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Suppression du classement à l’INSP, la fin de la méritocratie ?

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La suppression du classement de sortie de l’Institut national du service public (INSP, anciennement l’ENA) sera présentée le jeudi 17 octobre en Conseil supérieur de la fonction publique d’Etat (CSFPE).

A la fin de leur cursus, les étudiants de l’INSP auront à constituer un dossier dans lequel ne seront visibles que les compétences. Et les employeurs de leur côté listeront les qualifications qu’ils exigent. La réforme peut apparaître comme simplificatrice, mais c’est oublier le poids de la bureaucratie. Chaque élève devra tout d’abord choisir, « par ordre de préférence », un nombre de vœux « qui ne peut être inférieur à 15% du nombre d’emplois proposés aux élèves », dans « une logique de maximisation des chances d’appariement ». En parallèle, les administrations et institutions qui offrent des emplois devront sélectionner « au moins 8 dossiers d’élèves en vue d’un entretien », chaque élève devant bénéficier au total « d’au moins 3 entretiens » nous précise-t-on dans Acteurs publics. Un bel exemple de complexification si chère à l’administration, sans parler de l’emploi garanti aux élèves admis à l’INSP, indépendamment des résultats qu’ils obtiendront durant leurs classes.

Le concours dans la fonction publique avait l’intérêt d’empêcher le copinage, de permettre aux meilleurs, indistinctement des origines, de la race ou de la religion, d’occuper les postes importants au service de la communauté. L’avantage du classement était que les plus méritants pouvaient choisir leur affectation. Le nouveau système instaure la possibilité pour l’administration de faire état de ses préférences, le tout dans une cooptation à peine dissimulée. Mylène Jacquot, secrétaire générale de la CFDT en accord avec cette réforme, promet de veiller à « éviter trop de cooptation ». Autrement dit, même les syndicats reconnaissent cette dernière comme un fonctionnement normal dans les processus de recrutement des institutions. Où est donc passée la méritocratie ?

Si le modèle du concours n’est plus pertinent, s’il ne permet plus de répondre suffisamment aux besoins de sélection des candidats particulièrement qualifiés, s’il s’agit d’un processus de recrutement classique entre futur employeur et futur employé, il serait judicieux de supprimer le statut de la fonction publique. Repenser l’emploi dans le service public français permettrait de libérer l’Etat d’une organisation lourde et obsolète et de désentraver la France des chaînes qui l’empêchent de relever le défi de l’adaptabilité dans un monde de plus en plus complexe. La liberté ne doit pas seulement être un mot inscrit sur les frontons de nos bâtiments officiels mais une philosophie au cœur même de l’appareil de l’Etat.

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1 commenter

AUR ++ 8 novembre 2022 - 12:32

Une usine a gaz remplacée par une autre usine à gaz, qui distribue les mêmes produits sous un autre nom….!
C’est le remplacement sans changement
Une sorte de réforme s’apparentant à l’illusion
Nous sommes bien dans la logique de la  »réforme » à la Française …. et l’on s’étonne de notre évolutions ?

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