Cela fait plusieurs mois que nous recevons régulièrement, au bureau de l’IREF, des dizaines d’exemplaires d’une revue de propagande chinoise intitulée « Dialogue Chine-France ». Son but est simple : faire de la publicité pour la Chine et en vanter les mérites, en occultant bien entendu, tout ce qui peut se passer de moins avouable dans une dictature qui reste, politiquement, de nature marxiste. Que les Chinois tentent d’approcher un think tank comme le nôtre n’est pas vraiment étonnant. Ils se disent que la proie est facile, l’argent manque en France pour des instituts qui ne reçoivent pas de subventions publiques. Et très probablement, certains ont succombé à la tentation. Plus grave est le fait que des médias importants, quotidiens, magazines… publient des pages entières de pub réalisée par les organes de propagande du Parti communiste chinois. Cette propagande est même « complétée » dans certains journaux par des articles bien orientés des correspondants, qui semblent écrits par le bureau du Parti à Pékin plutôt que par un journaliste dont le rôle est d’informer les lecteurs.
Chine
Les récentes mesures prises par la Chine pour sécuriser ses chaînes d’approvisionnement, renforcer ses alliances et consolider son armée ont clairement montré qu’elle considérait le conflit avec l’Occident comme une possibilité. Son nouveau plan quinquennal va développer des politiques destinées à la protéger des effets négatifs possibles de la concurrence entre grandes puissances. La prochaine administration à Washington ferait bien de faire preuve de force.
L’ordre géopolitique hérité de la Seconde Guerre mondiale subit des transformations importantes dans chaque partie du monde. Si l’Europe a focalisé l’attention au début du XXème siècle et le Moyen-Orient au sortir de la guerre froide, c’est l’Asie-Pacifique qui est au cœur des débats au XXIème siècle depuis le « pivot vers l’Asie » voulu par Obama. Cela s’explique par son poids démographique, économique et bien sûr par la montée de la superpuissance chinoise.
Face à l’hégémonie chinoise, et aux problèmes que cela implique pour ses voisins, un nouvel axe libéral s’esquisse, comme le montre le développement du Quad (Quadrilateral Defence Coordination Group), un forum stratégique informel composé de l’Inde, du Japon, de l’Australie et des Etats-Unis.
La dictature chinoise sévit : le parlement hongkongais perd son caractère démocratique
Quatre députés pro-démocratie hongkongais ont été démis de leur mandat cette semaine par les autorités locales sous le contrôle du Parti communiste chinois. La possibilité pour la Chine d’exclure les députés s’opposant à son emprise sur Hong Kong découle de la loi de sécurité nationale adoptée en juin. Comme le montrent les événements de cette semaine, cette loi, qui donne quasi tous les pouvoirs de sécurité nationale avec tout le pouvoir qu’elle donne à Pékin, semble avoir définitivement enterré la démocratie à Honk-Kong. Elle a détruit le système judiciaire démocratique du Territoire, basé sur une division des pouvoirs propre au Common Law anglo-saxonne.
Alors qu’approchent les élections américaines et que le camp des Républicains a promis de « pilonner la Chine jusqu’aux élections », quel bilan peut-on dresser des politiques économiques de l’administration Trump à l’égard de la deuxième puissance économique mondiale ?
Depuis sa candidature à l’élection présidentielle de 2016, Donald Trump a porté et développé la critique de la Chine dans son pays. L’image de l’Empire du milieu s’est fortement dégradée dans la société américaine (et dans beaucoup d’autres pays) ces dernières années. En cause notamment: les transferts de technologie imposés aux entreprises américaines implantées en Chine, les atteintes à la concurrence par les entreprises contrôlées par le gouvernement, ou encore les politiques de dévaluation compétitive. Les pertes économiques causées par ces pratiques chinoises sont absolument saisissantes. Par exemple, concernant la propriété intellectuelle, ce que la Chine a volé aux États-Unis représenterait une perte estimée entre 225 et 600 milliards de dollars. Selon certaines estimations, une amélioration de la protection des droits de propriété américains en Chine pourrait créer près d’un million d’emplois aux États-Unis. Il est donc crucial pour les Etats-Unis d’agir contre ces pratiques.
En juillet 2020, une délégation de 90 personnes menée par le président du Sénat tchèque, Milos Vystrcil, est allée rencontrer les dirigeants de Taiwan. Un événement assez peu commenté par les médias français mais qui est en soi un acte diplomatique important pour l’Europe car cette délégation visait avant tout à renforcer les liens bilatéraux, particulièrement en matière de commerce, entre la République tchèque et Taiwan. Mais elle a aussi provoqué une vive colère de la part de la Chine qui considère que Taiwan fait partie de son territoire. Ce rapprochement entre les Tchèques et Taiwan devrait servir d’exemple pour la politique des pays occidentaux s’ils veulent faire face à la Chine.
Plutôt que de se coucher devant l’omnipotence chinoise au nom de quelques intérêts industriels immédiats, l’Europe doit défendre ses valeurs. Les dirigeants européens et les organisations de Bruxelles auraient du la condamner ne serait-ce que symboliquement. On le fait avec la Russie de Poutine, il n’y a pas de raison de ne pas agir de la sorte avec la Chine de Xi Jinping. Dans l’intérêt de tout le monde.
La Chine poursuit sa politique totalitaire pour bâillonner la liberté. Le 30 décembre, le pasteur Wang Yi a été condamné à neuf ans de prison parce que sa congrégation était trop connue. Il y aurait eu plus de 10 000 arrestations de chrétiens ou, accessoirement, autres croyants en 2019. La loi interdit aux mineurs d’entrer dans les églises, même dans celles qui ont fait allégeance au Parti. L’accord conclu imprudemment en septembre 2018 entre le Vatican et Pékin pour intégrer l’Eglise souterraine, fidèle à sa foi, dans l’Eglise inféodée au pouvoir n’a donc été qu’un piège. Le Directeur exécutif de l’ONG des droits humains HRW, refoulé en janvier sur ordre de Pékin du territoire de Hong Kong, a été à Washington pour présenter son dernier rapport sur la situation du million de Ouïgours du Xinjiang internés dans des camps de « rééducation » : « l’offensive la plus intense du gouvernement chinois contre le système international de protection des droits humains » a-t-il dit. Mais les camps eux-mêmes ne sont que le reflet d’une politique attentatoire à tous les droits humains les plus élémentaires, qui surveille tous les individus, les note, les punit, les exproprie… dans la pure tradition maoïste.
Trente après la chute du mur de Berlin et la fin du communisme, un peuple lutte aujourd’hui farouchement pour ses libertés. Les Hongkongais ne veulent pas céder aux pressions du dictateur chinois et se battent, au risque de leur vie, pour préserver l’autonomie, synonyme de liberté.
Le président américain a souvent de la suite dans les idées et concernant sa guerre commerciale contre la Chine, ses arguments sont justes. La Chine ne respecte pas les règles du commerce international, ses entreprises sont dans leur très grande majorité détenues et subventionnées par l’Etat, le pays se moque de la propriété intellectuelle et s‘adonne au vol des brevets sans le moindre état d’âme. Ces pratiques ont toujours été la marque déposée des pays communistes et la Chine ne les a jamais abandonnées. Notre pays en est aussi victime. Une enquête du Figaro réalisée l’année dernière montre très bien la manière dont l’espionnage économique chinois vise la France qui devrait d’ailleurs soutenir Trump dans ses initiatives.