Le ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance a annoncé jeudi que le plan de relance, mis en œuvre depuis septembre 2020 et découpé en trois appels d’offres, a permis de soutenir 782 projets de modernisation ou relocalisation d’entreprises industrielles en France. Ceux-ci ont permis de « créer ou conforter » 100 000 emplois sur le territoire national pour un coût de 1,6 Mds€ engendrant au total 5,4 Mds€ d’investissements productifs.
L’agro-alimentaire a reçu 132 M€ pour 97 projets ; la santé, 829 M€ pour 187 projets dont 42 visent à relocaliser sur le territoire national des capacités de production d’ingrédients pharmaceutiques actifs ; l’électronique, 141 M€ pour 107 projets ; la production d’intrants nécessaires à l’industrie (métaux, matériaux, chimie et recyclage), 321 M€ pour 120 projets ; et enfin la 5G, qui s’est vu allouer une somme de 98 M€.
Des aides ont ainsi été accordées à de nombreuses PMI (petites et moyennes industries) comme par exemple à une minoterie en Guyane ou une start-up grenobloise produisant des puces d’extraction d’ADN destinées à repérer la salmonellose ou la listéria.
Au total, une entreprise industrielle sur trois de plus de cinq salariés a été accompagnée sous une forme ou une autre a déclaré le ministre délégué à l’Industrie, Agnès Panier-Runacher, lors de son audition de bilan du quinquennat à l’Assemblée nationale la semaine dernière. « Pour autant, on ne va pas caracoler avec 11% de PIB dans l’industrie » a-t-elle toutefois reconnu.
Sans préjuger des aides accordées à des entreprises de secteurs primordiaux au maintien de notre souveraineté nationale, la politique industrielle tardive du Gouvernement a de quoi laisser perplexe. Alors que l’industrie française demeure matraquée par les impôts, de production notamment (en particulier lorsqu’on la compare à sa concurrente allemande), l’Exécutif choisit de lui reverser de l’argent qu’il eut fallu d’abord ne pas lui ponctionner. En clair, les entreprises savent ce qui est bon pour elles mieux qui quiconque : laissons-les rétablir leurs marges pour investir.
3 commentaires
» Ceux-ci ont permis de « créer ou conforter » 100 000 emplois sur le territoire national pour un coût de 1,6 Mds€ »
Avec 16 000 € par emploi, ils sont riches avec nos sous.
Merci Romain pour cet article. Je suis tout à fait d’accord avec vous. Un ami industriel a délocalisé sa production en Tunisie en 1998 à cause de la pression fiscale française. Il a délocalisé afin de conserver ses marchés, sinon il les perdait. Depuis, il voudrait bien revenir en France et réinvestir dans son unité de production qui existe toujours et tourne à environ 20 % de ses capacités, mais impossible à cause notamment du manque de garanties sur l’avenir des impôts et taxes français. En fait, les industriels n’ont aucune confiance en nos politiques et ne réinvestissent que si les subventions allouées sont conséquentes. En cas de coup dur, ils repartiront. Dommage, car mon ami m’a dit que la qualité, la productivité et le professionnalisme français sont très largement supérieurs à n’importe quel autre pays. Les deux seuls points noirs : les charges d’état (complètement aléatoires) et l’absentéisme qui, lui peut être géré ou contraint.
Productivité en France ? Votre ami vit encore dans le passé !
Le gouvernement veille en ce moment à couler la Russie on ne peut pas être partout où nulle part.
Vu l’état du pays, il y a un vrai savoir faire !
Mais qu’importe l’industrie « nous allons régner par nos valeurs »
Bien à vous