Le chef du parti conservateur CDU, Friedrich Merz, a été élu chancelier par le Bundestag, mardi, mais seulement au deuxième tour, ce qui est sans précédent dans l’Allemagne moderne. Au premier tour, il n’avait obtenu que 310 sur 630 députés, à six voix de la majorité absolue requise, alors qu’il pouvait compter sur 628 voix en additionnant le nombre de députés CDU-CSU et SPD, puisque ce dernier, à la tête du gouvernement jusqu’aux législatives anticipées de février, a formé une coalition formalisée lundi avec la CDU. Près de 18 députés avaient donc « trahi » lors de ce scrutin à bulletin secret. Une gifle donc pour le nouveau chancelier, qui montre combien sa position politique est fragile et augure d’un mandat compliqué. Non reçu – une défaite historique, a commenté le site du magazine Spiegel après ce coup de théâtre qui a sidéré l’Allemagne. Le vote qui devait au départ n’être pour lui qu’une formalité, a tourné à l’humiliation publique.
Certes, les choses sont rentrées dans l’ordre au deuxième tour, avec 325 voix pour Friedrich Merz, mais cet accroc laissera des traces et des suspicions, voire la tentation de règlements de comptes au sein des deux partis au pouvoir. Surtout, l’échec au premier tour du chancelier illustre les divergences entre le CDU et le SPD ; pour s’assurer le soutien du centre gauche, Friedrich Merz a dû nettement édulcorer sa plate-forme programmatique, donnant l’impression à nombre d’électeurs de droite d’avoir été trahis. A tel point que sa popularité est en chute libre, une majorité d’Allemands jugeant qu’il n’est pas apte à être chancelier, tandis que le parti d’extrême droite, aligné sur le Kremlin, est en plein essor ; les sondages récents le classent même à la première place… mais une majorité d’Allemands souhaite son interdiction !
Friedrich Merz fait probablement les frais, dans son propre camp conservateur, de sa décision récente d’assouplir les règles budgétaires très strictes du pays pour pouvoir financer son vaste programme de réarmement et de modernisation du pays à hauteur de centaines de milliards d’euros, à rebours de ses engagements pré-électoraux. Il s’est dit aussi disposé à faire livrer des missiles Taurus à l’Ukraine, alors que le SPD s’y refusait quand il était au pouvoir. Sur le plan intérieur, Friedrich Merz entend faire reculer l’AfD en se montrant dur sur l’immigration, au risque de tensions avec le SPD, plus favorable à des frontières ouvertes. Avec les portefeuilles des Finances, revenu à Lars Klingbeil, et de la Défense où reste le sortant Boris Pistorius, le parti social-démocrate a les moyens de peser sur la politique du prochain gouvernement.
2 commentaires
Les ”majorités” faites de bric et de broc ne peuvent avoir qu’un avenir incertain. Seules celles d’UNION NATIONALE prenant en compte tous les problèmes de la société peuvent exister durablement.
Alexandre Dumas a bien écrit TOUS POUR UN et non tous contre un…
Je pense, quant à moi, que les coalitions ont un avenir limité dans le temps.
En effet cette reconnaissance façiale ne servira à rien car la plupart du temps sur des actes illégaux commis,les individus sont masqués.
Par contre un renforcement des peines avec exécution immédiate serait efficace à condition que l’argent prévu pour des appareils inutiles et chers, soit donné au Ministère de la Justice pour plus de Magistrats et de places en prison, afin que les policiers ne travaillent pas pour rien.
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