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Sociétés militaires privées : la Chine continue d’étendre son influence en Afrique

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Une « infographie » ou « page visuelle » dans le dernier numéro de Courrier international nous montre à quel point l’influence chinoise en Afrique s’est accrue ces dernières années dans le domaine de la défense et de la sécurité. Partant de données du Global Development Policy Center et de la Rand Corporation, Courrier international met notamment en lumière le fait que la Chine a déployé dans plusieurs pays du continent des sociétés militaires et de sécurité privées (SMSP) : Afrique du Sud, Angola, Éthiopie, Guinée, Kenya, Lybie, Mali, Mozambique, République centrafricaine, République démocratique du Congo, Somalie, Soudan, Soudan du Sud, Tanzanie…

Dans un article datant de novembre 2022, le Centre français de recherche sur le renseignement (CF2R), estime que la Chine a déployé des SMSP dans au moins 27 pays africains – soit la moitié des États du continent. Apparues en 2010 pour protéger les bateaux chinois contre la piraterie somalienne, les SMSP – évaluées à une dizaine, chacune comportant d’anciens membres de l’Armée populaire de libération (APL) ou de la Police armée du peuple (PAP) – sont devenues le nouveau fer de lance de la politique étrangère de la Chine sur le continent africain : elles assurent, dans le cadre du projet BRI (Belt and Road Initiative), ou « Nouvelle route de la soie », annoncé par Xi Jinping en 2013, l’exploitation de matières premières ainsi que le contrôle d’infrastructures dont la Chine a financé la construction – par exemple, la ligne ferroviaire Standard Gauge Railway, reliant Mombasa et Naivasha, protégée par quelque 2 000 personnes travaillant pour la société Beijing DeWe Security Service.

La Chine n’est certes pas le seul pays à recourir de plus en plus à des SMSP. La plus grande d’entre elles, la société américaine Blackwater (devenue en 2011 Academi), a notamment travaillé en Afghanistan et en Irak pour le gouvernement des États-Unis. Elle avait provoqué un scandale international en 2007, quatre de ses gardes de sécurité ayant été impliqués dans une fusillade mortelle à Bagdad. Il est donc bien évident que le recours grandissant aux SMSP en tant que tel depuis la fin de la guerre froide n’est pas sans poser un certain nombre de problèmes. D’où l’adoption en septembre 2008 du « Document de Montreux » réaffirmant le principe selon lequel le fonctionnement des SMSP doit se conformer au droit international et spécifiant 70 recommandations de « bonnes pratiques » pour aider les États à prendre les mesures nécessaires dans ce domaine. Seules les SMSP qui respectent le droit international et les droits de l’homme (et qui travaillent pour le compte d’États respectant eux aussi ces mêmes droits) peuvent donc opérer de manière véritablement légitime. Quoi qu’il en soit, les Occidentaux devraient réagir pour rééquilibrer le rapport de force en Afrique.

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1 commenter

Daniel 1945 20 mars 2023 - 9:10

Des Bob Denard chinois, c’est un scandale.

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