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Les membres des cabinets de François Hollande et de Jean-Marc Ayrault : proches de l’ENA et très loin de l’entreprise

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Cette enquête porte sur 84 membres (parmi 94) des cabinets du Président et du Premier Ministre. C’est une armée d’énarques (+ 50 %), tandis que peu d’entre eux ont la moindre expérience de l’entreprise (8 %).

À l’heure où notre Président découvre (enfin !) la « gravité exceptionnelle de la crise » et où la presse l’exhorte à se réveiller, à agir en homme responsable et à prendre des décisions concrètes, on se demande ce qu’ont fait ces trois derniers mois les 40 conseillers qui composent son cabinet. Idem pour Jean-Marc Ayrault et ses 54 collaborateurs.

Ce sont pourtant ces personnes qui doivent assister les hommes à la tête de l’Etat dans leurs choix et s’assurer de la cohérence de la politique menée avec les ministères concernés. Les récents « couacs » et problèmes de communication ne plaident pas à leur avantage.

L’élite de l’élite

Pourtant, un tel vivier devrait être un atout pour le Président et le Premier ministre. Nous avons passé au crible leur curriculum vitae et pu reconstituer 84 CV complets sur les 94 personnes qui composent les deux cabinets. Parmi eux, 40 ont fait l’ENA. Peu d’employeurs en France peuvent se targuer d’avoir une si forte concentration de beaux esprits comme collaborateurs. De plus, ceux qui ne sont pas énarques n’ont pas à rougir de leurs formations. Ils ont tous fait de Grandes écoles (Sciences Po., HEC, Essec, Ecole normale, Polytechnique, etc.) ou de brillantes études à l’Université, notamment en Droit, quand ce n’est pas une combinaison des deux.

Plus précisément, sur les 8 collaborateurs les plus proches de François Hollande, 6 ont fait l’ENA et deux d’entre eux sont des amis de sa promotion « Voltaire ». Un seul a travaillé dans le secteur privé. Sur les 40 personnes qui composent son cabinet, près de la moitié sont passés par la prestigieuse école. En proportion, le cabinet de Jean-Marc Ayrault est moins gourmand en énarques (38%), mais tout aussi peu enclin à engager des collaborateurs venant de l’entreprise.

Cette faible concentration du privé est une triste réalité. 7,5% du cabinet de François Hollande en vient. Et moins de 10% dans le cabinet de Jean-Marc Ayrault, si l’on soustrait les quelques journalistes de carrière qui l’ont rejoint. A part quelques stages en entreprises, les conseillers les plus proches du pouvoir ne semblent pas très familiers avec ce concept – du moins en pratique –, point commun inhérent à la technocratie française, et ce, quelques soit les appartenances politiques. Ainsi, il est très surprenant d’apprendre que Pierre Bachelier-Iltis, conseiller technique aux affaires industrielles auprès du Premier ministre, n’est jamais passé par l’entreprise et a consacré sa carrière à l’administration. Aussi brillant soit-il, cette méconnaissance de l’industrie nous semble être un handicap à ce poste, un peu comme si vous étiez plombier et qu’on vous demandait d’être électricien. Les compétences théoriques ne suffisent pas.

La parité oubliée

La campagne a été aussi l’occasion de faire de belles promesses, comme la parité dans le monde politique. Et bien que le gouvernement, pour la première fois en France, respecte une parité parfaite dans l’attribution des postes aux ministères, ceci est loin d’être le cas dans les sphères plus feutrées des cabinets. Jean-Marc Ayrault s’est entouré de 54 collaborateurs à Matignon (c’est moins que François Fillon lors de la précédente législature). 13 d’entre eux sont des femmes, soit 24%. Le Président ne fait pas beaucoup mieux avec 75% d’hommes dans son cabinet. On a donc une « éthique » de façade. Ce vice de constitution ne fait pas oublier un autre vice, bien plus grave : l’absence de dirigeants vivant comme des Français moyens, connaissant les affres des fins de mois, pour leur ménage ou pou leur entreprise.

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9 commentaires

Anonyme 21 septembre 2012 - 8:38 pm

« Les énarques d’Hollande »
Pour diriger une entreprise il faut des entrepreneurs, des meneurs d’hommes, pas des énarques. L’entreprise France en a bien besoin. Ce nouveau Gouvernement est si loin de ces réalités!

Les femmes sont aussi indispensables car elles apportent ce que les hommes ne peuvent pourvoir dans la finesse et la réalités des enjeux!

