Presque 3 milliards de personnes dans le monde utilisent Facebook pour des raisons personnelles ou professionnelles. Dans certains pays où les médias sont contrôlés et où l’information est biaisée, Facebook sert de source pour s’informer correctement et aussi pour commenter librement le pouvoir. C’est un vrai outil démocratique, ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’il est interdit en Chine et sous haute surveillance en Russie. Faut-il aussi rappeler que personne n’est obligé d’ouvrir un compte et de publier ses données sur un réseau ? Pourtant, très nombreux – des centaines de millions de personnes – sont ceux qui passent leurs journées sur Facebook et publient – gratuitement – des milliers et des milliers d’informations, des photos, des articles, des livres, etc… Si Facebook a un tel succès, c’est parce que son modèle est une réussite exceptionnelle.
Cette réussite crée des envieux non seulement auprès des potentiels concurrents mais aussi auprès des politiques qui voient d’un mauvais œil l’impact et le rôle que peut jouer ce réseau social. Son fondateur, Mark Zuckerberg, est souvent « convoqué » devant les commissions du Congrès américain ou à Bruxelles, pour « s’expliquer ». Une fois, c’est pour son projet de monnaie privée, « Libra », une autre fois, c’est pour son manque d’engagement « progressiste », ou pour l’utilisation des données. Ces derniers jours, Facebook subit les foudres de la Federal Trade Commission (Autorité de la concurrence) pour avoir « enfreint les règles de la concurrence ». On aimerait qu’il se sépare de ses filiales Instagram et WhatsApp car leur acquisition aurait pour but de « renforcer son emprise sur ses utilisateurs ».
Mais le rôle d’une entreprise n’est-il pas celui de se renforcer ? M. Zuckerberg a acheté Instagram en 2012 et WhatsApp en 2014 lorsqu’il a remarqué l’importance que prenaient ses applications sur les téléphones portables, de plus en plus performants et sophistiqués. A l’époque, Instagram et WhatsApp étaient des applications complémentaires à Facebook et non pas des concurrents. Lors de son acquisition, Instagram n’avait que… 13 employés. WhatsApp était à peine connu aux Etats-Unis et même aujourd’hui il est beaucoup plus utilisé en dehors de l’Amérique. La messagerie instantanée de Facebook compte quatre fois plus d’utilisateurs américains que WhatsApp. Rappelons aussi que cette application était payante avant son acquisition par Facebook. Pareil pour Instagram qui est aujourd’hui une application gratuite pour l’échange d’images.
En tant que libéraux, il est naturel pour nous de défendre la concurrence et de combattre les monopoles. Mais dans ce cas précis, en quoi les consommateurs seraient-ils perdants ? Pourquoi demander à Facebook de céder certaines de ses activités si les utilisateurs sont contents ? D’ailleurs, si cela ne leur convient pas, ils peuvent s’orienter vers d’autres réseaux comme TikTok, Twitter, Pinterest, Reddit ou Snap… A eux de choisir. C’est la liberté de choisir qui est à la base de la concurrence.
3 commentaires
Facebook et la CIA
"C’est un vrai outil démocratique, ce n’est d’ailleurs pas un hasard s’il est interdit en Chine et sous haute surveillance en Russie." dites vous,………et si Facebook était une émanation de la CIA ?
Facebook!
Il n'en reste pas moins que les communications et révélations de faits qui déplaisent à la Gauche sont censurés par Facebook. Amusez vous par exemple à lancer une campagne de dons pour l'ONU et vous aurez tous les honneurs. Pour GENERATION IDENTITAIRE vous serez suspendu pour un mois!
oui mais
Facebook a été créé pour les particuliers, et à ce niveau la concentration ne me gène pas. Mais comme toutes les entreprises et instances publiques l'utilisent ça devient un vrai problème, et en plus on les oblige à jouer au censeur ce qui est un comble. Le démentellement est inévitable sinon aucune concurrence ne pourra s'installer dans le paysage à court moyen terme.