Afin de pouvoir finaliser son budget 2021 et augmenter ses revenus, la mairie socialiste de Paris prévoit une augmentation drastique de diverses taxes. Elle souhaiterait aussi rendre payant le stationnement des deux roues.
Pour justifier cette hausse, le prétexte est tout trouvé : la gestion de la COVID-19, qui aurait coûté 800 millions d’euros à la ville. Mais le virus ne fait que masquer l’incompétence et la dépendance des élus parisiens à la drogue de la dette et de la taxation.
La dette de la ville va s’élever à plus de 7 milliards d’euros en 2021 ! Pour un budget avoisinant 10 milliards… La gestion de la ville lumière par les socialistes est une catastrophe. Et semble loin d’être terminée.
dette
« L’État français se finance désormais autant par l’endettement que par l’impôt »
Cette phrase est tirée du tome 1 du rapport général de la commission des finances du Sénat sur l’analyse des principaux équilibres (ou plutôt déséquilibres…) du projet de loi de finances pour 2021. Elle résume à elle seule l’étendue de la menace que fait peser sur nos têtes d’épargnants et de contribuables la dégradation fulgurante de nos finances publiques. Sur la seule année 2020, la dette de l’État devrait ainsi croître de 11,4 % après avoir dépassé au mois d’août, pour la première fois de son histoire, le seuil des 2 000 milliards d’euros. À titre de comparaison, l’encours de la dette de l’État était à peine supérieur à 1 000 milliards d’euros à la fin de l’année 2008, à la veille de la crise des subprimes.
C’est peu dire que le projet de loi de règlement du budget et d’approbation des comptes de l’année 2019, examiné le 10 juin par l’Assemblée nationale avant de l’être par le Sénat le 8 juillet prochain, apparaît en complet décalage avec l’ampleur alarmante des chiffres du troisième projet de loi de finances rectificative (PLFR 3), qui a vocation à être définitivement adopté à la fin du mois de juillet. Ainsi, le déficit public, qui s’élevait à 3 % du PIB à la fin de l’année 2019, devrait s’établir à 11,4 % fin 2020 selon le PLFR 3. L’endettement public, qui s’élevait à 98,1 % du PIB en 2019, devrait dépasser les 120 % à l’issue de l’année 2020. Quant aux recettes fiscales, si elles étaient en 2019 supérieures aux prévisions initiales, elles devraient cette année leur être inférieures d’environ 65 milliards d’euros.
Dans le cadre du plan Marshall, les Américains accordèrent des prêts de16,5 milliards de dollars (soit moins de 200 milliards d’aujourd’hui) aux Etats européens pour les aider à la reconstruction des villes et des installations bombardées. En échange, les Etats bénéficiaires devaient importer pour un montant équivalent d’équipements et de produits américains. Les deux parties s’entraidaient ainsi intelligemment. Mais le Covid 19 n’a pas été une guerre.
Cela fait des décennies que lorsqu’on veut fustiger la mesquinerie, la pusillanimité ou l’étroitesse de vue d’une personne qui déplait, on la traite systématiquement de « comptable » ou pire de « petit comptable », comme si pour tous ceux qui l’emploient ce qualificatif hautement péjoratif suffisait à clore définitivement toute discussion. Certes les milieux artistiques, dont on connaît bien l’appétence pour les chiffres, ont ouvert la voie, le cinéma en tête, mais depuis le dénigrement a fait florès dans la presse et les autres médias, ainsi que dans les milieux politiques, à chaque fois notamment que quelqu’un de bon sens ose s’élever contre une approche par trop exclusivement dépensière ou déraisonnable. C’est ainsi que le sociologue canadien, Mathieu Bock-Côté, voit dans nos comportements de « comptables » l’une des sources de l’immobilisme français et de cette résistance, voire même parfois de cette hostilité à la réforme, qui caractérisent notre pays.
Les dépenses publiques s’envolent. Les déficits aussi. Les propos apaisants des ministres concernés ne sont que poudre aux yeux. Et la présentation des budgets cherche à masquer les problèmes.
Anne Hidalgo, maire de Paris, est régulièrement citée pour sa catastrophique gestion de la capitale. Airy Routier et Nadia Le Brun viennent de publier un livre – « Sainte Anne ! Son vrai bilan » – aux éditions Albin Michel, dont Le Figaro Magazine s’est fait l’écho dans son édition du 7 septembre dernier. Des auteurs qui avaient déjà publié « Notre-Drame de Paris » en 2017.
Nos lecteurs se souviennent sans doute de notre article sur les faux en prévision publique, que nous avions justement dénoncés dans ces colonnes voici quelques mois. Dans la même veine, nous leur proposons aujourd’hui ce billet original sur « les comptes sociaux flottants », tout aussi perturbants, mais sans doute juridiquement moins répréhensibles dans la mesure où, le plus souvent, leurs auteurs donnent dans le cheminement de leurs incohérences la pénible impression de ne plus savoir eux-mêmes exactement où ils en sont.
Messieurs Darmanin et Lemaire se sont vantés d’un déficit public ramené à 2,5% sur 2018 contre 2,7% prévus par la loi de finances initiale et d’une dette publique stabilisée à 2 315 Mds €, soit 98,4% du PIB. Faut-il vraiment s’en réjouir ?
À l’heure où l’exagération insensée des taxes sur le carburant dresse la France des périphéries et des campagnes désertées par nos services publics contre la France des métropoles abondamment pourvue en transports collectifs de toutes sortes, il est peut-être temps de rappeler quelques chiffres qui, au regard de l’importante question de la mobilité, justifient très largement la protestation qui gronde. Contrairement aux apparences, ces chiffres ne posent pas seulement des questions d’impôt (I) et de coûts (II), ils interrogent aussi sur la mise en friche de l’aménagement du territoire (III) et plus largement encore sur l’avenir même du pays (IV).