La droite libéralo-souverainiste de la Ligue et l’anti-parti écolo-néo-libertaire du M5S sont en train de bâtir une improbable alliance ou de s’y essayer du moins car leur accord sera sans doute soumis à bien des vicissitudes. Personne ne saurait sans doute se retrouver complètement dans le fatras de leur programme commun. Et pourtant ! Cette montée italienne d’un nouveau populisme exprime en même temps une certaine rationalité, celle d’un retour à la personne, de l’appel à un assainissement politique, d’une liberté retrouvée par la décroissance de la technocratie bruxelloise et plus généralement étatique…
Leur programme est à la fois intéressant et inquiétant. Ils proposent une réduction drastique des impôts en instaurant une flat tax à 15% pour les sociétés et 15 et 20% sur le revenu des particuliers (avec une franchise de 20 000€ pour les familles). Mais ils ne la financent pas. Leur projet en matière de retraite est original, mais aggrave les déséquilibres : ils veulent laisser le choix aux individus de prendre leur retraite quand ils voudront pour autant que le total de leur âge et de leur durée de cotisation dépassera 100. Ce chiffre est trop modeste pour que les systèmes de répartition actuels soient viables, et il ne fait pas appel à la capitalisation. Ils proposent aussi un revenu de citoyenneté de 780€ comme une allocation supplémentaire pour les personnes en situation de précarité qui sera aussi une dépense publique de plus conduisant, avec le reste, à une impasse de 100 à 150 Md€.
D’une manière générale, ce programme commun a néanmoins le mérite de recentrer l’Etat sur ses missions régaliennes de sécurité (embauche de forces de l’ordre et augmentation des places de prison, assouplissement du principe de légitime défense pour permettre aux particuliers d’ouvrir le feu si quelqu’un s’introduit chez eux, même en l’absence de menace physique claire), contrôle des frontières (priorité aux expulsions et à la lutte contre « le business des migrants » ainsi que l’instauration d’un registre des imams, la fermeture immédiate des mosquées non autorisées, la soumission à référendum municipal avant toute installation d’un lieu de culte musulman), justice (lutte contre la corruption)… Certes, le texte est aussi une liste à la Prévert qui évoque l’environnement, les nouvelles technologies (développement de la « green-economy » et des voitures électriques), l’abandon des sanctions contre la Russie, le développement du référendum d’initiative populaire, l’instauration d’un salaire minimum, l’annulation de la vente d’Alitalia et la remise à plat du projet de liaison Lyon-Turin, la lutte contre les jeux de hasard. Le « code éthique » du programme prévoit que « ne peuvent pas entrer dans le gouvernement » des personnes condamnées au pénal, qui sont sous procès pour de graves crimes, ou qui appartiennent « à la franc-maçonnerie ». Il y a de quoi satisfaire la droite et la gauche et de quoi sans doute mener sans trop tarder à une impasse. Il y a manifestement de l’utopie dans les propos du programme : « L’action du gouvernement visera un programme de réduction de la dette publique non pas par des recettes fondées sur les impôts et l’austérité, des politiques qui n’ont pas atteint leur objectif, mais plutôt via l’augmentation du PIB à travers la relance de la demande interne ».
Mais ce populisme à géométrie variable n’exprime-t-il pas ce que ressentent les majorités silencieuses dans de nombreux pays européens ? Finalement, les deux partenaires se sont mis d’accord pour rester dans l’Europe et renoncer à leur demande extravagante, un moment évoquée, d’exiger l’abandon de 250 Md€ de créances de la BCE sur l’Italie. Mais ils vont exiger une refonte de la gouvernance de l’Europe, notamment économique. Au fond, ils ne veulent plus que l’Europe leur dicte leurs comportements. Ils ne le veulent pas plus que les Anglais qui ont voté le Brexit et tous les Européens, de plus en plus nombreux, qui refusent que la Commission vienne nous dire quels camemberts nous pouvons manger et quel taux de pollution nous devons accepter dans nos villes. Le texte entend « revoir, avec les partenaires européens, le cadre de la gouvernance économique », y compris la monnaie unique, pour « revenir à la situation des origines dans laquelle les États européens étaient mus par une intention sincère de paix, de fraternité, de coopération et de solidarité ».
