Le Pacte de stabilité et de croissance définissant les règles budgétaires des États membres de l’UE va être révisé par la Commission européenne dans les mois qui viennent. Plus particulièrement, ses membres souhaitent créer une distinction entre les dépenses dites « courantes » et les dépenses dites « d’investissement » qui n’existe pas aujourd’hui.
L’investissement public a en effet chuté au cours des 30 dernières années au profit des dépenses courantes. Une révision des règles budgétaires permettrait de ne plus comptabiliser les dépenses d’investissements dans le déficit budgétaire (qui doit être inférieur à 3 % du PIB) et la dette (qui doit être inférieure à 60% du PIB).
Favoriser l’investissement est louable à l’heure de la crise, mais la Commission européenne doit s’assurer, en contrepartie que les dépenses courantes diminuent. Les règles actuelles étant largement bafouées par certains pays dont la France depuis bien longtemps, on peut craindre qu’un renouvellement du Pacte de stabilité et de croissance ne soit qu’un moyen pour permettre plus de dépenses étatiques courantes, d’autant que la frontière entre investissements et dépenses courantes n’est parfois pas claire.