Comme chaque année, l’Agence BIO délivre les chiffres panoramiques du bio pour l’année passée. La France est le premier pays bio de l’Union européenne en termes de surfaces devant l’Espagne et l’Italie avec 10,7% de ses surfaces agricoles et une augmentation de 3,5% (depuis 2020) du nombre de producteurs engagés dans le bio ; 83% du bio est produit chez nous.
L’inflation alimentaire moyenne sur l’année 2022 est estimée à 6,8% par l’INSEE, contre 4,0% en bio par AND International pour l’Agence BIO. Malgré cela, les produits bio sont encore très chers et de plus en plus boudés par la Français, conduisant ainsi à la fermeture de nombreuses enseignes qui ont pourtant pignon sur rue depuis des années. Alors que depuis une dizaine d’années les Biocoop, Naturalia et autres Bio c’Bon fleurissaient dans toutes les villes, grandes et petites, l’année 2021 marque un coup d’arrêt à leur croissance. Pour la première fois, les chiffres d’affaires chutent : -5,6% pour Biocoop, et -7,8% chez Naturalia. Afin de sauver la mise, ces grandes enseignes vont désormais proposer des produits « bon » et « sains », sans que le label bio soit requis. Autre tactique pour Bio c’Bon : se reconvertir en Carrefour classique.
L’inflation a contraint les consommateurs à revoir leur panier de courses, et les nombreux coups de pouce du gouvernement pour sauver le bio (dernièrement, y consacrer 20% de la nourriture des prisonniers et 60 millions d’euros) n’y changent rien.
Ce qui augmente en revanche, c’est le nombre de Français qui vont acheter des produits directement à la ferme. Et ce n’est pas pour rien : quand tant de normes et de labels se croisent et s’entrecroisent, difficile de savoir quel produit est vraiment qualitativement au-dessus du lot. En revanche, le circuit court et l’achat directement au producteur, c’est du concret. Lorsque les repères se font flous, rencontrer l’agriculteur qui produit des courgettes à côté de chez nous remet les priorités à leur place : on est heureux de manger des bons produits, mais on est au moins aussi heureux de soutenir une personne, et pas un enseigne ou une norme environnementale. Finalement, la crise aura réveillé un souci d’authenticité, salutaire pour autant qu’il ne soit pas artificiellement orienté par de l’argent public.
3 commentaires
Chacun est pour un pays propre et sain, bien entendu. Mais l’idéologie écologiste commence à poser question : la France seule premier de la classe en écologisme alors que d’autres privilégie une guerre économique qui nous relègue, produits bio très onéreux, saturation des villes par la mise en place de mesures coercitives (périphérique parisien à 50, voie gelée…), atteintes au droit de propriété (interdiction de louer ou de vendre certains logements), accroissement phénoménal de la dette… Un retour de bâton contre le prétexte écologique justifiant des mesures politiques péremptoires s’annoncerait-t-il ?
Beaucoup de Français ont surtout compris que le bio était d’abord et avant tout, une belle opération de marketing subventionnée avec leur argent… et aujourd’hui, c’est la voiture électrique !
« … devant l’Espagne et l’Italie avec 10,7% de ses surfaces agricoles et une augmentation de 3,5% (depuis 2020) du nombre de producteurs engagés dans le bio ; 83% du bio est produit chez nous. » Produit chez nous ou vendu chez nous? Avec 10.7% de surfaces agricoles bio, je me demande comment on fait pour trouver du bio partout et dans tous les supermarchés, jusqu’à des supermarchés low cost! La plupart du bio vient du Maroc, pays avec lequel on a une convention mais sans aucun moyen de contrôle. On a laissé ce soin au Maroc! Je crois qu’on nous prend pour des billes.