Certes, la monnaie unique a bon dos ; pour tous les populismes européens c’est un bouc émissaire idéal et pourtant innocent des maux qu’on lui impute. Mais au-delà des excès et des incohérences, ce qui se passe en Italie devrait être un déclic pour l’Europe. Les dirigeants des pays européens n’ont jamais manqué jusqu’à présent de considérer que chaque crise économique ou politique devait être résolue avec plus d’Europe. En fait les Européens veulent plutôt moins d’Europe, ou du moins une autre Europe, plus vigilante sur ses frontières externes, plus ouverte à l’échange des personnes et des marchandises à l’intérieur, mais moins prégnante, moins tatillonne, moins technocratique. Ils ne veulent pas de l’uniformité que les bureaucrates européens déguisent sous le nom trompeur d’harmonisation. Ils sont attachés à leurs racines communes, à leur culture riche de sa diversité, prêts dans les grands périls à s’unir pour se défendre, ils souhaitent que l’Europe aide chacune de ses nations à rester forte sans attenter à leur personnalité et leur identité.
Un exemple topique de ce que les peuples ne veulent plus que l’Europe fasse est ce projet de directive qui prévoit d’imposer à tous les Etats membres trois types de congés : un congé paternité de dix jours à la naissance de l’enfant ; un congé parental de quatre mois pour chaque parent pouvant être pris en une ou plusieurs fois jusqu’au douzième anniversaire de l’enfant et un droit à cinq jours de congé par an pour tout salarié « pour s’occuper de proches gravement malades ou en situation de dépendance ». De quoi je me mêle, aurions-nous envie de dire !
Notre Europe est celle qui inspire et unit, qui donne envie d’aller plus loin, qui libère et permet à chacun de grandir. Pas une Europe qui nous prend en charge et décide pour nous. Si elle veut éviter la révolte et peut-être la rupture, que l’Europe, pour continuer d’œuvrer à son édification, suive le conseil d’Antoine de Saint Exupéry: « Créer le navire, ce n’est point le prévoir en détail. Car si je bâtis les plans du navire, à moi tout seul, dans sa diversité, je ne saisirai rien qui vaille la peine…. Je n’ai point à connaître chaque clou du navire. Mais je dois apporter aux hommes la pente vers la mer. »
2 commentaires
Fissures
Premières fissures de taille dans l'Union Européenne : l'Italie mais aussi la Pologne, la Hongrie et les Britaniques qui ont compris que c'était un piège. Ce truc n'est absolument pas réformable puisqu'il faut l'accord unanime des 27 pour changer quoique ce soit. Donc une seule solution : partir, comme les Anglais. Les citoyens commencent à comprendre que l'UE est une dictature : nous sommes, en effet dirigés par des gens non élus et rien que ça est un scandale. De plus l'UE est pieds et points liée à OTAN donc à l'oncle Sam ce qui permet aux Américains de se promener chez nous comme des alligators dans un marigot et de nous piller sans vergogne. L'UE n'est pas réformable : elle s'écroulera comme toute les entreprises impérialistes.
RÉFLEXIONS SUR L'EUROPE !
L'Europe a été créée en dépit du bon sens…! Tout comme l'euro…!
Cette monnaie ne connaîtrait pas les problèmes actuels si une analyse objective avait été réalisée en amont, lors de la création de l'Europe, savoir:
1. Aucun état membre ne peut afficher un déficit budgétaire; à défaut, L'EUROPE NE POURRA VOIR LE JOUR.
2. Il aurait fallu "inscrire dans le marbre" cette obligation fondamentale.
Du fait de ladite obligation, chaque état devait comprendre que seules une gestion rigoureuse et la concurrence fiscale devaient s'imposer; à chaque état de prélever une part – la plus basse possible – sur leur secteur privé, afin de rester compétitif vis à vis de ses concurrents; les règles sociales suivent naturellement.
