L’Union des droites pour la République de Eric Ciotti a tenu à Paris son premier « Grand forum des libertés » sur le thème « Simplifions et libérons la France ».
Le Parisien (22 janvier 2025) a consacré un article au « concours Lépine des coupes budgétaires ». Nous y voyons une bonne chose par principe, sous une réserve dont nous dirons un mot en conclusion. Tel était l’objet du premier « Grand forum des libertés » tenu à Paris le 21 janvier sous l’égide de l’Union des droites pour la République (UDR), le parti d’Eric Ciotti. De manière révélatrice, le programme « Simplifions et libérons la France » comportait la reproduction d’une tronçonneuse avec la marque « UDR » et les trois tables rondes avaient pour thème « Afuera », autrement dit « dehors » en espagnol ; « Afuera » la bureaucratie, le millefeuille et les normes. Des clins d’œil appuyés au président argentin Javier Milei.
La réunion a été d’une bonne tenue avec une douzaines d’intervenants, dont plusieurs de sensibilité libérale, à commencer par Benoît Perrin, le directeur de Contribuables associés, et le philosophe Philippe Nemo.
Le clou du forum a été l’intervention durant une demi-heure du président de l’UDR. Celui-ci a synthétisé pour l’essentiel les propositions qu’ils avaient lancées les jours et les semaines précédents.
Eric Ciotti a pointé trois erreurs commises depuis 1981, année qualifiée de « point de bascule » : la retraite à 60 ans, les 35 heures et l’énergie nucléaire. « Nous voulons reconstruire par les idées », avec « l’audace de briser les tabous », ceux du « politiquement et économiquement correct ». « Nous voulons nous attaquer au mal français ». Or, « la suradministration, la technocratie, la bureaucratie, est un cancer ». En conséquence, il a plaidé en faveur d’une « thérapie de choc », en suivant le « vent de liberté » qui souffle en Italie, aux Etats-Unis et en Argentine. Plus précisément, il a distingué trois séries de réformes.
- Simplifier l’État : limiter le nombre des ministères à 10 ; supprimer un tiers des 1.200 agences et opérateurs de l’État en 5 ans ; proposer un « DOGE » (Department of Government Efficiency ) français nommé « Département de l’efficacité publique » ayant pour mission de supprimer les dépenses, moyens et agences inutiles ; se délester de 10 % des participations de l’État dans les sociétés cotées ; restaurer la confiance dans nos institutions en supprimant le CESE et en recourant à des référendums fréquents ;
- Réformer profondément les collectivités territoriales : limiter les niveaux de collectivités à deux avec les communes et les provinces ; créer une cinquantaine de provinces de 500.000 à 2 millions d’habitants ; mettre l’administration déconcentrée de l’État dans chaque province sous la coupe d’un préfet ;
- Libérer l’économie : réduction de 25 % des 400.000 normes avec deux suppressions pour une création ; revenir sur le principe de précaution ; simplifier drastiquement le code du travail ; supprimer « tout ce qui rigidifie l’esprit d’entreprise » ; instaurer une « règle d’or dans la Constitution » à l’exemple allemand.
Eric Ciotti a appelé à dégager 600 milliards d’euros d’économies sur un quinquennat. Il ne s’agit pas « d’idéologie », a-t-il souligné, simplement le fait qu’il faille « produire plus » et pour cela qu’il faille « libérer les freins à la croissance et diminuer les dépenses publiques ».
Au-delà de certains manques surprenants compte tenu de l’ampleur des réformes proposées (système de retraite par capitalisation), le discours de Eric Ciotti n’a pas abordé la question du « comment faire » et c’est seulement en passant qu’il a parlé de « périmètre (de l’État) plus réduit ». Autrement dit, il est certes nécessaire d’avoir une vision d’ensemble des réformes à mener, mais il serait contreproductif de verser dans le « y’a qu’à faut qu’on »…
3 commentaires
Votre conclusion est capitale, il manque la liste des décrets qu’il signerait le jour de son élection!
… mais on se demande parfois, surtout pour Marine Le Pen, s’ils ont vraiment envie de gouverner. Car là il faut aller au charbon et le petit ronronnement lucratif d’opposant ne suffit plus!
Ne soyons pas trop dur, Ciotti n’est pas au pouvoir. Le programme de Bayrou était encore plus flou, comme son usine à gaz destinée à enterrer le sujet des retraites, et pourtant il détient le pouvoir, officiellement au moins.
Eric Ciotti comme “leader” libéral me fait vraiment rire. Ce petit monsieur n’a rien accompli et ressemble furieusement à Tullius Detritus, celui qui met la zizanie dans son propre camp.
J’aimerais un autre “visionnaire”. Que faites-vous de Lisnard, mille fois plus crédible ?