Hébété par l’avancée du Covid-19 comme 81 ans plus tôt par la percée des troupes allemandes dans les Ardennes, le pays de Pasteur contemple son armée sanitaire en déroute. Une fois de plus, la ligne Maginot n’a pas tenu ses promesses, une fois de plus c’est la débâcle. Hôpitaux au bord de la rupture, vaccin français reporté aux calendes grecques, série de confinements-reconfinements jouant avec les nerfs de nos compatriotes : notre pays est le seul membre permanent du conseil de sécurité de l’ONU à ne pas avoir de vaccin national, avec les conséquences en termes de souveraineté sanitaire que cela entraîne.
Il n’est pas opportun de faire le point ici sur les responsabilités de l’impréparation de notre système de santé, l’histoire s’en chargera. En revanche, le retard accumulé par notre pays dans le domaine de l’innovation pharmaceutique, la défaillance des financements publics de notre recherche et les faiblesses structurelles de la filière demeurent des éléments saillants que, comme souvent, la crise ne fait que révéler.