Au lieu de mettre en place, préalablement à toute avancée, ces principes, qui auraient permis d'éviter la crise actuelle de l'euro, nos technocrates et hommes politiques ont conçu une usine à gaz "fédéraliste" où il s'est avéré possible de faire n'importe quoi, le tout dans le cadre de structures collectivistes dignes de l'ex-URSS ..!
Ces "génies" ont oublié la barrière des LANGUES, ce qui nous interdisait déjà, à l'évidence, d'imiter les Américains..!
Les conséquences:
Presque tous les états membres ont emprunté en euro au maximum; la règle
consistait à vivre au dessus de ses moyens…! sans que personne ne s'en
inquiète…???!
Nous avons vu le résultat; tous les états faisant partie de l'Europe et utilisant l'euro sont, à l'exception de l'Allemagne, en faillite, compte tenu de leur gestion catastrophique des finances publiques.
Concernant l'Allemagne, il faut être prudent car des prêts bancaires très importants ont été consentis à certains autres pays Européens.
Comment ces pays pourront-ils rembourser….???
La situation actuelle globale ne peut, à mon sens, être redressée car le mal est trop profond et les décisions absurdes qui sont en train d'être décidées, vont AGGRAVER le phénomène.
Aucune mesure de soutien, tous les plans envisagés discutés par la BCE (fonds de stabilisation en tout genre) sont voués à l'échec car ils reposent sur une fuite en avant des dépenses basées et sur la création d'ARGENT VIRTUEL qui n'existe pas…! pourquoi imiter la FED….???
Une dévaluation de l'euro en l'état, ne semble pas possible puisqu'elle s'appliquerait à chaque Pays, sans tenir compte des vertueux et des autres….!
Dès lors, il resterait à organiser au plus vite la sortie de l'euro pour la totalité des états concernés.
Les conséquences:
1) Chaque état devra reprendre sa monnaie d'origine, négociera avec ses créanciers, et dévaluera celle-ci massivement, en fonction de l'importance de ses déficits et de sa mauvaise gestion et sera tenu d'imposer au minimum à ses banques des règles de bon sens strictes qui restent à inventer d'urgence.
2) Chaque Pays qui aura retrouvé sa liberté d'action se trouvera en concurrence directe avec les autres… état de fait sain sur le fond même si le niveau de vie de nombreuses populations sera, au départ, en chute libre..! (il faut bien réparer un jour et payer les erreurs de nos irresponsables).
3) Celui qui gérera le mieux ses finances publiques retrouvera peu à peu la croissance en développant, grâce à son SECTEUR PRIVÉ, ses exportations (recherche, créativité, etc…)
4) Le secteur privé retrouvera sa liberté de manœuvre – UNIQUEMENT si les prélèvements obligatoires sont limités à 30 % de la richesse créée et cela DE MANIÈRE DÉFINITIVE- et pourra à nouveau investir en fonction de la confiance retrouvée.
5) La création de valeurs tangibles permettra de retrouver la croissance, seul critère à considérer pour le bien être et le niveau de vie des populations.
6) Le développement des échanges commerciaux entre les différents pays du monde pourra fonctionner à nouveau, dès l'instant où le secteur privé ne sera plus entravé par des réglementations INUTILES, IMBÉCILES et PARALYSANTES.
A chaque Pays de démontrer qu'il peut être le meilleur ou le plus mauvais…!? seule une économie de marché libre, non entravée, peut mettre fin à tous les errements du passé et aux faillites….!
Nos gouvernants étant ce qu'ils sont ….! de nombreux référendums seront éminemment souhaitables pour les aider…. à éviter de recommencer les grosses bêtises.. à condition que les résultats soient pris en compte, ce qui n'a pas été le cas concernant l'Europe …..!?? voir le référendum du 29 Mai 2005
(l'on ne peut durablement se moquer des peuples…!)
Enfin, les dirigeants de l'Europe ne sont pas obligés de copier les mêmes "crétineries" mises en place par Monsieur Ben BERNANKE et ses successeurs, Présidents de la FED, qui sont en train d'emmener tranquillement le monde entier vers l'abîme…! en faisant "tourner au maximum" la planche à billets….!