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Nos agriculteurs subissent-ils une « concurrence déloyale » ?

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Dans toute la France, d’Albi à Vélizy-Villacoublay, d’Avignon à Orléans, des agriculteurs manifestent en dénonçant la « concurrence déloyale » que leur feraient leurs homologues d’Amérique du sud en cas de conclusion de l’accord entre l’Union européenne et les pays du Mercosur, à savoir l’Argentine, la Bolivie, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay. Un accord qui tient de l’arlésienne puisque, peu de gens le savent, il est en négociation depuis… 25 ans !

Anne Genevard, la ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, est bien évidemment allée dans le sens de ses ouailles : « Nous verrions chez nous, en quantité, des productions concurrençant les nôtres alors qu’elles ne respectent pas les règles imposées à nos propres agriculteurs. Et certainement à plus bas prix car les conditions de production sont infiniment moins contraignantes. » « C’est une concurrence déloyale », a-t-elle conclu.

Tous les partis politiques se sont rangés derrière nos agriculteurs qui manifestaient en dénonçant, qui l’atteinte à la souveraineté française, qui le libre-échange, qui la « concurrence déloyale ». Ainsi le Rassemblement national a-t-il éreinté « la concurrence déloyale et l’écologie punitive imposées par Bruxelles ».

« Concurrence déloyale », vraiment ? Ce qui hérisse en fait nos hommes politiques de tous bords, c’est que nous n’arrivions pas à faire face à une concurrence qui ne serait pas soumise aux mêmes impôts, aux mêmes charges et aux mêmes normes que nous. Leur solution revient donc à empêcher autant que possible les marchandises et productions de passer. Pour certains, il faudrait même exporter nos normes ! Autrement dit, tandis que l’Union européenne se tire une balle dans le pied, les agriculteurs étrangers sont accusés de courir librement… Voilà un étrange raisonnement.

En effet, la solution ne gît pas dans un repli frileux derrière des barrières et des normes, mais dans la libération de nos agriculteurs, accablés de charges, d’impôts et de normes. En ce sens, il n’y a pas à cet égard de spécificité du monde agricole par rapport à l’industrie ou aux services.

Ce serait aussi l’intérêt du consommateur, le grand oublié de ces débats, qui n’aurait plus à payer deux fois ses produits agricoles, une fois à la production et une fois à l’achat.

N.B. : nous précisons que ces lignes ne sont pas écrites par un intellectuel parisien dans sa tour d’ivoire, mais par une personne qui est également associée dans une société civile d’exploitation agricole.

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