Macron veut une Union européenne davantage socialiste

La France s’apprête à prendre pour six mois, à partir de janvier 2022, la présidence du Conseil de l’Union européenne. Un intitulé pompeux pour un rôle qui demeure plus symbolique qu’opérationnel. Mais Macron a tenu à nous expliquer pendant plus d’une heure les tenants et les aboutissants de sa présidence. Rares sont les chefs de gouvernements européens à avoir, par le passé, organisé une telle messe au moment de prendre la présidence du Conseil. Il faut dire que le Président Macron a un passif : depuis quatre ans, il promet monts et merveilles aux citoyens sur l’UE, mais ses réalisations concrètes restent très maigres. Pire, nos voisins et partenaires européens nous voient de plus en plus comme un pays arrogant et moralisateur.

Le Président Macron a précisé son agenda très « social ». Il souhaite ainsi l’instauration d’un salaire minimum au sein de l’Union européenne. Pour l’heure, les pays nordiques qui favorisent le salaire minimum par branche, et les pays de l’est dont les bas salaires sont un avantage compétitif face aux pays de l’ouest de l’Europe, y sont très réticents. Macron veut aussi accélérer l’adoption des textes sur la régulation digitale, pousser à l’adoption d’une directive égalité homme-femme et enfin poursuivre la politique écologique de l’UE. En d’autres termes, il veut imposer à tous les Européens l’enfer normatif et réglementaire français.

Ce programme « ambitieux » pourrait ne pas être tenu car la présidence du Conseil ne dure que six mois. Un temps restreint au regard de la complexité des enjeux. Mais l’essentiel n’est pas là. Il s’agit surtout, pour le candidat Macron, de séduire les électeurs français de gauche.