Avec les événements de ces derniers jours, l’espoir de paix en Ukraine semble s’éloigner. L’administration Trump dit vouloir un accord de paix rapide, mais sans fournir de garanties de sécurité. L’Ukraine n’accorde aucune confiance à la Russie de Poutine. A raison, car depuis la fin de la guerre froide, les relations diplomatiques entre les deux pays sont une suite de promesses non tenues par la Russie. Le Wall Street Journal résume tout cela dans un éditorial, dont nous vous proposons quelques extraits.
Tout a commencé en 1994 avec le mémorandum de Budapest. L’Ukraine a renoncé à ses armes nucléaires en échange de garanties de sécurité de la part des États-Unis, du Royaume-Uni et de la Russie. Moscou a explicitement promis de respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de l’Ukraine et de s’abstenir de toute coercition économique.
En 2003, la Russie a commencé à construire un barrage sur la petite île ukrainienne de Tuzla, sans avertissement ni autorisation de Kyiv. L’Ukraine a réagi à cette violation territoriale en déployant des troupes, et la crise ne s’est résorbée que lorsque le président ukrainien Leonid Kuchma a accepté un compromis avec M. Poutine, dans des conditions favorables à Moscou. Après cela, l’Ukraine a cherché à resserrer ses liens politiques et économiques avec l’Europe occidentale. Moscou a eu recours à l’extorsion énergétique pour attirer Kyiv dans son orbite et a militarisé ses liens commerciaux avec l’Ukraine.
En 2013, Moscou a bloqué les exportations ukrainiennes à la frontière et proposé un financement au gouvernement ukrainien pour l’inciter à une meilleure coopération. Le président, Viktor Ianoukovitch, a accepté cette coercition économique et s’est retiré d’un accord d’association politique et de libre-échange avec l’Union européenne en novembre 2013. Une décision qui a provoqué des manifestations de masse en Ukraine. M. Ianoukovitch a abdiqué et s’est réfugié en Russie en février 2014. La Russie a alors réagi en envoyant des troupes masquées et s’est emparée de la Crimée et du port stratégique de Sébastopol. La même année, elle a armé des séparatistes pro-russes qui ont lancé une guerre dans la région du Donbass, à l’est de l’Ukraine, et ont mis la main sur une grande partie de deux provinces orientales. Le Kremlin a affirmé que son armée n’était pas impliquée dans les combats dans l’est de l’Ukraine, mais c’était fauxai. Par exemple, près de 300 véhicules militaires russes ont été repérés dans et autour de la ville d’Ilovaisk, dans la province de Donetsk, au cours de l’été 2014.
Les Ukrainiens qui cherchaient à libérer Ilovaisk ont été encerclés en août 2014 par les forces russes. M. Poutine a personnellement appelé à la création d’un « corridor humanitaire » afin que les troupes ukrainiennes puissent se réfugier en lieu sûr. Mais après que les Ukrainiens ont déposé les armes, les Russes ont tendu une embuscade et massacré plus de 360 soldats qui battaient en retraite.
La Russie a pris l’initiative militaire dans l’est de l’Ukraine après Ilovaisk, mais Barack Obama a refusé d’apporter à l’Ukraine qui aurait pu contrer cette offensive. ue Washington et l’Europe ont poussé Kyiv à négocier un cessez-le-feu. L’Ukraine a accepté, sous la pression des États-Unis et de l’Allemagne, l’accord de Minsk fin 2014 qui promettait un cessez-le-feu. Cet accord n’a pas tenu.  Début 2015, l’Ukraine a accepté l’accord de Minsk II. La Russie a ensuite affirmé qu’elle n’était pas partie prenante dans ce nouvel accord et qu’il ne concernait que l’Ukraine et les séparatistes russes du Donbass. Dans le même temps, le Kremlin a installé des armes lourdes dans le Donbass en préparation de ce qui est devenu l’invasion de 2022.
L’invasion russe qui a débuté en février 2022 avait pour but de décapiter le gouvernement de Kyiv et de contrôler ensuite le pays. Le président Volodymyr Zelensky a refusé l’offre des États-Unis de l’aider à fuir le pays, et les forces ukrainiennes ont repoussé le siège de Kyiv. La Russie a alors adopté sa stratégie actuelle, qui consiste à attaquer des cibles civiles depuis les airs tout en progressant dans l’est du pays au prix d’énormes pertes.
Aujourd’hui, M. Poutine se dit ouvert à un accord de paix. Mais le point de vue de l’Ukraine est résumé par Mykola Bielieskov, de l’Institut national d’études stratégiques de Kyiv : « La Russie ne respecte que deux types d’accords : ceux qui sont soutenus par le pouvoir ou ceux qui sont dans l’intérêt de la Russie. Malheureusement, l’Ukraine ne peut prétendre à aucun de ces deux types d’accords. »
Lorsque les Ukrainiens disent qu’ils veulent des garanties de sécurité crédibles de la part de l’Europe et des États-Unis, c’est pour cette raison. Ils savent qu’un autre « cessez-le-feu », une sorte de Minsk III, ne ferait que donner à Poutine un répit pour repréparer son armée et son pays à une nouvelle attaque.
7 commentaires
Parole de pute !
je parle de celle de poutine…
Je que les Ukrainiens ont raison car on ne peut pas faire confiance aux russes de tous temps ils sont été fourbes.
Je pense que Trump à peur de la russie,mais ce n’est pas je pense la majorité des Américains du moins je l’espère
Enfin continuons à soutenir l’Ukraine et surtout une Europe de la défense
Fine analyse des étapes successives. Mais vous glissez un peu vite sur l'”accord de Minsk fin 2014 qui promettait un cessez-le-feu. Cet accord n’a pas tenu”.Il n’a pas tenu ! Voir entre autres Mme Merkel et M Hollande .
Enfin, aucune mention du motif du refus de l’ UE d’admettre l’Ukraine . A savoir ” Corruption excessive”.
l’accord, signé par les Ukrainiens avec le pistolet sur la tempe, n’a pas été tenu par les Russes qui, de toute façon, ont violé le mémorandum de Budapest.
A’MERIQ ne sera pas accusé de Poutinisme, c’est déjà çà !!!
Nous n’en serions pas là si Minsk avait été suivi d’effet . Merkel qui en était garante n’a pas exigé d’en voir les fruits et le gamin de l’Elysée s’est plié à leur abandon exigé par les USA. Nous avons donc perdu toute justification concernant les combats de cette guerre civile et le million de morts qui en a découlé. En matière d’énergie, Tchernobyl a montré comment la sécurité nucléaire était importante aux yeux de Kiev !
Ce n’est pas une guerre civile, c’est une invasion russe.