Tout le monde connaît le célèbre sketch des Inconnus sur les chasseurs. « Qu’est-ce qu’un bon chasseur ? Eh bien, un bon chasseur, c’est celui qui tire… » Et « Qu’est-ce qu’un mauvais chasseur ? Un mauvais chasseur, c’est celui qui…tire…mais bon, il tire quoi, mais ce n’est pas pareil ». C’est un peu la même chose avec le populisme. Les politiques et les élites « progressistes » considèrent que tout ce qui les contredit est forcément « populiste ». En général, il faut se rendre à l’évidence, il s’agit de tout ce qui se réclame de la droite ou qui, du moins, n’est pas de gauche. On veut bien faire quelques concessions idéologiques et accepter le fait que Jean-Luc Mélenchon soit un « populiste » – on tolère même, à la limite, sa violence verbale et ses joutes démagogiques. Dans ces milieux où la bonne conscience règne, on va jusqu’à faire l’impasse sur les similitudes évidentes entre son programme économique et celui de Marine Le Pen. Si l’on remplace les « immigrés » par les « riches », la copie devient parfaite.
Démocratie
A la suite de notre étude sur les rémunérations et avantages exorbitants des fonctionnaires de l’Assemblée nationale, M. François de Rugy, alors président de l’Assemblée nationale, nous a envoyé un courrier dont texte ci-joint en lien. Nous lui avons fait parvenir notre réponse et nous reproduisons ci-après le courrier que nous avons adressé à son successeur, Monsieur Richard Ferrand, sachant que nous sommes plus que jamais confortés dans nos constats à la suite de l’enquête qui a été menée par un journaliste du magazine Challenges.
Emmanuel Macron avait promis une révision constitutionnelle dès la première année de son mandat. Il va peut-être parvenir à faire voter un projet partiel qui mélange des questions relevant presque du détail, comme la suppression du droit accordé aux anciens présidents de la République de siéger au Conseil constitutionnel, avec des questions plus importantes comme celle de la réforme du Conseil de la magistrature. Plutôt que de le supprimer, il cherche à rénover le conseil économique et social qui a surtout prouvé son inutilité depuis sa création en 1958 sinon pour recaser les déchus de la République. Mais de manière plus grave, il réécrit l’article 1 de la Constitution et dénature celle-ci.
Le numérique et ses ennemis : lever les obstacles à la libre exploitation des données
Résumé :
• La prolifération des données personnelles doit être accueillie avec optimisme. Elle permettra d’améliorer la condition des êtres humains dans une multitude de secteurs d’activité.
• Le marché du traitement des données personnelles ne comporte pas de déséquilibres commerciaux particuliers. Son succès et les études marketing révèlent au contraire que les services numériques financés en contrepartie de l’accès aux données personnelles des internautes génèrent une valeur inestimable pour ces derniers. Les services en question sont beaucoup plus valorisés que la vie privée concédée.
• Il est de la responsabilité des utilisateurs de s’informer sur le fonctionnement des plateformes, quitte à le faire au travers des leaders d’opinion, des vulgarisateurs ou d’autres tiers de confiance pour pallier les obstacles que la technicité des conditions d’utilisation fait peser sur leur compréhension.
• Les gouvernements doivent se contenter d’abolir les restrictions à la libre circulation et à la libre exploitation des données. Les efforts de l’Union européenne pour abolir les restrictions à la localisation et au transfert des données au sein de ses frontières doivent être salués. L’Union européenne doit cependant résister à la tentation de reproduire un protectionnisme numérique à ses frontières.
• Les réglementations relatives à la protection de la vie privée restent les obstacles les plus redoutables au déploiement d’une économie compétitive fondée sur les données. Avec sa réglementation, l’Europe nuit à sa compétitivité et risque de manquer la révolution des données. Nous proposons de remplacer la réglementation par une logique contractuelle où les normes de confidentialité seraient édictées par la libre-confrontation des producteurs et des consommateurs sur un marché libre des services numériques.
• Les missions des autorités de contrôle doivent être revues. La CNIL doit être privatisée pour devenir un tiers de confiance de droit commun opérant sur un marché de l’audit et de la certification des politiques de confidentialité ouvert à la concurrence. Ces tiers de confiance pourront vendre leurs services aux organisations qui opèrent sur des secteurs où il existe une véritable demande pour réduire les asymétries d’information et renforcer la confiance des utilisateurs vis-à-vis du traitement des données opéré par les entreprises.
Jean-François Revel a publié ses Mémoires en janvier 1997 sous le titre Le voleur dans la maison vide (Plon). Grâce à son ancien éditeur et ami, Laurent Theis, ce volume est à nouveau publié (collection Bouquins chez Robert Laffont) dans une édition intégrale comprenant plusieurs textes inédits ainsi qu’une série d’entretiens avec Revel. Résistant, normalien, d’abord marxiste, ensuite libéral, candidat socialiste à Neuilly avec la bénédiction de Mitterrand, défenseur de la révolution conservatrice américaine (qu’il a d’ailleurs anticipée), romancier sans le moindre succès, critique et historien d’art, spécialiste en gastronomie, philosophe et pamphlétaire surtout, Revel a été une véritable encyclopédie.
31ème pour les libertés personnelles, 52ème pour les libertés économiques, la France ne brille toujours pas dans le classement mondial des libertés humaines. Établi chaque année depuis 2008 par un consortium de think-tanks dont le CATO Institute, le Fraser Institute et la Friedrich Naumann Foundation for Freedom, le classement est toujours aussi accablant pour le pays des droits de l’homme.
La réforme de la Constitution semble déjà semer la confusion alors qu’elle ne paraît guère urgente. Il y aurait déjà bien des reformes à opérer dans nos institutions sans avoir besoin de bouleverser une constitution et nos lois organiques qui avec leurs défauts et leurs qualités ont fait leurs preuves de stabilité.
Dans deux essais célèbres, l’Absolutisme inefficace et La tentation totalitaire, Jean-François Revel s’étonne du penchant des hommes en général, des intellectuels et des politiques en particulier, à préférer l’autoritarisme aux libertés, la dictature « douce » à démocratie libérale. En effet, en France, à gauche ou à droite, on n’hésite pas à faire des clins d’œil à d’autres formes d’organisation politique et économique en prétextant l’échec du système libéral malgré l’échec et la faillite des économies dirigées et des régimes dictatoriaux au XXe siècle.
En utilisant des critères comme le PIB/habitant, l’indice de santé, l’espérance de vie, la générosité, le niveau de corruption, etc…, le classement du « bonheur » par pays donne des résultats très intéressants.
Quelle est la mission des entreprises ? Depuis que le monde est monde, l’entreprise a vocation à fournir des biens et services à ses clients. Elle contribue largement ainsi au bien commun en mettant à disposition de tous de quoi répondre à leurs besoins. Et ce qui motive l’entrepreneur dans son aventure est notamment la recherche d’un profit. Mais désormais, et par un dévoiement de la pensée et de l’action, il faudrait que l’entreprise serve autrement l’intérêt général en incluant des objectifs sociaux, moraux, voire politiques, dans les voies et moyens qu’elle met en œuvre et dans l’objet social des sociétés. Il y a là une confusion nuisible à l’entreprise et, par là, au bien commun lui-même.