Lundi 2 septembre 2024, j’ai la mauvaise surprise de voir mon passe Navigo (qui permet d’utiliser les transports publics franciliens) refusé par le portique du métro. Motif affiché par la machine ? Le passe est périmé.
Il me revient alors en mémoire avoir reçu un mail de l’agence Navigo m’annonçant l’expiration de mon passe annuel le 30 août. C’était le 2 juillet. Il m’était demandé de vérifier mon adresse postale. Le message précisait : « Si cette adresse est correcte, aucune autre action n’est requise de votre part et votre passe vous parviendra prochainement ». Les vacances aidant, j’avais oublié tout cela. Et, n’ayant pas reçu le nouveau passe, j’ai tout naturellement voulu utiliser l’ancien.
Au guichet, la préposée est désolée de ne rien pouvoir faire pour moi, son informatique étant en panne. Elle me suggère de me rendre à pied à la station suivante. Là -bas, l’agent constate qu’effectivement mon passe est périmé, mais aussi qu’il n’a pas la main pour m’en fabriquer un nouveau. Je dois attendre la livraison dudit passe. En attendant, il m’imprime un ticket à l’ancienne intitulé « coupon de dépannage » accompagné d’un « passe provisoire » en carton. Le tout est valable jusqu’au 5 septembre.
Le soir, je suis de nouveau arrêté aux tourniquets. Le coupon de dépannage ne fonctionne plus. Je dois expliquer à l’employé pourquoi je détiens un tel coupon. Il aurait bien tenté de résoudre mon problème, mais son informatique est en panne ! Il m’imprime un nouveau coupon de dépannage en me recommandant de veiller à ne pas le démagnétiser.
Mardi 3 septembre au soir, rebelote. Le coupon ne me permet pas de pénétrer dans le métro. C’est le même employé qu’hier soir au guichet. Cette fois, son informatique fonctionne. Il me propose donc d’éditer mon passe Navigo. Il y passera du temps et téléphonera même à une autorité compétente, mais sera obligé d’avouer qu’il ne peut rien faire. Le processus de renouvellement de mon passe est automatisé, personne n’a la main pour intervenir.
Mercredi 4 septembre à 8 heures, je reçois un SMS de l’agence Navigo m’annonçant que mon passe a été fabriqué et qu’il sera prochainement chez moi. Tout espoir n’est donc pas perdu. Mais, une fois encore, dans la station, le coupon de dépannage ne fonctionne pas. L’employé du guichet cherche à savoir pourquoi je suis en possession de ce coupon. Un peu sèchement, je lui dis : « Non monsieur, je ne vais pas vous raconter l’histoire. Sachez simplement que j’attends que mon passe Navigo arrive par courrier. C’est la troisième fois que le coupon de remplacement ne fonctionne pas. Cela me faire perdre un temps précieux tous les jours. Merci de le remplacer pour que je puisse prendre le métro car je suis attendu ». L’employé me demande de ne pas m’énerver, mais s’exécute.
La journée du jeudi 5 septembre s’est déroulée sans encombre. En revanche, vendredi 6, n’ayant toujours pas reçu mon passe, j’ai dû passer au guichet pour renouveler mon coupon provisoire. L’employée vérifie depuis quand mon passe est périmé : sept jours. Dommage ! Il aurait fallu huit jours pour qu’elle puisse en fabriquer un elle-même ! Je pourrai donc passer demain au guichet et j’aurai enfin un passe. En attendant, l’employée m’édite un nouveau coupon provisoire, valable cette fois jusqu’au 13 septembre. « La prochaine fois, me dit-elle, venez directement au guichet. C’est plus rapide ».
Le soir, quelle ne fut pas ma surprise de découvrir dans ma boîte aux lettres un courrier de l’agence Navigo me disant le plaisir qu’elle a de m’adresser mon nouveau passe qui me « permettra de voyager à partir du 31/08/2024 » (sic). Le courrier étant daté du 31 août, on soulignera la confiance aveugle qu’a la RATP dans les performances de La Poste (capable donc de délivrer le courrier le jour même où il est édité !).
Et dire que le 2 juillet quand je recevais ce mail de la RATP, je la louais d’anticiper aussi tôt l’expiration de mon passe Navigo.
Les personnes auxquelles j’ai eu à faire ont été, dans l’ensemble, très aimables et serviables. Elles ne sont pas responsables de ce qui est arrivé. Mais quelqu’un l’est quelque part. Je ne connaîtrai probablement jamais son nom. Mais une question me turlupine : cette personne, qui n’a pas fait correctement son travail, a-t-elle bénéficié de la prime JO distribuée généreusement par Jean Castex, le président de la RATP ?
5 commentaires
Ubu ne serait-il pas mort ?
( Le soir, qu’elle ne fut pas ma surprise… )
pardon
Christian
Merci, vous avez raison, c’est une coquille. Nous corrigeons.
C’est l’esprit olympique. Les employés sont plus payés, mais les usagers courent.
Et pour paraphraser Coubertin, l’important c’est de raquer !
Le tout informatique va nous ramener aux temps où l’écriture n’était pas inventée.
Vous avez la chance de vivre dans la start-up nation, alors pourquoi vous plaignez-vous ? LOL
Il y a plusieurs choses à comprendre :
– Ce que certains appellent « le client », n’est qu’un usager pour l’administration française. De plus, il est toujours mal traité et souvent oublié dans les cahiers des charges des administrations.
– L’administration est, dans la plupart des cas, centrée sur elle-même, et elle n’intègre pas les besoins des personnes qu’elle est censée servir.
– La liste des dysfonctionnements dans le fonctionnement des administrations est colossale. Cependant, cela ne l’empêche pas d’augmenter ses effectifs pour créer de plus en plus de rapports qui ne servent à rien et qui ne sont lus par personne.
Les ARS sont l’archétype de cette administration obèse qui se nourrit d’informations demandées au personnel hospitalier et qui ne servent strictement à rien. La preuve est apportée en étudiant la gestion hospitalière en Allemagne et en Suisse. Pour info, je n’ai jamais vu un patient passé plus 15 minutes sur un brancard aux urgences en Suisse . Par contre, quand j’ai comparé le temps nécessaire pour traiter l’administratif par le personnel hospitalier dans ce pays par rapport à ce qui est requis en France, on arrive à un ration d’à peine 30%. CQFD
Comme la France d’en-bas le réclame : Il faut diminuer drastiquement le nombre de petits hommes gris générateurs de « DEPENSE AJOUTEE ».