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Anonyme 21 septembre 2012 - 11:39 pm

Ah les femmes !
Les femmes apportent quoi ?

Golda Meir et Tatcher aussi ? La trader qui a créé les produits dérivés qui ont engendré la crise aussi ?

Cette histoire de parité fatigue son homme. Parle-t-on de parité pour le ramassage des ordures ou le curage des égoûts ? Non. Uniquement pour les postes de prestige. Bizarre, hein ?

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Anonyme 22 septembre 2012 - 11:30 am

La parité.
Il y avait une institution paritaire : le mariage. Eon veut la détruire. C’est incohérent.

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Anonyme 22 septembre 2012 - 7:37 am

un plombier peut ètre un
un plombier peut ètre un électricien et vice versa leur travail en complémentarité leur permet de connaitre le travail de l’autre et de s’assister en cas de besoin

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Anonyme 24 septembre 2012 - 9:08 am

Effectivement, un plombier
Effectivement, un plombier peut tout à fait être un électricien et inversement. Encore faut-il qu’il ai pratiqué la discipline, que quelqu’un lui ai enseigné les règles de l’art (c.a.d. ce qu’il convient de faire et ce qu’il faut éviter de faire). Sans ce minimum, il est inconcevable que quelqu’un s’improvise professionnel dans n’importe lequel des métier duquel il n’aurait qu’une vague conception. Pour exemple, accepteriez-vous d’être défendu au tribunal par un plombier ?( sans aucun sens péjorarif à propos de ces métiers). J’en doute.

Il faudrait donc comme dit dans l’article que nos chers dirigeants descendent un peu sur terre pour constater de la dureté de la vie réelle du commun des français. Ils devraient passer deux ou trois mois à vivre comme un simple ouvrier qui a du mal a joindre les deux bouts avec toutes les charges qu’il a à endosser. Sans compter les nouvelles que ces « Dieux » concoctent à tout bout de champs pour que sur le papier et dans leur tête les choses soient correctes et qu’ils aient l’impression de bien diriger le pays. Oui, mais à quel prix? En étranglant et en saignant les forces qu’ils sont censés aider et protéger? Il y a là un paradoxe que nous, pauvres gens du peuple, avons bien du mal à comprendre. Mais, c’est sans doute parceque nous n’avons pas fait de grandes écoles et que nous ne sommes pas au fait des choses de l’Etat. Sans doute, oui. Mais ce que tout le monde voie, c’est ce qu’il reste dans le porte monnaie à la fin du mois. Et plus çà va moins çà va.

A quand le réveil? Un peuple exsangue s’est déjà réveillé il y a de celà quelques siècles envers un gouvernement qui le pressurait. La fuite en avant n’est pas une solution. On nous répète partout qu’il faut une gestion de bon père de famille. Que nos dirigeants appliquent ce principe de base etles choses iraient sans doute beaucoup mieux.

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Anonyme 23 septembre 2012 - 7:30 am

GOUVERNEMENT
Les membres du gouvernement ne prennent pas en compte la réalité , ils sont dans l’incapacité de prendre les bonnes décisions leur préoccupation première est de se débarrasser des projets de réforme de Sarkosy tant qu’ils seront focalisés sur cet objectif on avancera pas ! pourtant il y a urgence

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Anonyme 24 septembre 2012 - 9:09 am

Pas beaucoup de gens du
Pas beaucoup de gens du privé, mais beaucoup de professeurs dans le « qui somes nous de l’ IREF ».

Faites ce que je dis …

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Nicolas Lecaussin 24 septembre 2012 - 10:54 am

Vous avez raison sauf qu’il
Vous avez raison sauf qu’il existe quelques « petites » différences : nous ne vivons pas de l’argent public et nous ne consacrons pas notre temps à critiquer le privé (entreprises, chefs d’entreprise, « riches », etc…) Au contraire….

Cordialement,

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Anonyme 1 février 2013 - 8:09 pm

Incompétence TOTALE
Nos « dirigeants » seraient INCAPABLES de gérer une épicerie de quartier et se moquent de l’état dans lequel ils mettent le Pays.

« Moi ça va, que les autre crèvent dès l’instant qu’ils ME permettent de vivre » … en parasite(NDR)

FOUTEZ MOI CA DEHORS!

Curieux que les Français à l’étranger y étaient « considérés » jusque dans les années 1970, depuis cela se dégrade et aujourd’hui: mépris!

Honte d’être Français…grace à qui?

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