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Vendre les participations de l’État, c’est bien ; réduire son périmètre d’intervention, c’est mieux

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Olivia Grégoire, Gérald Darmanin et Mathieu Lefèvre ont fait paraître une tribune avec 20 autres députés Renaissance qui a fait un certain bruit (La Tribune dimanche). Son intitulé (« Que l’État vende 10 % de ses participations ») est un peu trompeur parce qu’il ne recouvre qu’une partie du contenu de l’article.

« Cédons des participations » de l’État, précisément un dixième, qui représenteraient au total « 180 milliards d’euros dans les entreprises cotées », soit, si l’on comprend bien, 18 milliards de cessions. Les députés se demandent en effet pour quelle raison l’État conserverait des actions de Stellantis, d’Orange ou encore de La Française des Jeux.

Laurent Saint-Martin, le ministre du Budget, n’a pas écarté la proposition, tout en déclarant qu’il fallait faire la balance entre le manque à gagner en dividendes (2,34 milliards d’euros de dividendes en 2023, dont 1,6 milliard pour les 10 sociétés cotées) et le gain des cessions de parts pour l’État. Les députés macronistes, échaudés sans doute par leur audace, avaient d’ailleurs tout de suite mis de l’eau dans leur vin en ne faisant référence qu’à la cession de « quelques participations ».

Les réactions ont été autrement plus fraîches par ailleurs, même dans la presse de droite puisque Le Figaro n’a rien trouvé de mieux que de titrer son bref article des pages « économie » : « Darmanin incite l’Etat actionnaire à vendre ses bijoux de famille ». Le quotidien n’a pas toutefois précisé que les cessions de parts sont courantes au sein de la machine étatique depuis des décennies, par exemple Safran en 2015 et en 2018 (mais moins depuis quelques années). L’Agence des participations de l’État a d’ailleurs pour mission de gérer le portefeuille des participations de l’État.

Le quotidien n’a pas plus précisé que les députés avaient commis une erreur en citant le chiffre de « 180 milliards d’euros de participations dans des entreprises cotées ». En réalité, le portefeuille est bien de 180 milliards mais pour le total des 85 entreprises concernées dont 50 milliards environ pour les 10 entreprises cotées en bourse (BFM Bourse, 21 octobre 2024). Mais Gérald Darmanin peut être excusé : il n’a jamais été ministre de l’Action et des Comptes publics entre 2017 et 2020 ou du moins personne ne s’en souvient…

Comme le précisent les députés Renaissance, la loi Pacte de 2019 traitait déjà de la question. Précisément, elle prévoyait des cessions de participations de l’État, tout en appelant au « renforcement de l’État régulateur », un « en même temps » typiquement macronien ! Mais les cessions de participations ont depuis fait long feu…

Il est cependant regrettable que la polémique sur les cessions de participations de l’État ait masqué l’apport principal de la tribune des députés Renaissance. En effet, ils ont appelé à des « réformes structurelles » et, à deux reprises, à la « réduction du périmètre de l’État ». Certes, on pourrait aisément les taquiner en soulignant leur inaction au pouvoir, mais ne boudons pas notre plaisir. Que des députés macronistes, fussent-ils issus de la « droite sociale », réussissent enfin à comprendre que notre problème ne gît pas dans la diminution des dépenses publiques ou dans la hausse des impôts, mais préalablement dans la délimitation des fonctions de l’État, est remarquable.

Par un tir groupé, c’est exactement ce que disait sur ce point fondamental David Lisnard dans un entretien donné au Parisien le même jour (« Je déplore un conformisme budgétaire », 20 octobre 2024). Le maire libéral de Cannes constatait que le gouvernement Barnier était confronté à une alternative : mener une louable « politique de rupture » ou bien s’enfoncer dans « le fiscalisme et l’interventionnisme » à l’image de l’ensemble de « la classe politique française ». « Il faut réduire le périmètre d’intervention de l’État », martelait-il, avant de ridiculiser l’entrée de la puissance publique dans le capital de la filiale de Sanofi à la suite de l’affaire du Doliprane, affaire qui a démontré une fois encore la nullité économique et l’anti-américanisme foncier de nombre d’hommes politiques français de tous bords.

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5 commentaires

Jean-Aymar de Sékonla 25 octobre 2024 - 8:03 am

Si les actions détenues par l’état rapportent plus que la dette qui les finance alors BINGO!, l’état n’a qu’a quintupler son endettement pour acquérir des actions qui rapportent et le problème est réglé!
Y a pas à dire, nos politiques sont vraiment géniaux. Quelle chance pour la France!

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Régis 25 octobre 2024 - 8:06 am

Vendre les participations de l’état! C »est pour cela que Macron a troqué sa place chez Rothschild pour celle de Président : son tiroir caisse à l’étranger en attend de grosses commissions! Darmanin continue à lui servir la soupe et espère prendre la relève !

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ollivier 25 octobre 2024 - 11:42 am

comme cela a été fait pour EDF à une époque. Aujourd’hui l’état rachète les actions.
Alors à toutes ces âneries.Moi quand j’ai des difficultés financières je commence par faire des économies. Je ne vais pleurer chez mon patron pour lui demander une augmentation parce que je suis un mauvais gestionnaire.

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brenot 25 octobre 2024 - 11:51 am

L’Etat pourrait aussi examiner la cession d’une partie du parc HLM;Un vrai débat juridique sur la propriété.La Grande Bretagne et l’Allemagne l’on déjà fais-nous avons ainsi le recul sur les précautions à prendre.Il est question de milliards d’euros….ce serait l’occasion de repenser la mission du logement social aujourd’hui en pleine contradiction au regard de sa mission d’origine et son activité actuelle.

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brenot 25 octobre 2024 - 11:52 am

L’Etat pourrait aussi examiner la cession d’une partie du parc HLM;Un vrai débat juridique sur la propriété.La Grande Bretagne et l’Allemagne l’on déjà fait-nous avons ainsi le recul sur les précautions à prendre.Il est question de milliards d’euros….ce serait l’occasion de repenser la mission du logement social aujourd’hui en pleine contradiction au regard de sa mission d’origine et son activité actuelle.

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