Dans le cadre d’une rencontre mondiale des Mouvements populaires tenue le 16 octobre, le pape François s’est aventuré sur le terrain économique de façon très politique. Avec une force et une clarté encore sans doute inégalée dans ses propos précédents, il a demandé de dépasser les modèles socio-économiques actuels, fondés sur le marché et la liberté des échanges, qualifiés de systèmes « écocides et génocidaires ». Pêle-mêle, il a, « au nom de Dieu » (répété dix fois), fustigé la mondialisation, requis la libération des brevets sur les vaccins, l’allègement de la dette des pays pauvres… Il a proposé la mise en place d’un revenu de base ou d’un salaire universel afin que chacun ait accès « aux biens les plus élémentaires de la vie », et une réduction de la journée de travail afin de faciliter l’accès aux emplois.
Economie collaborative
Le projet de loi de finance 2022 a été dévoilé fin septembre 2021, et il apparaît que le poids de l’aide au développement va encore s’accentuer pour les Français. Une occasion de s’interroger sur le bien-fondé de cette aide à plusieurs milliards d’euros.
Le numérique et ses ennemis : lever les obstacles à la libre exploitation des données
Résumé :
• La prolifération des données personnelles doit être accueillie avec optimisme. Elle permettra d’améliorer la condition des êtres humains dans une multitude de secteurs d’activité.
• Le marché du traitement des données personnelles ne comporte pas de déséquilibres commerciaux particuliers. Son succès et les études marketing révèlent au contraire que les services numériques financés en contrepartie de l’accès aux données personnelles des internautes génèrent une valeur inestimable pour ces derniers. Les services en question sont beaucoup plus valorisés que la vie privée concédée.
• Il est de la responsabilité des utilisateurs de s’informer sur le fonctionnement des plateformes, quitte à le faire au travers des leaders d’opinion, des vulgarisateurs ou d’autres tiers de confiance pour pallier les obstacles que la technicité des conditions d’utilisation fait peser sur leur compréhension.
• Les gouvernements doivent se contenter d’abolir les restrictions à la libre circulation et à la libre exploitation des données. Les efforts de l’Union européenne pour abolir les restrictions à la localisation et au transfert des données au sein de ses frontières doivent être salués. L’Union européenne doit cependant résister à la tentation de reproduire un protectionnisme numérique à ses frontières.
• Les réglementations relatives à la protection de la vie privée restent les obstacles les plus redoutables au déploiement d’une économie compétitive fondée sur les données. Avec sa réglementation, l’Europe nuit à sa compétitivité et risque de manquer la révolution des données. Nous proposons de remplacer la réglementation par une logique contractuelle où les normes de confidentialité seraient édictées par la libre-confrontation des producteurs et des consommateurs sur un marché libre des services numériques.
• Les missions des autorités de contrôle doivent être revues. La CNIL doit être privatisée pour devenir un tiers de confiance de droit commun opérant sur un marché de l’audit et de la certification des politiques de confidentialité ouvert à la concurrence. Ces tiers de confiance pourront vendre leurs services aux organisations qui opèrent sur des secteurs où il existe une véritable demande pour réduire les asymétries d’information et renforcer la confiance des utilisateurs vis-à-vis du traitement des données opéré par les entreprises.
Le secteur hôtelier a réalisé un chiffre exceptionnel au premier trimestre, démentant les prévisions alarmistes. Avec 32,5 millions de nuitées, il s’agit d’un record historique. Grâce à AirBnb ?
L’élection de Trump signifie le rejet des systèmes étatiques et l’aspiration à une libération de l’Etat sauf pour celui-ci à assurer la sécurité, intérieure et extérieure.
Uber, AirBnB, Le Bon Coin : L’Etat en guerre contre l’économie collaborative
Les plateformes en ligne d’annonces et de mise en relation entre particuliers, comme la plateforme de location de logements Airbnb ou le site de petites annonces Le Bon Coin, sont actuellement sous le feu des autorités. Après le maintien par le Sénat d’un amendement au projet de loi sur l’économie numérique qui souhaite contraindre ces plateformes à déclarer les revenus des particuliers concernés auprès de l’administration fiscale, la mairie de Paris vient de mettre en place une plateforme qui permet de dénoncer ses voisins s’ils louent leur appartement ou leur studio à des touristes, et l’Urssaf attaque Uber en justice pour requalifier ses chauffeurs en tant que salariés au lieu de leur statut d’indépendants à cause d’un lien de subordination supposé. Si on ajoute à cela le lobbying appuyé des différents secteurs économiques (comme l’hôtellerie, les services de taxis ou la SCNF) qui subissent la concurrence des services de partage, l’économie collaborative pourrait bien prendre du plomb dans l’aile dans les mois et années à venir.
La droite sénatoriale est saisie des mêmes démons fiscaux que la gauche. Aussitôt devenue majoritaire au Sénat, elle déploie à son tour son imagination pour trouver le moyen de taxer plus. Elle vise l’économie numérique bien sûr ! Les hommes politiques, de droite ou de gauche, ne supportent pas que les acteurs de l’économie puissent se passer d’eux et développer des modèles qui leur échappent. Au demeurant ses propositions méritent d’être examinées avec intérêt pour autant qu’elles se situeraient dans une refonte plus globale de la fiscalité.