L’offensive de la Maison-Blanche à grand renfort de droits de douane, arme supposément magique pour créer un nouvel ordre commercial international, pousse les partenaires et rivaux des Etats-Unis à ne pas rester inertes. Après qu’un communiqué commun des dix membres de l’ASEAN (association des pays d’Asie du Sud-Est, Indonésie, Malaisie, Philippines, Singapour, Thaïlande, Bruneï, Laos, Birmanie, Cambodge), ainsi que la Chine, le Japon et la Corée du sud, a appelé à lutter contre le protectionnisme, ébauche d’une synchronisation de leur action sur ce sujet de ces trois derniers pays aux relations pourtant peu amicales habituellement, le Royaume-Uni et l’Inde ont annoncé mardi un accord de libre-échange.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer a salué un accord “majeur”, présenté par Londres comme le plus ambitieux depuis le Brexit, même si les deux pays ne sont pas des partenaires cruciaux l’un pour l’autre, au 16ème et 17ème rang respectivement. Le Premier ministre indien Narendra Modi a salué un accord de libre-échange “ambitieux et mutuellement bénéfique”. Cet accord entre la sixième économie mondiale, la Britannique, et l’Inde, la septième appelée à monter au troisième rang d’ici trois ans selon Londres, contribuera à “catalyser le commerce, l’investissement, la croissance, la création d’emplois et l’innovation dans nos deux économies”, a-t-il déclaré. Ironie du sort, parallèlement, on apprenait que le déficit commercial des États-Unis, que l’offensive protectionniste de Donald Trump a pour but de réduire, a atteint un nouveau record en mars, selon des données officielles. Le mois dernier, la balance commerciale américaine s’est creusée de 14% sur un mois, pour atteindre un déficit de 140,5 milliards de dollars, ce qui peut toutefois s’expliquer par une ruée vers les importations avant l’entrée en vigueur de nouveaux droits de douane.
La Chine a estimé mardi que les droits de douane américains représentent “d’énormes risques sans précédent” pour l’économie mondiale dans un article publié sur le site de son ministère. Pékin a estimé que c’était « le résultat d’un certain pays” (qui) a lancé des guerres tarifaires et commerciales. “La situation internationale actuelle est de plus en plus turbulente et chaotique, l’unilatéralisme et le protectionnisme sont en pleine ascension”, a-t-il ajouté.