mâcon où son vieux professeur lui a transmis ses connaissances, savoir jamais achevé puisqu’ un chantier des Fouilles Archéologiques Nationales va l’attirer pour mettre à jour de nombreux vestiges.
Le respect de l’homme et de la nature n’exige-t-il pas ainsi de reconnaître cette chaîne humaine qui va de la Préhistoire à aujourd’hui, au cours de laquelle l’homme a toujours dû se battre pour sa survie ? Ce livre, agrémenté de quelques jolies peintures de l’auteur, passionnera des 9 aux 99 ans !